Non à la privatisation ! Les services publics sont à nous !

“La privatisation de la SNCB n’est pas exclue’’, a déclaré Johan Van Overtveldt, ministre N-VA des Finances. Le gouvernement a décidé d’examiner toutes les participations de l’État fédéral dans les entreprises et Van Overtveldt a tenu à directement donner le ton.

Charles Michel l’a rappelé à l’ordre: une privatisation de l’ensemble de la SNCB ne serait pas encore à l’ordre du jour. Peut-être le gouvernement envisage-t-il de tout d’abord diviser l’entreprise pour en vendre les parties rentables non endettées à prix d’ami… Pendant ce temps, le statut du personnel du secteur public est également progressivement éliminé pour faciliter les privatisations futures. Une privatisation immédiate de la SNCB n’est pas discutée, la vente complète de Bpost et Proximus, elle, oui !

La privatisation revient à s’attaquer aux services publics, au personnel et aux usagers. L’argument de la réduction de la dette publique par la vente de sociétés publiques ne tient pas debout : les dividendes de Bpost, Proximus, Belfius et BNP Paribas ont rapporté 890 millions d’euros au gouvernement l’année dernière. Cependant, la diminution de la dette générée par leur vente ne permettrait d’économiser que 600 millions d’intérêts. L’édito du Soir des 26 et 27 août résumait : ‘‘Quel bon père de famille vendrait dès maintenant un appartement lui rapportant 900 euros par mois au seul motif d’en économiser 600 par ailleurs?’’ Il s’agit d’un choix politique conscient visant à en finir avec les participations d’État.

Les entreprises publiques ont le potentiel de permettre à la collectivité de financer ‘‘les PME s’agissant de Belfius, les investissements dans les infrastructures s’agissant de Proximus ou le service au citoyen s’agissant de Bpost’’ (Le Soir, même édition). Mais le service aux travailleurs et à la collectivité en général n’est pas ce que le gouvernement a à cœur. Alexander De Croo (Open VLD) n’a que le mot ‘‘efficacité’’ à la bouche, dans l’esprit des libéraux c’est synonyme de rentabilité financière. Entre 2008 et 2015, 7.000 emplois sur 30.000 ont été perdus chez Bpost. Sur cette même période, la moitié des 1300 bureaux de poste a disparu. Le prix du timbre a augmenté de 0,46 à 0,79 euro depuis 2006. ‘‘Efficacité’’? Pour les actionnaires et leurs représentants politiques, certainement. Mais pas pour le personnel, les usagers et la collectivité.

Lorsque la possible privatisation totale de Bpost et de Proximus a été discutée plus tôt cette année, De Croo proposait alors d’épargner la SNCB en raison des troubles sociaux que cela causerait. Pour la droite, s’en prendre au secteur public, c’est aussi un bon moyen de s’en prendre au mouvement organisé des travailleurs. En abandonnant les cheminots à leur sort lors des actions de grève spontanées du printemps 2016, seuls et divisés sur base communautaire, les dirigeants syndicaux ont perdu une bonne partie de la confiance de la base. La droite veut saisir l’occasion pour remettre sur table le service minimum et la privatisation.

La résistance s’impose. Il faut entrer en action non seulement de manière défensive contre le manque d’investissement qui prépare la voie vers la privatisation, mais aussi de manière offensive. Les transports publics sont d’une importance cruciale contre les embouteillages et afin de disposer d’une politique de mobilité écologique. Au lieu de sacrifier tout cela pour satisfaire la soif de profits du secteur privé, il faut au contraire augmenter les moyens du secteur public. Cela exige de se battre et de défendre une alternative politique qui se base sur les intérêts de la majorité de la population et qui vise à changer de société.

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