7 ans après le début de l’invasion de l’Irak
S’il subsistait encore le moindre doute quant à la complicité des Démocrates dans la mise en œuvre de l’occupation brutale de l’Irak et de l’Afghanistan, la déclaration de décembre d’Obama au sujet du déploiement de 30.000 troupes en Afghanistan l’a supprimé pour de bon. Le rôle des démocrates est très clair. 7 ans après le Jour X, nos camarades américains de Socialist Alternative abordent l’avenir du mouvement anti-guerre aux USA.
Socialist Alternative (CIO-USA)
Le coût de l’escalade en Afghanistan est estimé à 30 milliards de dollars, en plus des 1,5 trillions de dollars déjà alloués à ces deux guerres. Pourtant, malgré ces coûts énormes et un bilan qui se rapproche rapidement des 6.000 morts pour les soldats américains et de centaines de milliers de civils irakiens et afghans, Obama et les Démocrates poursuivent la guerre impérialiste en affichant une l’horrible indifférence qui avait caractérisée l’Administration Bush.
Retour sur le "Jour X"
La campagne Résistance Internationale lancée par le PSL (qui s’appelait encore Mouvement pour une Alternative Socialiste à l’époque) avait pris l’initiative de mener campagne pour appeller à des manifestations le "Jour X", le jour du commencement de la guerre en Irak. Ces manifestations avaient été une belle réussite, comme en témoigne les chiffres suivants:
- ALOST: 300 manifestants
- ANVERS: manif des lycéens et étudiants: 3.000 | manif générale: 2.000
- BEVEREN: 500
- BRUXELLES ULB: 3.000
- BRUXELLES: 17h Ambassade américaine: 10.000
- BRUGES: 700
- COURTRAI: 1.000
- GAND: manif des lycéens et étudiants: 5.000 | manif générale: 10.000
- LOUVAIN: manif des lycéens et étudiants: 3.000 | manif générale: 2.000
- LIEGE: 3.000
- MALINES: 400
- OSTENDE: manif des lycéens et étudiants: 1.500 | manif générale: 700
- SINT-NIKLAAS: 250
- TURNHOUT: 60
Pas de surprise. Obama lui-même, dans le feu de sa campagne présidentielle, avait fait le serment qu’il intensifierait la guerre en Afghanistan s’il était élu. Nous ne pouvons pas simplement rester assis et faire confiance à ces politiciens pour mettre un terme à la guerre à notre place. Nous allons devoir le faire nous-mêmes.
Il faut des actions de masse
Le mouvement anti-guerre de notre génération a été généralement défini par une contradiction: un fort taux d’opposition publique à la guerre et un faible taux de lutte active. Même alors qu’une majorité s’oppose aux deux occupations, comme c’est le cas maintenant, ceux qui sont impliqués dans les manifestations et les autres actions restent une infime minorité. En septembre 2005, plus de 200.000 personnes ont manifesté à Washington, D.C. contre la guerre alors qu’en mars 2009, la manifestation contre les six ans de guerre en Irak n’a attiré qu’un peu plus de 10.000 personnes, de par les faux espoirs qui étaient placés dans les Démocrates nouvellement élus.
Etant donné ce faible taux d’activité, la principale tâche du mouvement anti-guerre à ce stade est de remplir nos rangs en mobilisant de nouvelles couches de la population dans la lutte. Une condition cruciale pour accomplir cette tâche sera un appel à des manifestations de masse regroupant autant de gens que possible et autour d’une plateforme commune de quelques revendications anti-guerre cruciales, telles que «De l’argent pour l’emploi et l’enseignement, pas pour la guerre!» ou encore «Retour des troupes – maintenant!»
Un point central pour la résistance est la Journée Nationale d’Action du 20 mars, qui marque le septième anniversaire de l’invasion américaine en Irak. Des marches organisées sur le plan national sont appelées pour Washington D.C., Los Angeles et San Francisco, avec des manifestations locales et régionales appelées par diverses organisations un peu partout dans le pays (rendez-vous sur SocialistAlternative.org après le 20 mars pour des comptes-rendus de ces actions). Bien que ces manifestations n’atteindront probablement pas le niveau de 2005, elles vont devenir un point d’attraction pour la jeunesse en cours de radicalisation, en colère face à l’attitude va-t’en-guerre de l’Administration Obama.
L’Assemblée Nationale pour Terminer la Guerre et l’Occupation d’Irak et d’Afghanistan a joué un rôle important pour aider à unir les différents groupes autour des manifestations de masse et d’un fonctionnement démocratique dans le mouvement.
Les véritables socialistes comprennent que les manifestations ne seront jamais par elles-mêmes suffisantes pour mettre un terme à la guerre. Mais celles-ci sont une tactique cruciales pour la reconstruction d’un mouvement anti-guerre de masse, pour unir les différents secteurs du mouvement anti-guerre, pour fournir un levier pour la mobilisation, pour attirer de nouvelles forces, et pour élever le niveau de confiance, d’éducation et d’organisation du mouvement.
Bien sûr, nous soutenons aussi les autres actions qui peuvent être utilisées pour galvaniser le soutien – des tactiques telles que les sit-in étudiants et des actions directes bien planifiées pour faire appel à une audience plus large. Mais ces tactiques elles aussi ne seront pas suffisantes en soi pour mettre un terme à la guerre, elles doivent être utilisées en tant qu’outils afin de construire un mouvement qui aie déjà une base de masse, plutôt qu’en tant qu’exutoire à la frustration de quelques radicaux.
Unifier les luttes
L’enjeu de la guerre n’est pas isolé des autres problèmes auxquels sont confrontés les travailleurs et les jeunes. Les militants anti-guerre doivent s’unir aux luttes contre les coupes budgétaires, contre les licenciements, contre les expulsions de domicile. Dans toutes les luttes pour l’emploi et pour les services publics, le mouvement anti-guerre doit aider à construire le soutien et la solidarité tout en appelant à ce que tout l’argent qui est maintenant dépensé pour la guerre soit réorienté afin de satisfaire les besoins des travailleurs et des jeunes.
Pour pouvoir lutter de manière efficace, ceci implique de rompre tous les liens politiques avec le Parti Démocrate qui est en train de faire passer cet agenda guerrier brutal. Nous avons besoin de candidats anti-guerre et anti-assainissements pour chaque élection possible à partir de 2010, de sorte à pouvoir nous confronter aux partis du grand capital tout en nous organisant dans les rues. Des campagnes électorales afin de soutenir des candidats indépendants de la classe ouvrière ont le potentiel d’élargir le mouvement et de rallier de nouvelles bases de soutien.
C’est la nature même des deux principaux partis politiques, leur nature capitaliste, qui les pousse à la guerre dans leur éternelle quête de domination américaine et de profits gigantesques pour leurs mécènes des grandes multinationales. Il nous faut nous battre contre ce système capitaliste brutal qui engendre la guerre par son attitude à faire passer la nécessité de plus de profits avant les préoccupations humaines. Si nous désirons en finir pour de bon avec les guerres, nous devons alors, à partir de cette lutte, construire une société socialiste démocratique dans laquelle les simples travailleurs contrôleront un monde basé sur la satisfactions des besoins humains et l’établissement d’une existence sûre et pacifique.