Contre le Vlaams Belang! Pour une alternative socialiste!

LA QUESTION d’une stratégie efficace contre le Vlaams Belang revient dans toutes les discussions. Faut-il donner raison au cynisme de la presse traditionnelle? Est-ce qu’on a vraiment tout essayé en vain? Selon nous: non. L’élaboration d’une stratégie est une question sérieuse où il faut tenir compte à la fois du score électoral du Vlaams Belang et du noyau dur fasciste qui dirige ce parti.

Geert Cool

Pour lutter contre un parti qui progresse à partir du mécontentement d’une partie de la population envers la politique antisociale de l’establishment, on ne peut pas s’en remettre à cet establishment. Crier victoire après une décision de justice ou après des déclarations de politiciens sur la dotation des partis ne mène à rien. Nous devons convaincre les électeurs du Blok que ce parti n’a pas de solutions à leurs problèmes. Edulcorer notre discours pour gagner des partisans dans l’establishment n’a non seulement aucun sens, mais est contreproductif.

Bien au contraire, nous devons construire une force qui s’oppose au système, non seulement en paroles, mais qui est aussi prête à l’affronter lors de campagnes concrètes.

Nous devons tirer les leçons des défaites de l’extrême-droite en Europe. L’Italie en 1994, la France en 1995, récemment l’Autriche – où l’extrême-droite a subi des – défaites électorales après les protestations de masse contre la politique néolibérale.

En Italie, à la fin 1994, des centaines de milliers de travailleurs ont manifesté contre les plans de retraite du premier gouvernement Berlusconi. Le mouvement fondait son espoir sur la gauche politique pour mettre fin à la politique antisociale. La base sociale du gouvernement de droite (auquel participaient aussi l’Alliance Nationale “postfasciste” et la Ligue du Nord) était totalement sapée et le gouvernement est tombé. Berlusconi et Cie ne sont revenus au pouvoir qu’après quelques années. En fin de compte, cela n’a été possible que grâce à la politique tout aussi néolibérale de la coalition de “l’Olivier” de centre-gauche.

En Autriche, le FPÖ a perdu le soutien de la population après la grève quasi générale de l’an dernier. Alors qu’après sa première participation au gouvernement, le FPÖ avait même vu son score augmenter. Ce qui contredit l’idée que la participation au pouvoir leur coûterait de toute façon des voix.

Ces exemples montrent qu’une stratégie antifasciste doit reposer sur la résistance active contre la politique antisociale. La croissance de la pauvreté, mais aussi la crainte des gens relativement plus aisés de voir chuter leur niveau de vie, mènent à un sentiment d’insécurité sociale et font douter de l’avenir. Tant que la résistance à tout cela ne parvient pas à s’exprimer activement dans des mobilisations et à s’organiser dans une formation politique ouvrière, elle continuera à s’exprimer passivement par un vote de protestation pour le Vlaams Belang.

Nous appelons tous les jeunes et les travailleurs qui veulent combattre l’extrême-droite à commencer la lutte dans les quartiers, les écoles, les entreprises, les universités,… C’est là qu’on doit construire la résistance active à la politique actuelle. Une bonne façon de le faire, c’est de participer à la campagne pour la Marche des Jeunes pour l’Emploi du 19 mars.

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