AB Inbev annonce la 5ème ronde d’austérité en 5 ans de temps. Et ce, malgré la dernière CCT de juin 2009, dans laquelle la direction avait donné la garantie qu’il n’y aurait plus de restructurations jusque 2011.
Est-ce que AB Inbev ne ferait plus de bénéfice? Mais non, bien au contraire!
En 2009, la société a réalisé 2,8 milliards de profits. Les 13 membres de la direction ont pu se verser à eux-même 73 millions de dollars (salaire + bonus) dans la première partie de 2009. Un augmentation de 92% en comparaison avec la première moitié de 2008! (Trends, 20/08/2009) Et maintenant, ils viennent chercher l’argent chez les ouvriers, les employés et les cadres de Inbev…
Economiser suite à une baisse des ventes?
La direction a communiqué qu’elle veut réduire de 10 % le nombre des 8000 emplois (environ) europèens. L’argument pour faire cela était la baisse de la vente de bière ces dernières années. Dans le dernier trimestre de 2009, la consommation de bière, en hectolitre, avait baissée pour Inbev, sur le plan mondial de 3,2%, comparé avec l’année précédente. Mais les gains nets ont augmenté de 837 millions de dollar à 1,13 milliard de dollar!
Une crise? On en est vraiment pas là. AB Inbev a fait un peu moins de chiffre d’affaires, mais pas moins de profit et Inbev a gagné des parts de marché dans les pays comme les Etats-Unis, l’Angleterre, la Belgique,…
La culture des bonus n’existe pas seulement chez les banques…
La vraie raison pour les restructurations repetées, c’est qu’on veut diminuer plus vite que prévu, les dettes qu’on a fait pour la reprise d’Anheuser-Bush. De plus, il semble que la direction de AB Inbev a une faim insatiable pour les bonus!
En 2007, le CEO Carlos Brito a reçu 4,25 millions d’euros. Ce montant comporte 0,85 millions d’euros en tant que salaire et 3,4 millions d’euros en bonus! Les bonus des membres de la direction sont en partie payé en actions, comme c’est le cas au sein de pas mal de banques.
Bien sûr, cette politique mène à des restructurations aveugles, afin de s’en mettre plein les poches, pendant que les travailleurs peuvent bien crever à chaque reprise.
Afin de pouvoir réaliser le paiement des dettes plus rapidement, on a proposé au comité de direction pour 2014 des options sur des actions pour un montant de 9,3 millions, à 10,32 par action. Cette culture de bonus mène à des plans d’austérité qui mettent une pression inhumaine sur le personnel. Les employés plus agés sont mis sous pression pour partir en prépension et sont remplacés par des intérimaires. Le travail est confié à des sous-traitants "moins chers" et on doit faire le même travail avec moins de personnel.
Pas de licenciements, aucun cent de la part des employés!
Cherchez l’argent auprès de Brito et les sa compagnie!
Nous avons fait un petit calcul: avec l’augmentation des revenus de la direction internationale pendant la première moitié de 2009, il est possible de garder 804 employés au boulot pendant tout un an, moyennant un salaire mensuel brute de 2500 Euros. C’est exactement ce nombre de travailleurs qu’on veut licencier en Europe.
Que Brito aille chercher l’argent dans son propre portefeuille et dans ceux des membres de sa direction.
Est-ce possible de résister contre les austérités des patrons et de gagner? L’exemple de Bayer à Anvers montre que c’est bien le cas. Là aussi, on voulait faire payer les ouvriers et on menaçait de fermer l’entreprise. Là aussi, on réalise encore des profits très importants.
Les syndicats et les travailleurs se sont mis d’accord de ne pas laisser passer l’attaque sur leurs salaires et leurs conditions de travail. A cause de ça, ils n’on pas été récompensés dans les médias, qui se trouvaient à 100% au coté des patrons. Mais la casse sociale n’a pas été réalisée.
La direction veut retourner vers le soit-disant core-business de Inbev, brasser et vendre. Il donc très clair que cette restructuration ne sera pas la dernière et que cette annonce n’est qu’une partie du plan de rectructuration entier. Il existe une forte probabilité pour que les divisions qui ne sont pas encore touchées aujourd’hui le seront plus tard. Nous estimons donc que le personnel et les différentes usines en Belgique – à Louvain, à Jupille et àHoegaarden – doivent former un front. Chez Bayer, des tracts communs ont été rédigés et distribués par les délégations syndicales allemandes et anversoises.
De cette façon, les différents sièges ne sont pas montés l’un contre l’autre, comme cela a malheureusement été le cas chez Opel. On pourrait organiser une manifestation de solidarité avec tous les sièges Inbev belges, afin de transformer la sympathie auprès de la population locale et auprès d’autres syndicalistes, dans un soutien actif pour les travailleurs touchés et leurs familles.
Celui qui se fait licencier aujourd’hui, quand retrouvera-t-il un emploi, avec la crise actuelle? Ces pertes d’emploi sont socialement complètement injustifiables.
La direction peut bien avoir installé des stocks, il est clair qu’elle ne sera pas très contente de se passer des profits importants qui sont toujours réalisés. Nous pensons que la décision des syndicats chez Inbev, de ne pas négocier et de demander le retrait complet de la restructuration, est la bonne attitude. Surtout si cela est lié à un plan d’action solide pour lutter pour chaque poste de travail.
Sur le Parti Socialiste de Lutte
Le PSL a déjà montré jeudi, vendredi et pendant le weekend sa solidarité au piket de Inbev à Louvain. Nous avons publié des rapports, des intervieuws et des photos de ces actions sur notre site web.
Nous sommes à gauche du PS et de Ecolo et luttons pour un alternative socialiste au capitalisme.
Nous pensons qu’aucun des partis traditionnels, pas même le PS ou le Spa , ne défend encore les intérêts des ouvriers et de leurs familles.
C’est pour cette raison qu’en Belgique nous défendons l’idée d’un nouveau grand parti pour les salariés et leurs familles. Nous voulons aider à construire ce nouveau parti, lequel peut grandir suite à des luttes syndicales. Nous voulons y avancer un programme clairement socialiste. C’est donc avec attention que nous attendons la Table Ronde de Socialistes, auquel nous participerons aussi.