5.000 personnes pour une manifestation nationale pour l’emploi

Enfin une manifestation nationale pour l’emploi! Depuis le début de la crise, elle s’était faite attendre… Comme en témoigne la mobilisation de quelques 5.000 personnes en si peu de temps (l’appel ayant été lancé lundi), une initiative était attendue par les militants syndicaux, dont la plupart considèrent l’action d’aujourd’hui comme un premier pas. Ils ont raison: les tentatives de nous faire payer la crise ne vont pas disparaître, la pression des travailleurs ne doit qu’augmenter!

  • Reportage – photos
  • Tract du PSL

A la base de cet appel à manifester lancé par la FGTB (et rejoint par la CGSLB), il y a la question des statuts entre ouvriers et employés et l’allongement du préavis de licenciement pour les ouvriers. Mais derrière cette question des statuts, c’est de la crise économique dont il était plus précisément question, dans un contexte particulier après les menaces qui pèsent sur Opel Anvers et les 788 emplois supprimés à DHL.

Comme le dénonce la FGTB, les ouvriers sont fort frappés par la crise, et le préavis ridicule dont il dispose les frappe d’autant plus. On peut encore parler de tous ces jeunes qui arrivent un marché de l’emploi bouché, et qui ne trouvent rien. A cela s’ajoute encore le contrôle de disponibilité des chômeurs (surnommé à juste titre la «chasse aux chômeurs»). Officiellement, cette mesure sert à «encadrer» les sans-emplois. Mais dans une situation où il y a, comme en Wallonie, 25 demandes pour une offre d’emploi, elle ne sert qu’à exclure les chômeurs. Même les enfants savent qu’on ne peut pas faire rentrer un carré dans un ovale…

La FGTB avait dénoncé il y a quelques semaines qu’alors qu’il y a 350 pertes d’emplois par jour, 1.800 entretiens de contrôle de chômeurs se déroulent dans le même temps… Résultat: en Wallonie, 38% des personnes dépendant du CPAS sont des travailleurs sans emploi exclus par ces contrôles. Dans le Hainaut, on atteint même les 47%.

Ce contexte est un cocktail de peur et d’angoisse mais aussi de colère, d’une colère gigantesque contre ceux qui nous ont plongés dans la crise et qui veulent nous y enfoncer encore plus pour renouer avec leurs profits. La pluie, le vent et le ciel sombre n’ont pas suffi à atténuer ce mécontentement. Ici et là, des délégations criaient des slogans, spontanément les poings se levaient devant les photographes, et les regards étaient souvent durs de détermination.

Dans les nombreuses discussions que nos militants ont eues, sous la pluie battante ou sous les parapluies, la nécessité d’un plan d’action était unanimement ressentie comme cruciale. Les problèmes sont vu partout comme ayant une racine commune, la soif de profit des actionnaires et des patrons, et le thème de l’emploi cristallise les diverses réactions face aux nombreuses situations personnelles ou familiales. Chacun connaît dans son entourage, ou vit lui-même, un licenciement, la difficulté de trouver un emploi,… Mais aussi simplement les trésors d’imagination qu’il faut parfois avoir pour réussir à terminer le mois. Et avec ça, on nous dit qu’il faudrait travailler plus pour le même salaire, voire pour moins!

Nous avons bien entendu aussi voulu mettre en avant l’idée de marche des jeunes pour l’emploi. Très clairement, cette idée suscite un grand intérêt, nous seulement vis-à-vis du thème lui-même, mais aussi parce que les travailleurs restent sur leur faim en termes de réactions face à la crise. Aujourd’hui encore, à la tribune, si les prises de paroles étaient de justes dénonciations d’une situation véritablement ignoble, peu de choses ont été dites sur les prochaines étapes pour construire un rapport de forces favorable aux travailleurs.

Nous pensons que ce qu’il nous faut, c’est un plan de mobilisation conséquent, avec assemblées générales, séances d’informations, actions de sensibilisations et surtout des mots d’ordre clairs. Sortir de la crise n’est possible qu’en la faisant payer soit aux capitalistes, soit aux travailleurs. Les revendications suivantes, entre autres, sont selon nous idéales pour renforcer la position des travailleurs.

  • Harmonisation des statuts des employés et des ouvriers vers le haut, en reprenant le meilleur de chaque statut.
  • Hausse des salaires, nous avons droit à une vie décente.
  • On ne touche pas à notre sécurité sociale! Les patrons ont déjà bien reçu assez.
  • Il faut s’en prendre au chômage, pas aux chômeurs: 32 de travail par semaine, sans perte de salaire et avec embauches compensatoire!
  • Nationalisation des entreprises qui menacent de licencier! Si les patrons veulent nous faire payer les conséquences de leur avidité, retirons-leur le contrôle des conditions de vie des travailleurs!
  • Pour un plan de production qui tient compte des besoins de la population et de l’environnement. Nous refusons une société où les travailleurs et l’environnement doivent être sacrifiés pour le profit!

Ces revendications figuraient sur le tract que nous avons distribué et qui a servi de base pour les discussions. A côté de cela, nous avons aussi vendu une petite soixantaine d’exemplaires de l’Alternative Socialiste, un bon nombre compte tenu du temps exécrable d’aujourd’hui, un peu à la manière du vieux slogan: «le temps est pourri, le gouvernement aussi»


Campagne "Jeunes et emploi" du PSL

Aujourd’hui, la crise du capitalisme frappe de plein fouet les travailleurs et les jeunes. La récession serait terminée? Seuls les actionnaires le ressentent. Pour les jeunes et les travailleurs, le pire reste à venir. Les annonces de licenciements se succèdent et un chômage de masse qui touchera plus fortement les jeunes nous attend. Les gouvernements ont sauvé les grands actionnaires des banques pour un montant d’environ 26 milliards € – nous exigeons un plan de sauvetage de l’emploi dans notre intérêt!

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