Nous faisons partie des retraités les plus pauvres, nous gagnons en moyenne 10,5% de moins que nos collègues d’autres secteurs, nous n’avons pas le droit à un treizième mois, nous sommes soumis à un grand stress et une grande pression au travail dû au manque de personnel accompagnant, soignant et infirmier. Le secteur connaît un grand manque de places d’accueil pour les personnes handicapées, les patients et aux autres utilisateurs. Voilà où on en est dans le non-marchand aujourd’hui.
Depuis 10 ans les syndicats du non-marchand font des grèves et d’autres actions pour en arriver là. Pendant cette période, nous avons pu arracher beaucoup de concessions des divers gouvernements. Hélas jamais suffisamment pour récupérer le retard salarial et assurer des conditions de travail acceptables.
Cette période est maintenant derrière nous. Le gouvernement en est au point de ne plus rien céder du tout. Comme d’habitude les gouvernements régionaux se cachent derrière le fédéral pour ne pas avancer d’un pas. En Flandre, nous n’avons pas encore commencé les négociations, bien que le cahier de revendications ait déjà été déposé au cabinet dès la fin de 2003. Entretemps on a divisé les syndicats en créant des groupes de travail afin de les informer et d’éliminer des mal entendus. Mais certainement pas pour décider ni même pour négocier.
Sur le plan fédéral, quelques pourparlers se sont faits. Après les actions des vendredis en décembre, Rudy Demotte a annoncé vouloir créer 7.500 emplois en 5 ans dans le nonmarchand. Il n’a rien dit à propos de l’augmentation salariale et des autres revendications. La promesse d’augmenter le personnel a été oubliée dès que les syndicats n’étaient plus dans les rues.
Il est clair que les autorités n’ont pas l’intention de passer à des négociations sérieuses. Pire que cela, ils lancent une contre-attaque frontale. Ainsi en Flandre, la ministre de la santé, Inge Vervotte (CD&V), a rejoint son collègue d’emplois, Frank Vandenbroucke (SP.a), qui défend un gel salarial de deux ans. Elle a confirmé que le gouvernement Flamand « a finalement constaté qu’il n’y avait pas d’espace pour une augmentation salariale ».
Il apparaît que les divers gouvernements feront tout pour éviter des concessions. Il n’est pas du tout irréaliste qu’ils essayeront d’isoler le non-marchand en les traitant d’égoïstes. C’est pourquoi il est important que les syndicats élargissent leurs actions et ne se contentent pas de manifestations en blocs de couleur et de grèves d’une journée, limitées aux délégués et aux militants.
Déjà beaucoup de travailleurs dans le non-marchand ne considèrent pas les grèves comme les leurs mais celles des syndicats. Il faut faire plus d’efforts pour expliquer le cahier de revendications aux membres du personnel et pour les impliquer dans les actions.
« Nos revendications ne sont pas égoïstes, mais nécessaires pour la société. »
Nous pourrions entre autre expliquer aux étudiants infirmiers, aux éducateurs et aux étudiants du secteur social que les 25.000 emplois que nous revendiquons doivent non seulement réduire la pression du travail, mais également contrarier le chômage des jeunes.
Il faut conscientiser les organisations de consommateurs et les patients que plus de personnel, de moyens et de formations assurerait l’obtention de ce à quoi ils ont droit : des soins sur mesure. Les revendications du non-marchand sont loin d’être égoïstes, au contraire, elles servent le bien être de la société.
Les actions doivent être élargies et renforcées. Les syndicats pourraient augmenter notre force de frappe en construisant des comités d’actions par région. De cette façon, il y aurait plus de possibilités de concertation entre les divers secteurs du non-marchand et un plan d’action pourrait être rédigé afin d’atteindre les nombreuses institutions, organisations et hôpitaux où il n’y a actuellement pas d’activités syndicales.
Manifestation jeudi 27 janvier 11h00 Av. Albert II – Gare du Nord
Nous ne pouvons pas oublier que des mouvements de lutte ont lieu dans d’autres secteurs et entreprises. La manifestation nationale du 21 décembre en était un bel exemple. 50.000 travailleurs ont protesté dans les rues de Bruxelles pour répondre à l’agression du patronat dans les négociations sur le nouveau Accord Interprofessionel. Cette manif s’est accompagnée d’une série de grèves spontanées e.a. à la TEC, De Lijn, Van Hool et dans tous les sites du groupe Glaverbel. De plus, il y a eu des grèves à La Poste, la STIB, la SNCB, DHL et beaucoup d’entreprises plus petites. Les travailleurs ne peuvent pas se permettre de se laisser diviser entre syndicat, catégorie professionnelle ou secteur. Une lutte d’ensemble est nécessaire, non seulement intersectorielle mais aussi interprofessionelle.
Marche des Jeunes pour l’Emploi
A la demande de Résistance Internationale (RI), la campagne jeune du Mouvement pour une Alternative Socialiste (MAS), les jeunes FGTB, jeunes CSC, la JOC et RI organisent le 19 mars une Marche des Jeunes pour l’Emploi, l’Egalité et l’Enseignement Gratuit.RI a 3 objectifs avec cette Marche des Jeunes:
1) Cela fait quelques années que les jeunes descendent massivement en rue pour protester contre les conséquences de la mondialisation capitaliste. Ces jeunes expriment un sentiment vivant dans des couches plus larges de la société ; nous voulons amener ces jeunes vers le mouvement ouvrier.
2) Les jeunes se sentent à peine impliqués dans le travail syndical ; avec la marche des jeunes, nous espérons que les syndicats renforceront leur attention vis-à-vis des jeunes et intéresseront en même temps les jeunes au travail syndical.
3) Au travers de la Marche des Jeunes, nous voulons mener la discussion sur la nécessité d’un parti des travailleurs indépendant et de la rupture des liens entre les syndicats, PS et CDh, qui mènent tous les deux la politique pour la bourgeoisie.