Dans la région du Pacifique il y avait bien un système d’alarme contre les tsunamis. Le commandement militaire américain a pu avertir à temps sa base militaire sur l’île de Diego Garcia qui se situe dans l’Océan Indien. A Diego Garcia il n’y a donc eu aucune victime. Par contre, l’armée et les autorités américaines ne se sont pas soucié de prévenir les pays menacés par le tsunami. Les spécialistes sont unanimes: un tsunami met des heures à traverser un océan, ce qui laisse largement le temps de prévenir la population. Un tremblement de terre n’est pas prévisible mais, dans le cas d’un tsunami, personne ne devrait, en principe, perdre la vie.
En outre, des scientifiques d’une commission des Nations Unies avaient déjà plaidé l’été dernier pour la création d’un système d’alarme dans l’Océan Indien. Ils avaient déclaré que "le risque d’apparition d’un tsunami venant de l’Océan Indien ou de plus loin est bien réel". Aucune action n’a cependant été entreprise, peut-être parce que les responsables ont considéré que le danger n’était pas assez grand face aux coûts que cela risquait d’engendrer. Tel a été certainement le raisonnement des responsables indonésiens. Par contre, pour faire la guerre contre des régions séparatistes comme le Timor oriental et l’Aceh, le gouvernement indonésien n’a eu aucun mal à ouvrir son portefeuille.
Les capitalistes et leurs gouvernements investissent – avec notre argent – pour protéger leur système contre certaines menaces, par exemple contre le terrorisme des fondamentalistes musulmans comme Al-Qaeda. Mais ils sont incapables de résoudre les problèmes qui engendrent le terrorisme : l’oppression, la pauvreté, les guerres, l’absence totale de perspectives. La soif de profit des grandes entreprises empêche d’assurer à toute la population du monde un niveau de vie décent et un véritable contrôle sur sa vie. Dans la lutte contre les conséquences des catastrophes naturelles, il en va de même. A chaque pas, nous sommes freinés et bloqués par les intérêts étroits d’une petite minorité.
Un membre du bureau sismologique en Thaïlande, Chcheep Mahachan, a déclaré à propos du tsunami : « La sonnette d’alarme n’a pas vraiment été tirée. Si nous l’avions fait et que l’information se serait avérée fausse, cela aurait signifié la mort du tourisme dans la région. ». La chasse au profit – propre au système capitaliste – a ici reçu la priorité au détriment de la sécurité des gens.
Par ailleurs, on est en droit de se poser à propos de l’aide la question suivante : combien d’argent promis par les gouvernements occidentaux sera-t-il réellement déboursé ? Après le tremblement de Bam en Iran en 2003, un milliard de dollars d’aide a été promis. Finalement seuls 17 millions de dollars ont été effectivement payés jusqu’à présent. Les gouvernements capitalistes ont leurs propres priorités : le maintien de leur pouvoir, de leurs positions et de leurs privilèges et de ceux des entreprises qui aspirent à faire un maximum de bénéfices et avec qui ils sont alliés. Le sort de simples travailleurs et de jeunes ne peut pas les intéresser.
Planification socialiste : la meilleure garantie contre les conséquences des catastrophes naturelles
C’est pourquoi, nous aussi, nous avons besoin de nos propres partis pour défendre nos intérêts. Des partis de travailleurs qui sont actifs dans les syndicats, sur les lieux de travail, dans les quartiers et les écoles et qui défendent un véritable programme socialiste. Un programme qui revendique pour la population laborieuse au niveau mondial le contrôle des usines, des matières premières, des terres et de son propre travail par le biais d’un système de comités de travailleurs, de jeunes et d’opprimés, démocratiquement élus à tous les niveaux, avec la possibilité de révocation à tout moment de ceux qui ne font pas correctement leur travail et avec des représentants qui ne gagnent pas plus que le salaire moyen d’un travailleur qualifié.
Un tel système de démocratie ouvrière et de contrôle de la production par l’ensemble de la population est la meilleure garantie pour nous protéger contre les « catastrophes naturelles ». Ce ne seraient pas des motivations de commerce et de profit qui primeraient pour l’évaluation d’un danger mais bien les intérêts de tous, car ce serait la majorité de la population qui gèrerait l’Etat sur une base démocratique et non pas une clique de politiciens capitalistes au service de la chasse au profit des patrons.
Ainsi, lors de l’élaboration d’une planification de travaux de construction, il y aurait des discussions sur la manière de prendre en compte les questions d’environnement, les possibilités d’inondations,… A l’heure actuelle, des formes naturelles de défense contre les inondations – comme les barrières de corail ou la végétation dans les dunes de sable – sont souvent sacrifiées aux intérêts à court terme du tourisme ou d’une autre industrie. Dans une économie socialiste planifiée, ce ne serait plus possible. De même, des responsables qui promettent une aide mais qui ne tiennent pas leurs promesses pourraient immédiatement être démis.
Les décisions concernant la qualité des habitations, la construction de digues, l’aménagement du territoire,… seraient prises collectivement avec une participation permanente de la population laborieuse. De cette façon, on pourrait aussi, lors d’une catastrophe naturelle, organiser l’aide et dégager les moyens nécessaires de façon plus rapide et plus efficace que ce n’est le cas sous le capitalisme. Dans le système actuel, les politiciens et les patrons font tout pour maintenir la masse de la population en dehors de la politique de manière à pouvoir prendre leurs mesures de recul et de destruction sociale. Dans un système socialiste véritablement démocratique, les masses seraient organisées de manière permanente pour gérer la production et la société. Lutte avec nous pour construire une telle société. Deviens membre du MAS !