La commémoration du 200e anniversaire de l’indépendance du Mexique et du 100e anniversaire de la révolution offre l’occasion d’une exposition unique d’œuvres de Frida Kahlo.
Kahlo a vécu dans une époque de lutte sociale aigüe en Amérique latine. Pendant 25 ans, elle a peint sur un arrière-fond de troubles politiques. Elle était elle-même une militante engagée. Frida a en effet rejoint le Parti Communiste en 1927, au moment de son mariage avec un autre artiste révolutionnaire, le peintre muraliste Diego Rivera. Tous deux ont été exclus quelques années plus tard quand ils se sont identifiés à l’Opposition de Gauche et aux idées de Léon Trotsky.
Le caractère âpre de l’œuvre de Frida Kahlo trouve en partie son origine dans la douleur physique toujours présente à laquelle elle a été confrontée. Elle a eu la polio à l’âge de six ans, ce qui a abimé de façon permanente sa jambe droite. A 17 ans, elle a survécu de justesse à un accident de bus qui lui a brisé la colonne vertébrale en trois endroits. Elle en restera handicapée à vie, portant un corset, souffrant horriblement de la jambe et du dos, subissant fausse couche et opérations en série. Parlant de cette période, Kahlo déclara plus tard : «Je buvais pour noyer ma douleur mais cette merde de douleur apprenait à nager.» L’oeuvre de Kahlo est parfois difficile à digérer. Certains se sentiront mal à l’aise en regardant ses peintures. Parfois, il semble que l’artiste incorpore personnellement la douleur du monde entier. Mais cette douleur qu’elle ressent et sa recherche continuelle de liberté toucheront beaucoup de visiteurs, surtout les femmes. Frida Kahlo est aujourd’hui encore vue comme un symbole du féminisme. Son esprit libre a été un exemple pour les femmes partout dans le monde.
Frida Kahlo a payé aussi un lourd prix dans sa vie personnelle pour son engagement politique. Elle a dû quitter le Mexique après le meurtre de Léon Trotsky avec qui elle avait eu une relation. D’un autre côté, tout cela l’a stimulée à approfondir le caractère politique de son œuvre.
Frida reste une source d’inspiration pour beaucoup de militants et d’artistes au Mexique et même dans le monde. Récemment, le groupe de rock britannique Coldplay a donné le nom d’une de ses peintures, Viva la Vida, à son dernier album.
L’exposition est accessible jusqu’au 18 avril 2010 au Bozar à Bruxellles. Plus d’infos sur www.bozar.be