La tragédie en Asie du Sud-Est a suscité un élan de solidarité parmi les travailleurs et parmi la jeunesse du monde entier. Des millions € ont été récoltés pour aider la population des régions touchées. Cette solidarité internationale est particulièrement importante.
Geert Cool
Nous devons examiner comment aider de la façon la plus efficace. Il y a pas mal de problèmes en ce moment, notamment à Aceh et au Sri Lanka. A Aceh, le gouvernement indonésien utilise la catastrophe et l’aide pour renforcer sa position vis-à-vis de la province rebelle qui aspire à l’indépendance. Le gouvernement a déjà annoncé que le budget prévu pour Aceh serait réduit des deux tiers, le reste devant provenir de l’aide humanitaire.
En outre, l’armée indonésienne s’en prend à la population des régions dont elle n’a pas le contrôle. Les journalistes et le personnel de l’aide humanitaire ne peuvent agir que dans un territoire bien délimité. Au Sri Lanka, les autorités ont une attitude comparable envers la population tamoule dans les régions les plus durement touchées.
Il va de soi que l’aide aux régions sinistrées doit être dispensée sous le contrôle démocratique de comités élus par la population et les syndicats locaux. Nos camarades au Sri Lanka (United Socialist Party), en Inde (Dudiyora Horaata) ainsi que les camarades du Socialist Party Malaysia (avec qui nous sommes en contact) mènent campagne autour de cette revendication. A côté de cela, ils s’impliquent dans l’organisation de l’aide directe et de la reconstruction.
Vu que les régimes en place ne font rien d’autre qu’utiliser la situation pour se renforcer – après avoir accordé la priorité aux dépenses militaires au détriment d’un système d’alerte qui aurait pu sauver des milliers de vies – il faut mettre en avant la nécessité d’une rupture fondamentale avec ces régimes.
Le MAS exige l’annulation pure et simple de la dette. L’Indonésie rembourse 13,7 milliards de $ par an pour sa dette publique et ses intérêts. Il serait pour le moins étrange que le pays doive rembourser davantage en dettes et en intérêts que ce qu’il reçoit en aide pour la reconstruction. En outre, l’annulation de la dette empêcherait les régimes occidentaux de revoir leurs promesses à la baisse. Car cela semble être une constante dans l’aide qui est promise après les catastrophes: dès que les médias quittent les lieux, l’aide ne suit plus. Du milliard de $ qui avait été promis après le tremblement de terre à Bam (Iran) fin 2003, seuls 17 millions ont été effectivement payés à ce jour. Après les tempêtes tropicales de 1998 en Amérique centrale, on avait promis 300 millions d’euros dont seulement 150 millions ont été payés.
L’annulation de la dette serait un pas en avant, mais le système actuel fera en sorte que ça ne serve qu’à consolider les intérêts de la classe dominante, ce qui mènera finalement à une nouvelle montagne de dettes. Le système actuel a fait la démonstration de son incapacité à assurer la protection de larges couches de la population. Il n’est pas capable non plus de canaliser l’énorme courant de solidarité dans l’intérêt de la population. Il est temps de prendre nous-mêmes les choses en main et de lutter internationalement pour une alternative socialiste!