Le plan Milquet pour l’emploi des jeunes est une escroquerie – Pour des Marches des Jeunes pour l’emploi !

Selon le rapport annuel de la Banque Nationale, 67.000 emplois ont disparu en Belgique durant l’année 2009. Et l’année 2010 pourrait être deux fois pire : selon l’étude de l’Institut du Développement Durable, le cap des 750.000 chômeurs sera dépassé. Triste record… La faible reprise – déjà fortement menacée – ne profite qu’aux patrons et aux actionnaires qui empochent les profits, qui se distribuent à nouveau d’écœurants bonus et qui créent de nouvelles bulles spéculatives qui finiront par nous éclater à la figure.

Par Boris Malarme


La semaine passée, des centaines de jeunes ont battu le pavé en Angleterre lors de différentes manifestations de la campagne Youth Fight for Jobs.

Les jeunes sont les plus touchés par l’impact de la crise du capitalisme et sont confrontés aux emplois précaires et flexibles (intérims, temps partiel, CDD, travail en noir…). Bref, ce sont souvent eux qui sont les premiers foutus à la porte au premier accroc économique, et c’est parmi les moins de 25 ans que le chômage augmente le plus vite. On devrait cette année dépasser en Wallonie la barre des 60.000 jeunes chômeurs (entre 18 et 24 ans). A Bruxelles, le taux de chômage des jeunes atteint déjà 34.4%! La Flandre, loin d’être épargnée, connaît la plus forte progression avec une augmentation annuelle de 45% pour les jeunes hommes, selon les statistiques les plus optimistes. On nous qualifie déjà de “ génération perdue” et le taux d’emploi ne reviendrait pas au niveau d’avant-crise avant des années.

Le gouvernement n’a aucune solution.

Le service militaire volontaire à la De Crem permet d’utiliser une main d’œuvre jeune et sous-payée pour combler les trous consécutifs à la restructuration de l’armée tandis que le nouveau plan pour l’emploi des jeunes de la Ministre Joëlle Milquet (entré en vigueur au premier janvier et valable jusque fin 2012) est incapable de résoudre le problème du chômage. On nous ressert les vielles recettes néolibérales, à chaque fois un peu plus nauséabondes.

Les caisses de la Sécurité Sociale sont un peu plus pillées pour offrir 1.000 à 1.100 euros par mois aux patrons pour chaque jeune de moins de 26 ans peu ou pas qualifié. La même mesure vaut aussi pour les plus de 50 ans. Pour un jeune de moins de 19 ans, on y ajoute encore une exonération totale des charges patronales. Les patrons peuvent ainsi disposer d’une main d’œuvre gratuite, qu’ils pourront renvoyer rejoindre les rangs de chômeurs une fois le délai de gratuité périmé. Milquet prévoit un coût de 300 millions d’euros sur deux ans pour ces mesures, un montant équivalent aux assainissements programmés dans l’enseignement secondaire pour la même période, ce qui ne fera qu’accroître le nombre de jeunes qui sortiront des classes sans diplôme.

Cela ne résorbera pas non plus la pénurie d’emploi. De nombreux secteurs – et certainement parmi ceux qui emploient des travailleurs peu qualifiés – sont confrontés à une crise de surproduction inhérente au système capitaliste. Le patronat licencie à tour de bras pour augmenter les profits. Beaucoup craignent avec raison que ces jeunes «gratuits» menacent leur emploi. Cela fait précisément partie des objectifs du plan Milquet: exercer une pression à la baisse sur l’ensemble des salaires et des conditions de travail.

Le gouvernement se défend: si on peut prouver sur base d’une plainte qu’un jeune embauché remplace un autre travailleur pour exactement la même fonction (difficilement réalisable et facilement contournable) et que le patron récidive à un certain nombre de reprises, il pourrait alors subir la terrible sanction de ne plus avoir le droit de recourir aux jeunes gratuits à l’avenir. Bref, c’est un plan «win-loose». Les vrais profiteurs et les licencieurs ont tout à gagner tandis que la collectivité peut trinquer. Nous ne pouvons pas compter sur les patrons et leurs politiciens, mais uniquement sur notre propre capacité à nous organiser et à passer à l’action. C’est pourquoi le PSL a pris contact avec les organisations de jeunesse syndicales afin de préparer de nouvelles marches des jeunes pour l’emploi locales dans le plus de villes possibles. Pour impliquer tous ceux qui le souhaitent dans cette campagne et ainsi faire de ces marches des manifestations combatives et réussies, nous pensons qu’il faudra mettre sur pied des comités de mobilisation et d’action dans nos quartiers, sur nos lieux de travail et dans nos écoles.

Contactez-nous pour participer!

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