Une solidarité qui en dit long…

En Belgique également, les organisations humanitaires ont vu une forte croissance des dons. Au 4 janvier, un montant record de 7,2 millions d’euros avait été récolté. Beaucoup de jeunes et d’adultes prennent des initiatives pour aider la population en Asie. Cette solidarité massive réfute bien des préjugés, et notamment l’idée que le Flamand est un "égoïste raciste". Pour certains commentateurs, ce serait là la raison principale de la croissance du Vlaams Belang. Ils "oublient" la politique antisociale d’attaques notre pouvoir d’achat, les conditions de travail et les services publics et qui crée le terreau favorable à la montée de l’extrême-droite. Cette politique est imposée par le gouvernement et le patronat et pas par les immigrés qui sont utilisés comme boucs émissaires par le Vlaams Belang.

Cette solidarité est également une gifle pour le Vlaams Belang lui-même. Ce parti est opposé à toute aide qui n’est pas destinée à "notre propre peuple d’abord". Le VB a parodié la campagne 11.11.11 en la nommant Zelf.Zelf.Zelf (jeux de mot cynique : en néerlandais, 11 se dit elf tandis que zelf signifie soi-même). Une semaine après la catastrophe humanitaire en Asie qui a fait 150.000 victimes et qui domine l’actualité mondiale depuis des jours, le Vlaams Belang n’a pas encore fait le moindre commentaire sur son site web qui est pourtant mis à jour quotidiennement. Il méprise la solidarité entre les travailleurs du monde et espère juste qu’elle se dissipera rapidement.

Crise économique : l’autre tsunami

Le MAS pense que les organisations humanitaires comme Médecins Sans Frontières, 11.11.11,… peuvent apporter une aide directe à court terme mais que nous devons chercher plus loin. Comment pouvons-nous apporter une solution définitive aux conflits, aux guerres, à la misère,…. au niveau mondial ? Quel sens cela a-t-il de colmater une brèche quelque part si deux ou trois nouvelles brèches s’ouvrent quelques kilomètres plus loin à cause de la crise et de l’instabilité du capitalisme ?

Selon les chiffres des Nations-Unies, la moitié de la population mondiale vit officiellement dans la pauvreté. Une partie importante de cette population pauvre vivait dans la région touchée par le raz-de-marée. Chaque jour dans le monde, 30.000 enfants meurent de faim et de maladies guérissables. Ceci n’est possible que parce que des richesses d’une importance jamais vue auparavant sur cette planète ne sont pas utilisées pour satisfaire les besoins de tous. Le système capitaliste et les politiciens qui le servent sont responsables chaque semaine d’un tsunami silencieux à l‘égard des enfants de la planète. Avec une petite partie des fortunes accumulées par les plus riches – ou avec ce que Bush dépense en un mois pour l’occupation de l’Irak – ces enfants ne devraient plus mourir et leurs parents pourraient mener une vie décente.

C’est ce bas niveau de vie qui est responsable de l’instabilité, des conflits et des guerres. De plus, ces pays à bas salaires sont utilisés comme arguments auprès des travailleurs d’ici sous la forme de menace de "délocalisation" des entreprises. Le capitalisme exploite plus durement la classe ouvrière et les opprimés tant en Occident que dans les pays sous-développés. Les problèmes là-bas sont liés aux problèmes ici.

Il est écoeurant de voir aujourd’hui les dirigeants du monde occidental se gargariser d’un "moratoire" du remboursement de la dette de ces pays. Cela fait des années que ces pays sont contraints par des institutions capitalistes comme le FMI de casser leur production locale et d’ouvrir leur économie pour satisfaire la soif de profit des multinationales. Ce n’est qu’à ces conditions que ces pays se sont vus octroyer des prêts… qui les ont fait crouler sous le poids de montagnes de dette. La somme que l’Indonésie doit payer aux institutions financières occidentales pour les intérêts de sa dette pour cette seule année – 3 milliards de dollars – dépasse de loin toute l’aide qui a été récoltée jusqu’à présent dans le monde pour l’Asie du Sud-Est (2 milliards de dollars).

Il existe un danger qu’un report temporaire du payement de la dette conduise à une plus grande soumission au FMI et aux grandes puissances occidentales. Ce qui est nécessaire c’est une suppression totale et inconditionnelle de cette dette. Au lieu de payer des intérêts aux riches régimes occidentaux, on pourrait libérer cet argent pour les besoins de la majorité de la population. La question de la suppression des dettes doit être liée à la question du contrôle de l’utilisation de ces moyens.

Il faut mettre un terme au pillage des richesses des pays sous-développés dont sont responsables les élites capitalistes aussi bien d’ici que de là-bas. Ces richesses doivent être utilisées pour pourvoir les populations en logements corrects, en salaires décents, en soins de santé, mais également en système d’alarme face à des catastrophes naturelles comme le tsunami que l’on vient de connaître. Cela n’est cependant pas possible sous un système qui fait passer les profits de quelques-uns avant les besoins de la majorité.

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