Qu’est-ce que la «wallonisation»?

Ces derniers mois, certains médias se sont demandé si la Flandre était en voie de «wallonisation». L’expression désigne une économie souffrant des mêmes maux que la Wallonie, comme un taux de chômage élevé et une morosité économique générale. L’expression peut se comprendre dans le sens où, depuis le début de la crise, les pertes d’emploi sont plus importantes en Flandre qu’en Wallonie. Dans le nord du pays, en 2009, le chômage a grimpé de 23.8%, contre «seulement» 3,4% en Wallonie. Pour le mois de janvier 2010, la tendance se maintient avec une croissance de 15% en Flandre et de 7% en Wallonie (la fermeture d’Opel-Anvers n’est pas encore comptabilisée).

Par Ben (Mons)

En fait, la question que l’on peut se poser, c’est de savoir si la Flandre n’est pas en train de subir une vague de désindustrialisation (notamment dans l’automobile) similaire à ce que la Wallonie a subi il y a quelques décennies de cela avec la fermeture des charbonnages ou encore la diminution de l’activité industrielle dans le verre et l’acier.

Dans ce cas, il peut être utile de montrer en quelques chiffres quelles peuvent être les conséquences d’une désindustrialisation. Le cas du Hainaut est à ce titre assez significatif. Le revenu annuel moyen par habitant y est de 12.647 euros et le taux de chômage y était de 21% en 2009 (contre 17,6% pour toute la région wallonne et 7,1% en Flandre).

L’aspect le plus dramatique est peut être le taux de chômage parmi les jeunes. En 2007, le taux de chômage chez les 15-24 ans de la province était de 36,8%! Sur les 660 régions d’Europe, ces chiffres plaçaient le Hainaut à la 5ème place, après, entre autres, la Guadeloupe et la Martinique. Pour la même période, la Flandre se situait à la 453e position. Dans cette situation, il n’est pas surprenant que certains avancent le chiffre de 300.000 analphabètes pour l’ensemble de la Wallonie. On ne sera d’ailleurs pas étonné non plus de l’énorme sentiment d’insécurité qui existe un peu partout dans le Hainaut.

Comment éviter ça? La logique de profit et de rentabilité à tout prix du capitalisme nous conduit inévitablement à ce genre de drame. Il est nécessaire de lutter pour nos droits. Durant la grève de 1960-61, et encore par la suite, le mouvement des travailleurs s’est battu avec acharnement pour revendiquer, entre autres, le plein emploi dans des conditions décentes, voire l’établissement d’une économie sous le contrôle démocratique des travailleurs, orientée vers la satisfaction des besoins de tous et non plus sur base des profit de quelques uns. L’échec malheureux de ces mouvements de lutte n’a pas pu empêcher que la Wallonie soit jetée sur le chemin de la dégradation économique et sociale.

Revenir sur les raisons de cet échec est crucial afin d’en tirer les leçons et de faire en sorte que les futurs mouvements de lutte soient victorieux.

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