Des emplois, pas de guerre!

En 1992, le service militaire obligatoire a été supprimé en Belgique. Début novembre, le gouvernement a réinstauré un service militaire, volontaire celui-ci, soi-disant en vue d’offrir un emploi aux jeunes de plus en plus touchés par le chômage. En réalité, cette mesure ne va ni offrir une solution positive au chômage des jeunes, ni contribuer à ramener la paix et la sécurité dans d’autres régions du monde

Par Julien (Bruxelles)

De Crem a déjà établi son plan. Les jeunes, de 24 ans maximum, recevront d’abord une formation d’un an. Durant les 6 premiers mois, ils recevront 7 euros par jour en plus des allocations de chômage ou familiales. Après, leur salaire sera d’au moins 1.750 euros brut par mois, ce qui revient à environ 1.200 euros net par mois. Le gouvernement espère ainsi attirer 500 jeunes la première année, dont 400 s’engageraient ensuite dans l’armée pour 3 ans. Selon De Crem, le service volontaire permettra de « rétablir le lien entre l’armée et la Nation » ainsi que de « mieux faire connaître la Défense dans pas mal de familles ».

Le ministère de la Défense espère donc faire d’une pierre deux coups: créer des emplois ici et apporter la paix là-bas. Cela fait 8 ans qu’il y a des soldats en Afghanistan. De quelle paix parle-t-il ? En 2009, 1.500 personnes sont mortes et, depuis 2001, 4 millions d’Afghans ont fui le pays. Les populations civiles n’ont aucun intérêt à voir venir de nouveaux soldats. Au contraire, la montée des Talibans montre que la région est de plus en plus instable.

Mais les profits liés à l’industrie de l’armement et au contrôle des richesses naturelles sur place valent plus que la vie de millions de personnes. Même le jury du prix Nobel est dans cette logique. Le prix Nobel de la paix d’Obama a d’ailleurs été rapidement critiqué puisque celui-ci a décidé d’envoyer 30.000 soldats supplémentaires en Afghanistan pour 2010, pour arriver à un total de 100.000 militaires sur place. Au travers de l’OTAN, l’organisation militaire qui lie l’Europe aux USA, la Maison Blanche a fait part de ses objectifs pour le Moyen-Orient. Et la Belgique n’a pas manqué à l’appel. Plutôt que d’offrir des services publics aux populations locales dont la simple recherche de nourriture est un combat, notre gouvernement leur offre des larmes et du sang.

Avec le développement de la crise économique, on peut s’attendre à une extension des conflits militaires. Le besoin de soldats va se faire de plus en plus grand. Les jeunes qui participeront à cette formation ne peuvent pas espérer améliorer leur situation. De bas salaires pour de gros dangers est l’unique perspective. La baisse du chômage ne doit pas passer par l’armée. Plutôt que d’investir de l’argent dans l’armée, il faut augmenter les moyens pour l’enseignement et les services publics et ainsi garantir que chaque jeune puisse soit suivre des cours, soit avoir un emploi qui ne le forcerait pas à massacrer des civils.

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