Le nouveau gouvernement Verhofstadt ne recule devant rien pour attaquer emplois et services publics. Après avoir promis la création de 200 000 emplois durant la période électorale, la Conférence Nationale pour l’emploi n’en offrira que 60 000. Pourtant, actuellement, ce sont plutôt des annonces de licenciements massifs qui font la une que celles d’embauches. Toutes ces mesures sont inscrites dans une même logique capitaliste de profit. C’est ainsi que des emplois disparaissent pour le simple profit des patrons ; que nos services publics sont vendus à des sociétés privées qui n’ont comme but que d’être le plus rentables, et ce évidemment au détriment de la qualité. Après Belgacom, la Sabena, … les multinationales, aidées de nos gouvernements, s’en prennent aux chemins de fer, à la poste et bien sûr à l’enseignement avec le processus de Bologne.
Aïsha Paulis
Ford Genk : Comment combattre les multinationales ???
3 000 emplois vont être perdus à Ford Genk. En fait, l’avenir de la totalité du site est menacé. Il dépend uniquement d’une promesse faite par la direction de produire de nouveaux modèles. Mais que vaut une promesse de capitalistes ? Pour la Sabena : promesses, il y a eu ; résultat : faillite ! Les promesses des capitalistes n’ont de valeur que si elles sont accompagnées d’un mouvement social qui les contraindra à respecter leur parole.
La fermeture totale ou partielle de l’usine de Ford à Genk provoquera, en tous les cas, un drame social dans la région. En plus des 10 000 employés de Ford proprement dit, il y aura de sérieuses pertes d’emplois chez les sous-traitants (nettoyage…). Face à ce nouveau drame annoncé, le corps politique et gouvernemental fait profil bas et accumule les déclarations d’impuissance. Ils conseillent aux employés de Ford de ne pas mettre en danger les 6 000 emplois restant par des actions trop musclées, et ce bien qu’ils sachent que sans lutte le site de Ford Genk sera fermé après 2006. Mais heureusement la réponse des travailleurs de Ford à ces « bons conseils » des hommes politiques a été le blocage de pièces pendant 3 semaines!
Et grâce à cette lutte, et seulement grâce à elle, la multinationale a été contrainte de faire des concessions.
SNCB : Pour des services publics de qualité !!!
Nos services publics sont eux aussi mis à mal. Après s’être battu et avoir gagné un certain nombre de droits et de services, tels que l’enseignement public, un service de transport public, un système téléphonique public…la population se voit retirer petit à petit tous ses acquis. Les grandes entreprises, soutenues par les gouvernements n’ont qu’une seule hâte : pouvoir ouvrir d’autres marchés en privatisant tous ces services.
La prochaine cible du gouvernement est la SNCB. Celle-ci va déjà subir une restructuration. Le nombre exact d’emplois qui vont disparaître n’est pas encore connu. Mais le chiffre de 5000 emplois est lancé. La SNCB n’est pas rentable et provoque un déficit dans les caisses de l’état, et donc est un poids pour la population ! Voilà le raccourcis par lequel notre gouvernement essaie de nous convaincre que la libéralisation de la SNCB ne peut être que positive ! Mais passer d’une gestion publique à une direction privée pose certains problèmes. En Angleterre, où 70% des chemins de fer sont privés, les problèmes ne font que s’accumuler : accidents dus à une mauvaise gestion ou aux problèmes d’entretien, augmentation du prix des billets, conditions de travail de plus en plus dures … Aujourd’hui, la population souhaite, et se bat pour que les chemins de fer soient à nouveau nationalisés, càd gérés par l’Etat dans un soucis de qualité.
En Belgique, une privatisation de la SNCB aura aussi de lourdes conséquences.Et bien que le prix du billet risque d’augmenter sans cesse ( une augmentation de 3,6% est déjà prévue pour 2004), le service, lui, va diminuer de plus en plus. De plus, l’Union Européenne veut, avec la libéralisation du chemin de fer, aussi augmenter la durée des journées de travail et diminuer les temps de repos. Toutes ces mesures seront payées par la santé des travailleurs et sur le plan de la sécurité !
Combattre pour nos services publics et un enseignement gratuit et de qualité !!!
Selon le gouvernement Verhofstadt, le problème de l’emploi en Belgique est dû essentiellement à un coût salarial trop élevé. Pour lutter contre les licenciements massifs et les emplois précaires, il faut selon lui baisser les charges salariales. Pour lutter contre les déficits des services publics, il répond : privatisation !
De plus en plus d’étudiants sont obligés de travailler pour pouvoir continuer leurs études. Souvent, ce sont des boulots sous-payés et très flexibles. Les étudiants étrangers sont des cibles plus faciles encore : en plus de minervals d’inscription à l’université extraordinaires (jusqu’à 4000euros), ils se retrouvent souvent à faire des boulots dégradants sans salaire correct.
Cette situation déjà difficile dans laquelle se trouve l’enseignement ne va aller qu’en s’empirant avec le processus de Bologne et la privatisation de l’enseignement supérieur et universitaire. La sous-traitance et la privatisation des services des universités (service de sécurité, de nettoyage, restos, etc…) ainsi qu’une partie des cours (cours de langue dans des fondations privées etc…) n’amène qu’une dégradation du service et des conditions de travail des employés (qui sont souvent des étudiants jobistes !).
En aucun cas, la privatisation de l’enseignement, et des services publics en général, n’amènera une solution au déficit budgétaire de l’Etat !
Nous devons lutter tous ensemble pour garder des services publics de qualité au service de la population, pas des entreprises !