Samusocial, Publifin & Co… Quelques pommes pourries? C’est tout le système qu’il faut changer!

Le scandale du Samusocial, qui a vu le bourgmestre de la Ville de Bruxelles Yvan Mayeur présenter sa démission le 8 juin dernier, est venu s’ajouter à une liste déjà longue, très longue… Un aspect a toutefois été encore plus écœurant : on parle ici d’argent qui a été directement pris chez les plus pauvres, dans les poches d’une association qui vient en aide aux sans-abris.

Un système à deux vitesses

L’affaire Publifin-Nethys a, en quelque sorte, fait éclater la digue. Maintenant, l’eau arrive de toutes parts et les partis traditionnels ont bien du mal à garder la tête hors de l’eau. Il y a bien entendu la saga du Kazakhgate, qui a poussé à la démission Armand De Decker (MR) mais qui éclabousse jusqu’à Dider Reynders et Olivier Chastel. Et puis l’affaire Telenet dans laquelle a trempé le président de la Chambre Siegfried Bracke (N-VA). Ou l’Electragate autour de l’intercommunale Ores – qui gère le réseau de distribution de gaz et d’électricité de toute la Wallonie à l’exception de la province de Liège (où il s’agit de Resa, filiale de Publifin-Nethys…) – qui aurait surfacturé le prix de l’électricité pendant plus de 20 ans. Ou le scandale de l’Intercommunale de Santé Publique du Pays de Charleroi (ISPPC) où une somme de 240.000 euros aurait été détournée. Ou celui de Citydev, la société en charge du développement urbanistique de la Région de Bruxelles-Capitale, qui a été très généreuse (53.147,10 euros bruts en 2016) avec le président de son conseil d’administration Denis Grimberghs (CDH). Ou celui du CHU Brugmann. Ou celui de Sibelga. Des Cuisines bruxelloises. Etc. Etc.

Les affaires n’en finissent plus. Il est question de juteux systèmes de jetons de présence, de réunions non-justifiées, de gestion peu transparente, de rémunération excessives, parfois purement et simplement de détournement de fond, de népotisme et de favoritisme, de passe-droits et d’autres entorses à la loi. Le petit monde bien tranquille des politiciens établis est aujourd’hui visible pour ce qu’il est : un microcosme qui repose sur la cupidité et la soif de pouvoir.

Tout cela éclate après des années où la population a dû se serrer la ceinture et avaler les mesures d’austérité les plus ignobles sous le prétexte que les caisses de la collectivité sont vides. Et il y a de quoi ! Les grandes entreprises et les plus nantis croulent sous les cadeaux et ne paient qu’à peine un impôt. Les politiciens à la base de cette approche ont dû se dire ‘‘il n’y a pas de raisons qu’ils soient seuls à profiter de la mangeoire’’. Quand un travailleur commet une faute qualifiée de ‘‘grave’’, il peut être licencié et perdre ses droits aux allocations de chômage. Et tous ceux-là qui se sont servis sur notre dos ? Vont-ils seulement devoir rembourser tout l’argent qu’ils nous ont volé, dans le cadre de la loi bourgeoise ou non ?

On ne nous rendra que ce que nous irons chercher !

La CGSP-ALR (Administration locales et régionales) de Bruxelles a diffusé un tract intitulé ‘‘Pas de moyens ? Plus d’argent ? … ça dépend pour qui !’’ qui exige que ‘‘ce système d’enrichissement personnel sur le dos des usagers et du personnel des services publics doit s’arrêter immédiatement ! (…) Ce sont ces mêmes personnes qui, en réunions de négociation, osent nous répéter qu’il n’y a pas d’argent, pas de budget pour l’amélioration de nos conditions de travail!!’’ La CGSP-ALR exige à juste titre une revalorisation salariale pour tous les travailleurs, une amélioration des conditions de travail, des engagements supplémentaires et la prise en compte effective du bien-être au travail, la statutarisation de l’ensemble du personnel et la fin des contrats précaire et la transparence totale des rémunérations des mandats politiques.

Il faudrait effectivement saisir la colère qui gronde parmi la population pour mobiliser cette dernière vers la défense et l’extension de nos services publics, de même que pour imposer une véritable transparence via l’implication centrale des travailleurs et de leurs organisations dans la gestion et le contrôle des divers services. Qui mieux que ces derniers peuvent mettre un terme au gaspillage et au managing toxique importé du privé tout en assurant que les intérêts des usagers et du personnel soient centraux ?

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