Cette semaine ont eu lieu à différents endroits des avant-premières du nouveau film de Michael Moore. A l’université d’Anvers, ce sont les Étudiants de Gauche Actifs qui ont projeté ce film, en organisant un débat par la suite sur le contenu anticapitaliste du film. A l’ULB, Elio Di Rupo a tenté de faire une offensive de charme en projetant gratuitement “Capitalism a love story”. Sans qu’il n’y ait de possibilité de débat…
Cet élément, nous n’avons pas été les seuls à le remarquer. Par dépit, c’est notre stand qui a, à la fin du film, permis d’entendre autre chose que le (faible) discours de Di Rupo qui a précédé la projection. De grands sourires, de franches poignées de main (à défaut du reste), mais pas de débat. Le quotidien flamand De Standaard était aussi présent, et a mentionné l’absence de débat dans son édition d’aujourd’hui. (Voir cet article sur le site du Standaard).
Comme la photo de ce journal l’illustre, nous avons mené campagne avant et après la projection avec notre journal qui comprenait un dossier sur l’alternative socialiste à mettre en place face au capitalisme. Nous avions également un tract avec le titre “Réguler le capitalisme ou le renverser – Di Rupo contre Michael Moore”. Ce tract abordait notamment comment le néolibéralisme veut nous faire payer pour la crise en attaquant nos salaires, nos emplois, nos pensions,.. Bref, l’exacte politique menée par le PS depuis qu’il est au pouvoir au gouvernement fédéral: depuis 1988! Di Rupo a par exemple été le ministre en charge de la libéralisation de Belgacom. Un beau résultat: des 27.000 travailleurs, il n’en reste que 18.000.
La crise économique et écologique d’aujourd’hui illustre la faillite du capitalisme. Les perspectives sont sans cesse plus sombres pour les travailleurs et leurs familles. Aujourd’hui, les banquiers et les gros actionnaires recommencent à faire de gros profits, et les boni faramineux sans toujours là. Mais pour la majorité de la population, il n’est question que de pertes d’emplois et de diminutions de salaires. Le PS et les autres partis traditionnels n’ont aucune solution à proposer pour elle, il ne cherchent que de nouveaux moyens pour donner encore plus de cadeaux au patronat. En 2009, presque 9 milliards d’euros de charges et de subsides sont partis des caisses de la collectivité vers les poches des patrons. La déduction des intérêts notionnels, introduite par un gouvernement où siégeait le PS et votée par les élus du PS, coûte des milliards d’euros chaque année! Mais il n’y a pas un eurocent pour l’enseignement, pour les logements sociaux, pour les transports en commun,… Avec des «amis» pareils, plus besoin d’ennemis!
Le PS n’aide pas les travailleurs et leurs familles. Les patrons devraient remercier le PS pour le rôle de frein qu’il joue sur les luttes des travailleurs par ses liens entretenus avec les directions syndicales. Le PS fait tout pour maintenir le capitalisme sur pied. Dexia a massivement investit dans les fameux subprimes américains quand Elio Di Rupo siégeait à son conseil d’administration. Comme Michael Moore le dit dans son film, il ne sert à rien de vouloir réguler le système capitaliste. Nous avons besoin de mettre en avant un système alternatif au capitalisme, et cela ne viendra pas de ceux qui sont responsables des dégâts causés par la politique néolibérale! Une politique réellement socialiste, c’est par exemple de revendiquer la nationalisation de secteurs-clés de l’économie sous le contrôle démocratique de la collectivité pour planifier l’économie en fonction des besoins de la majorité de la population. Ce n’est en rien le choix du PS.
Le nouveau film de Michael Moore est une expression de la remise en cause grandissante du système capitaliste. Un récent sondage a mis en avant que 23% des sondés de 27 pays pensaient que nous avons besoin d’un autre système économique. Seuls 11% soutiennent le marché «libre». Dans son film, Moore se réfère à un autre sondage qui illustrait que plus de 35% des jeunes aux USA préfèrent le socialisme au capitalisme, contre 30% soutenant ce système d’exploitation.
Si aucun espace n’était laissé au débat à l’ULB, nous avons suscité un grand intérêt. Nous avons par exemple vendu 24 exemplaires de notre journal. Le PS a préféré offrir des bières… Le film de Michael Moore appelle pourtant à débattre de l’alternative à mettre en place contre le capitalisme. Même le journaliste du Standaard a trouvé cela dommage et l’a écrit dans son article. L’envie de discuter est présente dans les universités, comme l’ont démontré nos meetings du début d’année, qui ont permis à plus de 300 personnes de venir débattre des idées du marxisme.
Le film de Michael Moore est un excellent stimulus pour les discussions politiques et idéologiques. Le PSL et EGA ne refusent pas cette discussion et s’y engagent pleinement.