Lutte à Walibi (Wavre) : les conditions de travail ne sont pas un jeu !

Depuis ce mercredi 27 janvier 2010 (cela fait donc 8 jours), le personnel du parc d’attraction de Walibi à Wavre est en grève. Une quarantaine d’ouvriers (techniciens, magasiniers, et les « super-verts » – personnel s’occupant de l’entretien des espaces verts) dénoncent des conditions de travail indécentes et les nombreuses promesses non-tenues de la part de la direction. Un camarade du PSL s’est rendu sur place pour apporter un soutien aux travailleurs, il a également pu poser quelques questions au délégué CSC.

Baptiste

Comment la grève a-t-elle commencé ?

« La grève a débuté mercredi dernier, suite à des négociations qui ont commencé déjà il y a un an. Dans ces négociations, il était question d’une revalorisation de la grille salariale. Suite à un premier arrêt de travail en août dernier, la direction a fait des promesses à ce sujet, des promesses qu’elle n’a pas tenues. Aujourd’hui, la revalorisation de la grille salariale est la grosse revendication du mouvement de grève. Mais nous revendiquons également une augmentation globale de salaire (augmentation également promise mais jamais appliquée), et une amélioration de l’ensemble des conditions de travail. Par exemple, la direction propose de plus en plus de fonctionner avec des horaires à pauses, avec des contrats à court terme et un salaire horaire en jours fériés qui n’est pas plus élevé qu’en semaine. C’est toute une logique que nous refusons. »

Ne craignez-vous pas que la direction utilise le fait que le parc ne soit pas encore ouvert pour ignorer le mouvement et les revendications ?

« Non. Car bien que le parc soit fermé jusqu’au début de la saison, ce n’est pas le travail qui manque, que du contraire. Par exemple, pour tout ce qui concerne la maintenance et les stockages, le travail est encore plus important à l’heure actuelle qu’en période estivale. Ainsi, si la grève n’empêche pas des entrées à l’heure actuelle, la pression sur la direction est quand même bien présente car la réouverture du parc peut retarder du fait que la maintenance est en partie suspendue et comme plus aucune livraison n’est acceptée, la direction aura de plus en plus d’indemnisations à réaliser vis-à-vis des fournisseurs. »

La détermination est de mise parmi les travailleurs au piquet. A travers les revendications, c’est un ras-le-bol profond qui dure qui s’exprime : la mascotte du parc, Walibi, en est un symbole avec sa corde autour du cou. C’est un véritable ras-le-bol sur l’ensemble des conditions de travail : une ancienneté de plusieurs années ne permet même pas de toucher 9,50€ brut de l’heure. Que du contraire, plus les années passent et plus la tendance est à la flexibilisation depuis Paris, là où siège la direction de l’entreprise : par exemple, des contrats sur un an ou plus sont détricotés en contrats de 6 mois, avec une pause de 1 mois où le travail n’est pas jugé nécessaire « car c’est la basse saison ». En outre, une telle précarisation des emplois pousse à la baisse également toute une série d’avantages hors salaire.

La direction joue ainsi avec les conditions de travail et de vie des ouvriers. Néanmoins, la détermination, tout comme la solidarité parmi l’ensemble des travailleurs est très importante : les ouvriers au piquet entendent bien continuer la grève. Et ce n’est pas un hasard si cette grève, qui dure depuis 8 jours, est la plus importante sur les 30 années d’existence du parc d’attraction. Les travailleurs d’InBev l’ont encore démontré récemment : face aux attaques sur les conditions de travail et les mesquineries du patronat, seule la lutte paie !

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