Le PTB face à de grands défis : Transformer de bons sondages en véritables changements.

Une percée historique du PTB

Cette huitième édition de Manifiesta sera marquée par l’enthousiasme que suscitent les récents sondages favorables au PTB. Ces derniers mois, la résistance sociale contre le gouvernement de droite semblait bloquée. Un élan de gauche s’est développé sur le terrain politique. Que signifiera cette percée historique ? Les élections communales verraient l’arrivée de centaines d’élus. L’année suivante, le PTB obtiendrait potentiellement beaucoup de parlementaires supplémentaires. Ceux-ci feront entendre la voix des personnes ordinaires, non seulement dans les parlements mais également en dehors. Cela poussera fortement vers la gauche l’ensemble des débats.

Cela place le PTB devant des défis considérables. C’est vrai, ce serait une erreur de faire n’importe quoi pour des succès superficiels. Mais laisser passer le moment en serait une autre. Il faut au contraire de l’initiative pour le saisir au maximum, non seulement électoralement mais aussi afin de dynamiser la résistance contre la casse sociale. La grève du 10 octobre qui ripostera aux provocations de Michel dans les entreprises et dans la rue pourrait ainsi être accompagnée d’une force de contre-attaque sur les plateaux et dans la presse.

Les partis traditionnels sont frappés d’un discrédit croissant. Le PS a finalement rejoint le processus de crise profonde de la social-démocratie en Europe. Le récent virage à gauche du PS – par crainte de devenir ‘obsolète’ à l’instar de son confrère social-démocrate grec – n’a ni le caractère, ni la crédibilité du mouvement autour de Jeremy Corbyn en Angleterre. D’une part, Di Rupo a lui-même dirigé un gouvernement d’austérité. Il existe d’autre part une alternative électorale à gauche avec le PTB et ses élus qui touchent l’équivalent du salaire moyen d’un travailleur.

S’inspirer des dynamiques Sanders, Corbyn, Podemos & Mélenchon

Le PTB a lancé l’appel #JoinTheWave. Les campagnes de gauche qui ont connu les plus grands succès électoraux sont celles qui ont su susciter l’enthousiasme et la participation massive, en reposant sur des campagnes larges et inclusives basées sur l’action. Dans l’Etat espagnol, Podemos a bénéficié du mouvement des Indignés. Aux Etats-Unis, il y a eu le mouvement Occupy avant Sanders. Ou encore les meetings et manifestations de masse autour de Corbyn en Angleterre et de Mélenchon en France.

Podemos a réussi à remporter ses premières mairies avec des listes de confluence de gauche. Celles-ci rassemblaient différents partis de gauche mais aussi des activistes des mouvements sociaux à l’instar de l’actuelle maire de Barcelone, Ada Colau, ancienne porte-parole de la PAH (Plate-forme des Victimes du Crédit Hypothécaire). La dynamique de la France Insoumise a atteint le demi-million d’adhérent et compte des centaines de groupes d’appui locaux où chaque personne soutenant la candidature de Mélenchon a pu s’impliquer.

Peter Mertens appelle à ne pas seulement voter PTB mais aussi à s’organiser. Au-delà de la répartition de tâches pratiques auprès des bénévoles pour les campagnes électorales, l’appel #JoinTheWave pourrait opter pour cette approche large et inclusive basée sur l’action.

Cela pourrait permettre un engagement actif de dizaines de milliers de personnes impliquées dans les mouvements syndicaux, de jeunesse, féministes, écologistes, antiracistes, pacifistes,… autour du PTB. Le lancement d’une telle campagne pourrait débuter par une large mobilisation vers des débats publics dans toutes les villes, ouverts à toute personne désireuse de rejoindre ‘‘the wave’’, à titre individuel ou avec son parti, sa délégation syndicale, son association,… La création de groupes d’appui pourrait y être proposée, à l’instar de ceux de la France Insoumise qui ont largement contribué au succès des meetings de masse de Paris, Marseille, Toulouse et Lille.

Ces groupes d’appui se construiraient tout d’abord via les campagnes électorales, qui sont en ligne de mire, mais ne se cantonneraient pas qu’à cet aspect. Benoit Lutgen a repositionné le CDH dans la perspective d’un deuxième gouvernement de droite dure après 2019. Les nouvelles attaques comprises dans l’accord d’été du fédéral ont démontré qu’un gouvernement thatchérien ne cessera son offensive que si nous l’arrêtons nous-mêmes. Cela exigerait de transformer l’essai des succès électoraux en large mouvement de résistance, à l’image de la France Insoumise. A côté de son travail parlementaire, ses groupes d’appui portent aujourd’hui l’appel pour la manifestation du 23 septembre contre le ‘‘coup d’Etat social’’ de Macron. Une initiative audacieuse tombée à point nommé pour renforcer la grève nationale de la CGT du 12 septembre et celle du 21 septembre.

Briser la camisole de force financière des autorités

Il est vrai que le PTB n’est pas encore en mesure de ‘‘former un gouvernement qui entrera en collision avec les principes actuels de concurrence et de déséquilibre’’ et qui ‘‘à cette fin demandera le soutien actif de la population’’, comme l’a écrit Peter Mertens. Mais si le PTB confirme les résultats des sondages en octobre 2018, la question de majorités progressistes au niveau local peut être rapidement posée.

Cela exige que ces majorités locales précisent qu’elles ont l’ambition d’appliquer une politique fondamentalement différente. L’introduction immédiate pour tous les employés communaux d’une semaine de 30 heures de travail sans perte de salaire avec embauches compensatoires, le remplacement des contrats précaires par des statuts de fonctionnaire ou, au moins, des contrats à durée indéterminée, un programme massif d’investissements publics pour davantage de logements sociaux, de qualité et énergétiquement neutres et, entretemps, assurer l’accueil pour tous les sans-abris ou ceux qui vivent dans la pauvreté, etc.
Il y a un énorme contraste entre ce qu’a pu réaliser la mairie de gauche à Barcelone et les majorités précédentes, surtout pour les plus fragilisés par l’impact de la crise : accès garantit aux cantines scolaires, aides aux familles monoparentales, diminution des coûts des crèches, nouveaux logements sociaux. Mais pour la PAH, c’est insuffisant : il est nécessaire de construire 120.000 logements sociaux. Le plan contre la pauvreté énergétique a été boycotté par les fournisseurs privé et la création d’une entreprise publique d’énergie se heurte à la loi de libre concurrence. Ada Colau se heurte aux limites budgétaires et légales pour appliquer l’ensemble de son programme.

Le PTB et les majorités progressistes entreront en collision avec la camisole financière dans laquelle les gouvernements régionaux et le fédéral maintiennent les communes. Dans les années 80’, le conseil municipal de Liverpool, en Angleterre, a trouvé la parade pour lancer son vaste programme d’investissements publics. Il a construit un front de résistance d’une vingtaine de municipalités de gauche. Et, via des grèves et des manifestations de masse, il a forcé le gouvernement Thatcher à céder un refinancement de la ville.

Une initiative inclusive basée sur l’action peut permettre une préparation politique via des discussions ouvertes et démocratiques, mais aussi la défense et la popularisation d’un programme qui rend possible de parvenir à la victoire. Des propositions et mesures concrètes sont indispensables, mais également un projet pour ce qu’il conviendra de faire si l’establishment essaie de nous étouffer ; un projet qui ne peut être que celui du véritable socialisme démocratique car les marges pour changer la politique n’existent pas sous le capitalisme.


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Informations et programme : 02/345.61.81 www.socialisme.be / info@socialisme.be



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