Allemagne: les néo-nazis reçoivent une claque à Dresde

Des milliers d’antifascistes stoppent la marche de l’extrême-droite

La plus grande mobilisation de néonazis d’Europe s’est terminée en défaite. Ce samedi 13 février, des milliers d’antifascistes ont stoppé l’extrême-droite. Avec cette marche, les néonazis allemands essayent d’instrumentaliser la commémoration du bombardement de Dresde (les 13 et 14 février 1945) afin de modifier la manière avec laquelle les gens regardent l’histoire. En se servant des milliers de morts de Dresde, ils veulent essayer de réhabiliter les nazis. Les fascistes d’aujourd’hui confondent délibérément le régime nazi et tous les Allemands. Ainsi, l’Allemagne nazie responsable de millions de morts durant la seconde guerre est présentée comme une victime. Mais ils ont été empêchés de diffuser leurs mensonges et leur propagande raciste grâce à d’énormes protestations antifascistes.

Daniel Behruzi, Dresde

Les églises et les partis établis ont organisé «une chaîne humaine contre l’intolérance et la stupidité» au centre-ville, loin des fascistes. Mais les groupes de gauche, les militants antifascistes et le parti de gauche Die Linke avaient mobilisé pour faire des blocages autour du point de rassemblement des néonazis. Le SAV, la section allemande du CIO en Allemagne, a participé aux manifestations, de même que des gens venus de tout le pays. Les points stratégiques de l’itinéraire de la marche fasciste avaient été bloqués par des milliers de manifestants.

Il y avait tellement de manifestants que la police, présente avec environ 7.000 hommes, a décidé de ne pas autoriser la marche fasciste. Ils ont expliqué que la sécurité des néonazis ne pouvait pas être garantie. Par conséquent, la marche des fascistes – contrairement aux années précédentes – n’a pas pu démarrer. Frustrés, les néonazis ont dû partir après être restés plusieurs heures devant la gare principale, où ils ont chanté des slogans comme la «gloire et honneur aux Waffen SS» et «national socialisme, maintenant, maintenant, maintenant». Mais les néonazis étaient frustrés.

Cette victoire du mouvement antifasciste a été obtenue grâce à la plus grande mobilisation connue depuis longtemps. Cela malgré – ou en raison de – la répression d’Etat contre les organisations de gauche les semaines ayant précédé le 13 février. Des bureaux ont été fermés, de même que le site Web antifasciste Dresde Nazi-free. Néanmoins, des autobus sont venus de toutes les villes importantes d’Allemagne afin de stopper la marche des néonazis.

Le SAV a joué un rôle actif dans ces mobilisations, certains militants étant même blessés durant les conflits avec la police tout en essayant de bloquer la marche néonazie. Durant cette journée, nous avons pu discuter avec de très nombreuses personnes et avons expliqué le lien entre fascisme, racisme et capitalisme. Le racisme est utilisé par les élites dirigeantes afin d’affaiblir la résistance contre les coupes budgétaires, les pertes d’emploi, les fermetures d’usines,… Nous avons appelé au développement d’un mouvement fort et uni, non seulement contre les fascistes mais également contre le système capitaliste, qui nourrit le racisme et le fascisme.

Nous nous opposons bien entendu également aux tentatives des néonazis de récrire l’histoire. La dictature nazie n’était pas une victime. Le régime d’Hitler a assassiné des millions de juifs, de Romanichels, d’homosexuels, de syndicalistes, de socialistes et de communistes et a essayé d’asservir d’autres nations. La guerre contre les nazis – dans laquelle l’Union Soviétique a joué un rôle décisif malgré sa déformation stalinienne – a largement été soutenue internationalement. Mais, à la différence de la masse des travailleurs, les élites dirigeantes de Grande-Bretagne, de France et des USA n’étaient pas intrinsèquement antifascistes, loin de là. Au milieu des années ’30, la Grande-Bretagne a soutenu le programme de réarmement d’Hitler et, pendant longtemps, le premier ministre britannique Winston Churchill a soutenu Hitler en tant que «rempart contre le communisme». Des décennies durant, après 1945, ces puissances ont collaboré avec la dictature fasciste de Franco en Espagne et elles ont permis à beaucoup de nazis de maintenir leurs positions à la tête des entreprises, de la justice, de la fonction publique et de la police en Allemagne de l’Ouest.

Vers la fin de la deuxième guerre mondiale, les principales craintes des puissances impérialistes occidentales concernaient une nouvelle vague de révolutions socialistes en Europe ainsi que le renforcement du régime stalinien d’Union Soviétique après la défaite d’Hitler. Le bombardement de Dresde, dans lequel environ 35.000 personnes ont perdu la vie, doit être considéré dans ce contexte. Ce bombardement n’était pas nécessaire d’un point de vue militaire et n’a pas du tout affaiblit le régime hitlérien. C’était une démonstration de force à destination de l’Union Soviétique et un avertissement à la classe ouvrière allemande pour ne pas prendre en main leur propre destinée. Le régime nazi était étroitement lié à la classe capitaliste allemande et a été instauré par le grand capital afin d’empêcher toute révolution socialiste et afin de se préparer à la guerre. Des sentiments et mouvements anticapitalistes très forts existaient après 1945 en Allemagne de l’Ouest et de l’Est. Le bombardement de Dresde visait ces mouvements et ces sentiments, pas le régime nazi qui, dans les faits, était déjà vaincu.

Les néonazis allemands veulent tordre l’histoire. Mais ce 13 février, des milliers d’antifascistes et de véritables socialistes ont clairement fait entendre à Dresde: nous ne les laisserons pas faire!


Des emplois, pas de racisme! Manifestation Anti-NSV le 4 mars à Anvers

Le 4 mars 2010, comme chaque année, l’association des étudiants nationalistes (NSV – Nationalistische Studenten Vereniging), l’organisation étudiante officieuse du Vlaams Belang (tous les membres principaux du Vlaams Belang furent membres du NSV lors de leur parcours étudiant), organisera une marche de la haine dans une ville étudiante. Cette année, elle se tiendra à Anvers, où ils tentent d’attiser les problèmes de société. Comme chaque année Blokbuster organisera une contre-manifestation. Nous voulons montrer, avec les étudiants et les habitants du quartier, que nous sommes plus nombreux que le NSV et que nous cherchons ensemble de réelles solutions.

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