A nous les sacrifices, à eux les profits? – Nous ne voulons pas payer leur crise!

Pas moins de 800.000 chômeurs à l’horizon 2011, voilà de quoi on parle. Pas assez d’emplois, pas assez d’argent pour engager! Même pas assez pour garder ceux qui travaillent déjà… et trois fois plus de licenciements en 2009 par rapport à une année «normale». On ne sait rien faire, sauf serrer les dents bien fort. C’est la fatalité de la crise… Et quoi, on nous prend vraiment pour des idiots! On doit avaler ça sans broncher?

Par Nicolas Croes, article tiré de la première page de l’édition de mars de Lutte Socialiste

On doit continuer à accepter le dogme de la «compétitivité»? Le diktat de la libéralisation? Le marché «libre» élevé au rang de religion? Dans les faits, tout ce catéchisme nauséabond de la «liberté d’entreprendre», c’est 356.000 personnes surendettées en Belgique. C’est encore 1.470.000 personnes sous le seuil de pauvreté, mais 8 milliards d’euros donnés gracieusement aux entreprises, chaque année. A Opel, 2.600 personnes vont perdre leur job, alors qu’Opel Belgium a réalisé 3,4 millions d’euros de bénéfices. Pas suffisant… Combien de drames se cachent derrière les chiffres?

Et puis il y a les morts. Nous ne voulons pas instrumentaliser la mémoire des victimes de l’effroyable catastrophe ferroviaire de Buizingen, cependant qui osera dire que la libéralisation n’a pas une responsabilité écrasante dans ce drame? Entre 2004 et 2006, le nombre de cheminots est passé de 42.000 à 38.000, avec des cadences infernales pour les travailleurs restant. La combinaison du report de la charge de travail de ces 4.000 travailleurs et de l’augmentation du trafic, cela fait mal.

Cette pression croissante, nombreux sont ceux qui la ressentent : 7% des Belges prennent quotidiennement des médicaments, simplement pour pouvoir dormir. Ne parlons pas des mauvaises journées. En 2008, quatorze millions de boîtes de calmants et de somnifères ont été écoulées dans notre pays, une consommation en hausse constante. Quel ridicule! Alors que des centaines de milliers de personnes sont sans emploi et sans perspectives, des dizaines de milliers d’autres travaillent 45 heures par semaine, 60, voire même plus. Chômage, pauvreté, cadences infernales, services publics de moindre qualité, voilà notre quotidien.

Par contre, du côté des banques, ça va mieux. Après une grosse frayeur et un sauvetage sur le dos de la collectivité, Fortis (maintenant filiale de BNP-Paribas) a contribué à hauteur de 261 millions au bénéfice global du groupe. ING-Belgique, également soutenue par l’Etat, a réalisé un profit de 1 milliards d’euros en 2009, 56% de plus que l’année précédente! Pendant ce temps, nos services publics se dégradent.

Comme l’a cruellement illustré la catastrophe de Buizingen, les intérêts des travailleurs et des usagers vont de pair. Résistons de la même manière: ensemble! Ni les belles promesses, ni une commission parlementaire sur cet catastrophe ne seront suffisantes. Il nous faut une stratégie de lutte! Ripostons et portons l’assaut contre ce système et sa logique où les assainissements passent avant notre sécurité. Battons-nous pour une autre société, une société socialiste!


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