Ce lundi 1er mars, des centaines de travailleurs, avec ou sans emploi, ont participé à une manifestation contre la chasse aux chômeurs à l’initiative de la FGTB-Wallonne. Il s’agissait d’une réaction suite aux récentes déclarations dans la presse de Joëlle Milquet (CDh) et d’Elio Di Rupo (PS) contre la suspension du contrôle des chômeurs, proposition défendue à juste titre par les syndicats.
Il nous faut des Marches des Jeunes pour l’emploi!
Selon le rapport annuel de la banque nationale, 67.000 emplois ont disparu en 2009 en Belgique et l’année 2010 pourrait être deux fois pire. On dépassera le cap des 750.000 chômeurs cette année, selon l’étude de l’institut de développement durable. Un bien triste record.
Le PSL soutien l’idée de Marches des Jeunes pour l’Emploi locales. Nous voulons collaborer avec chacun (tant les personnes que les organisations) qui le souhaitent. Pour cela, nous proposons de mettre sur pied des comités de mobilisation dans les entreprises, les quartiers et les écoles afin d’impliquer tous ceux qui veulent participer à la campagne et de faire de cette manifestation locale une marche combative et réussie.
Le Parti Socialiste de Lutte défend :
- Stop à la chasse aux chômeurs ! Il faut s’en prendre au chômage pas aux chômeurs!
- Défendons chaque emploi, pas de racisme! Nationalisation des entreprises qui font des licenciements collectifs!
- Stop aux contrats précaires! Des emplois décents pour tous avec un salaire minimum de 1500 € net!
- Plus de moyens publics pour l’enseignement: 7% du PIB!
- Partageons l’emploi disponible, 32 heures par semaine sans perte de salaire et avec embauches compensatoires!
Elio Di Rupo a ainsi affirmé: «Je préfère que nous ayons une discussion franche sur les faiblesses du plan d’accompagnement. Mais il ne faut pas donner l’impression que, demain, on rase gratis.» et Joëlle Milquet : «Ce serait la dernière des choses à faire! Je ne veux pas en entendre parler». Chaque jour, 350 emplois disparaissent en Belgique, et le gouvernement continue à s’en prendre aux chômeurs plutôt qu’au chômage. Ainsi, près de 1.800 travailleurs sans emplois sont contrôlés chaque jour par l’Onem, comme le dénonce la FGTB, et les sanctions pleuvent alors qu’il n’y a pas d’emplois disponibles.
Lors de la manifestation, nous avons notamment rencontré Ludovic (27 ans) et Nicolas (22 ans), qui s’étaient rencontrés dans le car venant de Liège. L’un a appris la manif via Facebook, l’autre a reçu un tract de la FGTB devant le bureau de chômage du syndicat vendredi. Ludovic attend des explications pour savoir pourquoi l’Onem a bloqué son dossier, il n’a plus aucun revenu pour le moment. Nicolas a déjà connu une suspension de 3 mois de son allocation de chômage pour s’être présenté à un entretien trop tard. L’Onem a refusé de le recevoir sans aucune possibilité de recours, il a donc du s’en sortir avec l’aide du CPAS.
Ils sont présents en pensant à «des amis qui sont menacé de vivre une situation comparable» et «aux plus âgées, les gens de 40-45 ans qui sont confrontés à une exclusion, comment doivent-il faire?» Tout deux n’ont pas de diplômes de l’enseignement secondaire supérieur et ils ont peu d’espoir de trouver un emploi. «Pour obtenir un emploi, c’est comme pour un logement: on n’a jamais le bon profil» raconte Nicolas. «Je suis contre le racisme, avant c’était surtout les étrangers qui vivait dans la pauvreté, aujourd’hui c’est aussi nous les Belges» nous dit encore Ludovic.
Tous deux sont enthousiastes vis-à-vis de l’initiative de la FGTB-Wallonne pour mettre pression sur le PS et le CDh. Ils nous racontent encore: «qu’une avancée est possible mais rien ne changera fondamentalement. On aura peut être un compromis mais ils (les politiciens) s’arrangent pour que ce soit toujours eux les gagnants. (…)Avec le PS, pour avoir un emploi, il faut avoir un pote dedans. Si il n’y a pas assez d’argent, qu’on prenne sur les salaires des ministres, il ont tous des grosses bagnoles.» Si rien ne change après l’action de lundi, ils souhaitent qu’il y ait cette fois une grande manifestation des deux syndicats pour l’emploi, regrettant que l’action ne soit pas organisée également avec la CSC.