Nationalisons pour sauver l’emploi

Opel organise un bain de sang : 10.000 emplois menacés

La direction d’Opel a annoncé «son intention de fermeture» pour le site anversois. Il y a peu de raisons d’espérer que la direction revienne malgré tout sur cette décision. Pour chaque travailleur licencié chez Opel-Anvers, il y en aura trois à quatre en plus chez les sous-traitants. Une fermeture ôterait ainsi le revenu à 10.000 travailleurs et à leurs familles, dont 2.600 chez Opel même. La collectivité devra payer la note : moins de revenus pour la sécurité sociale et les impôts et plus d’allocations de chômage.

Thomas (Anvers)

Pour la direction d’Opel, aucune autre solution n’est envisageable: on produit trop de voitures. L’emploi dans le secteur de l’automobile en Belgique a diminué depuis des années. Chez Opel à Anvers il y avait encore 12.000 salariés dans les années ‘80, aujourd’hui il n’en reste plus que 2.600. Et, à chaque restructuration, les salariés qui restent doivent travailler encore plus pour être quand même mis à la porte.

Ces dernières années, la réponse des syndicats n’est jamais sortie du cadre des plans d’austérité. La solidarité a été limitée à la répartition des sacrifices au niveau européen. Aucune lutte n’a été menée pour contrer les plans d’austérité. GM a réussi à dresser les travailleurs des différents sites les uns contre les autres lorsque le deal avec Magna a été annulé.

Après des années de concessions sur les conditions de travail, après toutes les baisses de charges et toute la pression politique, aucun emploi n’a été sauvé. L’espoir placé dans le gouvernement flamand de Kris Peeters n’a abouti à rien. Les politiciens traditionnels, y compris ceux de la droite, y ont tous été de leur couplet sur « l’attitude constructive » des syndicats. Mais une attitude « non constructive » comme chez InBev et Bayer n’aurait-elle pas été préférable ? En luttant pied à pied pour conserver des conditions de travail et des salaires convenables, les syndicats auraient pu construire un meilleur rapport de forces face à la direction. Avec des actions bien planifiées et un engagement actif de la base il aurait été possible d’envoyer le plan de fermeture à la poubelle.

Le gouvernement permettra-t-il que l’entreprise soit vendue et que GM en empoche les bénéfices ? Où va-t-il continuer à chercher d’autres repreneurs en leur promettant de nouveaux cadeaux fiscaux ? Nous n’avons rien à espérer de ce genre de lobbying gouvernemental. Il ne conduit à rien, d’autant qu’en fin de carrière, ces politiciens siègent de toute manière dans les conseils d’administration d’entreprises comme Carrefour, Dexia ou InBev où ils collaborent activement aux bains de sang sociaux.

Tenter de convaincre la direction par des manœuvres en coulisses ne fonctionnera plus. Il faut un plan d’action pour organiser la solidarité après ce choc et s’en servir comme base pour construire aussi une véritable solidarité internationale. Au lieu de s’égarer dans de telles impasses, nous pensons qu’il faut exiger la nationalisation d’Opel-Anvers sans indemnités pour GM. Mais pour qu’une nationalisation profite réellement à la collectivité, il ne faut pas qu’elle reste sous le contrôle d’un gouvernement pro-capitaliste. Elle doit se faire sous contrôle des travailleurs afin de sauver les emplois et travailler à de véritables solutions aux problèmes énormes de la mobilité et de l’environnement.

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