Pollution de la Senne: Ministre verte + politique bleue = eaux noires !

Ces dernières semaines, Ecolo a été attaqué de toutes parts à propos de la pollution de la Senne. Les eaux usées de plus d’un million de Bruxellois ont été déversées dans la rivière sans être purifiées. La ministre responsable, Huytebroeck (Ecolo), a nié toute responsabilité et rejeté la faute sur la société Aquiris.

Par Tim (Gand)

Par contre, le fait qu’un service important comme la purification de l’eau soit attribué au secteur privé n’a pas été remis en question. Ecolo ne voit visiblement pas de problème à poursuivre une politique libérale. Leurs équivalents flamands de Groen! non plus, comme l’a encore montré récemment l’intégration des « libéraux de gauche » et nationalistes flamands du SLP (ex-Spirit) dans leur parti.

Le scandale des eaux d’égout non traitées qui se déversaient dans la Senne est la conséquence directe de la mise sur pied du Partenariat Public-Privé (PPP). Une entreprise privée, Aquiris, dont l’actionnaire principal est la multinationale française Veolia, a construit la station d’épuration et a le droit de l’exploiter pendant 20 ans. En retour, le gouvernement bruxellois paie une contribution publique annuelle.

Veolia (ex-Vivendi) est une multinationale française qui, en 2008, a fait un chiffre d’affaires de 36 milliards d’euros et un bénéfice de 1,9 milliard d’euros. Partout dans le monde, l’entreprise essaie de profiter des privatisations des transports publics et des distributions d’eau. Pour emporter ces contrats, elle est prête à aller très loin : dans plusieurs pays, elle a été condamnée dans des affaires de corruption. Des politiciens locaux ont été soudoyés pour privatiser les services publics et les céder à Veolia pour trois fois rien.

C’est pourtant avec cette entreprise – via sa filiale Aquiris – que le gouvernement bruxellois a choisi de collaborer en 2001 pour l’exploitation de la station d’épuration de Bruxelles-Nord. La pollution de la Senne montre où se situe l’important pour Veolia : Aquiris trouvant que l’argent public était insuffisant pour maintenir les installations de traitement des eaux, elle a laissé des centaines de milliers de litres d’eaux usées couler pendant des jours. Les contribuables de Bruxelles et l’environnement sont les victimes de la soif de profit de Veolia et du mouvement de privatisation mené par les politiciens.

La mise sur pied du PPP, qui constitue la base de ce scandale environnemental, a été approuvée par les partis verts et socialistes, tant francophones que flamands. Ce scandale montre l’échec du « capitalisme vert ».

La seule solution est la nationalisation immédiate de l’ensemble du programme de traitement des eaux, sans compensation pour Veolia. Le contrôle des eaux usées doit être dans les mains de la collectivité, des travailleurs des stations d’épuration, des riverains et des organisations environnementales. Il nous faut une enquête publique sur la responsabilité de ce scandale environnemental.

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