INBEV, OPEL, AVIAPARTNER, UCB-SPINNING, POMPIERS, PRISONS, SNCB, LA POSTE, ENSEIGNEMENT,…
Préparons la lutte généralisée dès aujourd’hui !
Cette semaine, les patrons sont passés à l’offensive. Ils revendiquent (encore) plus d’argent et des réformes structurelles. En réalité, cette “offensive” est plutôt une “défensive”. Comment l’appeler autrement lorsqu’eux-mêmes doivent insister sur le fait qu’ils font “partie de la solution et non du problème”. Depuis que les salariés de Bayer ont refusé avec fermeté de payer les frais de la crise, le vent a commencé à tourner. A InBev aussi, une victoire éclatante a été arrachée. Mais pourquoi continuer à mener la bataille entreprise par entreprise au lieu de renvoyer tous ensembles la facture de la crise à l’expéditeur, c.-à-d. au patronat et à ses laquais politiques ?
Le Professeur De Grauwe, qui était autrefois lui-même un fervent partisan du néo-libéralisme, pointe le problème du doigt dans une carte blanche à la presse: “Aujourd’hui, les plus grands ennemis du capitalisme ne sont pas les syndicats, mais les PDG comme Carlos Brito (InBev), qui débouchent les bouteilles de champagne après une rationalisation réussie.” De Grauwe a compris qu’un système économique ne peut survivre que s’il y a un consensus sur le fait que ce système est bon pour la grande majorité de la population. Brito & Co minent ce consensus. “Comment pouvons-nous assurer que le capitalisme (il veut dire ”l’économie”) soit sauvé des griffes des capitalistes ?”, se demande De Grauwe. Involontairement, il donne lui-même la réponse : “Le conflit, au lieu de la collaboration, devient à nouveau la base des relations entre employeurs et travailleurs”.
Faire preuve d’un “sens des responsabilités”, négocier le démantèlement social, chercher des solutions “socialement responsables” avec le patronat et faire appel à l’expertise de nos nombreux gouvernements, ça a à peine sauvé quelques emplois. Dans le meilleur des cas, une prime de départ nous attend mais, en général, comme chez les sous-traitants d’Opel, ce ne sera probablement rien du tout. Les emplois ont disparus pour probablement ne plus jamais revenir. Nous comprenons que nos dirigeants syndicaux aient fait preuve de prudence l’an dernier. Les résultats à Bayer et à Inbev montrent pourtant que seule la lutte et la résistance peuvent stopper la casse sociale. Si, tout à l’heure, nous sommes renvoyés chez nous sans mot d’ordre concret et que le seul objectif était de “se défouler”, on peut même oublier les maigres revendications d’aujourd’hui.
La proposition de la semaine des 4 jours qui figure dans le plan de relance de la FGTB ne se retrouve pas dans le cahier de revendications. Quatre fois 8 heures au maximum avec embauches compensatoires et sans aucune perte salariale, c’est pourtant le seul moyen de combattre le chômage. Notre sécurité sociale n’est pas une vache à lait pour les patrons qui paient à peine encore des impôts. Leurs attaques contre l’âge de la retraite et la duré de notre carrière doivent cesser. La justice n’a pas à intervenir dans des conflits sociaux et les entreprises qui menacent de licencier doivent être expropriées.
Nous sommes en faveur d’une généralisation de notre lutte. Une Marche pour l’Emploi peut y contribuer, mais à condition qu’elle soit bien planifiée, avec une information et une mobilisation sérieuse et pas, à nouveau, à la va-vite. Nous n’avons pas envie d’être à chaque fois appelés pour “soutenir” les partenaires politiques privilégiés (CD&V, SP.a et PS) dans leurs tentatives hypocrites de modérer la casse sociale poussée par leurs partenaires de coalition. Les conseils d’administration des entreprises sont remplis de politiciens comme Dehaene à InBev, Willy Claes à Carrefour et Di Rupo à Dexia, pour n’en citer que quelques-uns. Nos syndicats doivent rompre avec ces partis. Il nous faut un nouveau parti des travailleurs large qui rassemble tous ceux qui sont prêts à lutter contre la politique néolibérale.