C’est de plus en plus la galère pour trouver un emploi quand on est jeune. Et ce n’est pas plus facile de le garder quand on a eu la chance d’en trouver un. Alors, pourquoi ne se battrait-on pas ensemble pour exiger de vrais emplois pour tous…
Par Boris Malarme
Nos revendications pour l’emploi des jeunes
- Pas question de payer leur crise!
- De vrais emplois pour tous!
- Tous ensemble contre le chômage et la pauvreté! Défendons chaque emploi!
- Pas de démantèlement de la sécurité sociale! Défendons les pré-pensions, ce n’est pas aux aînés de travailler plus longtemps!
- Nationalisation des entreprises qui licencient, sous le contrôle des travailleurs afin de sauver les emplois, pas les profits!
- Un emploi pour tous avec des conditions de travail et un salaire décents!
- Stop aux statuts précaires : Un emploi = 1 CDI à plein temps!
- Pour un salaire minimum de 1500€ net et le rétablissement de l’index complet!
- Tout ce qui nous divise nous affaiblit!
- Des emplois, pas de racisme!
- Stop aux discriminations à l’embauche!
- Pour une égalité réelle entre hommes et femmes!
- Pour une augmentation des salaires dans les secteurs à bas salaire!
- Stop à la chasse aux chômeurs! Il faut s’en prendre au chômage pas aux chômeurs! Suppression du stage d’attente!
- Pour la redistribution du temps de travail, 32 heures par semaine sans perte de salaire et avec embauche compensatoire!
- Nationalisation de tout le secteur bancaire pour financer publiquement les besoins réels : logements sociaux, soins de santé, enseignement,… de qualité!
- Pour une société où la production est orientée vers les besoins de la population et non dictée par les profits : une société socialiste!
La Belgique perdra 90.000 emplois en 2009 et environ 125.000 autres en 2010. Alors que les patrons veulent faire travailler nos aînés plus longtemps, les moins de 25 ans sont les plus touchés par le chômage. Il y avait en août dernier 17.000 jeunes chômeurs de plus que l’an dernier. En juillet 2009, le taux de chômage des plus de 25 ans était de 6,8% tandis que celui des jeunes s’élevait à 21,6%. A peine la moitié (53,4 %) des jeunes qui n’ont pas terminé le troisième degré de l’enseignement secondaire a un emploi alors que la moyenne européenne est de 65%.
Du CDD au trottoir
En réponse à la montée du chômage des jeunes, le gouvernement et la ministre de l’Emploi, Joëlle Milquet, nous resservent leur vieille recette moisie : faire payer de moins en moins de charges aux patrons. L’exemple de Caterpilar-Gosselies illustre la faillite de cette politique qui profite aux action-naires mais qui déglingue les conditions de travail des travailleurs et accroît la concurrence entre eux.
Au cours des années précédant la crise, les anciens emplois stables, reposant sur des contrats à durée indéterminée (CDI), avaient peu à peu fait place à de nouveaux engagements, plus précaires et plus flexibles, dans le cadre de contrats à durée déterminée (CDD). Début 2008, il y avait ainsi 800 travailleurs en CDD à Caterpillar, principalement des jeunes. Durant toutes ces années, la direction n’a jamais engagé en CDI qu’une infime partie de ces jeunes arrivant en fin de CDD. Elle pouvait ainsi profiter à plein de toutes les réductions de charges accordées aux patrons par les divers plans Rosetta, Activa,…
Avec la crise, les CDD ne sont plus renouvelés. Depuis octobre 2008, cela correspond à près de 50 pertes d’emplois par mois. Aujourd’hui, ils ne sont plus qu’une bonne centaine à travailler ainsi en CDD. On le voit, les emplois précaires (intérims, CDD,…) servent à mettre les jeunes sous pression quand tout va bien et à les jeter à la porte comme des kleenex aux premiers revers économiques.
Les femmes et les immigrés en bout de file
Les jeunes femmes sont fortement discriminées sur le marché du travail. Entre 15 et 29 ans, elles sont 74,1 % à avoir un emploi, contre 82,3 % pour les hommes alors que leur niveau de qualification est en moyenne nettement plus élevé. Quant aux jeunes d’origine immigrée, ils subissent fortement les discriminations à l’embauche. Le taux de chômage parmi les jeunes étrangers atteint 52,2%. Dans certains quartiers, comme dans le Quartier Maritime à Molenbeek, il est même de 70% ! Le racisme et les autres formes de discrimination se développent surtout dans les périodes de crise quand augmentent le chômage, la pauvreté et la peur du lendemain. Les patrons et les gouvernements visent consciemment à accentuer la concurrence parmi les travailleurs afin de nous diviser et de nous affaiblir pour éviter une résistance commune.
Le PSL-LSP a lancé sa campagne pour de nouvelles Marches des Jeunes pour l’Emploi locales à l’occasion de Socialisme 2009. A Bruxelles, nous avons déjà mené une première action à l’occasion du Brussels JOBDAY qui a attiré plus de 10.000 jeunes. L’énorme affluence montre bien que le problème n’est pas la mauvaise volonté des chômeurs, mais bien le manque d’emploi. Soit chacun essaie de trouver des solutions individuelles, qui souvent n’existent pas, soit on tente de réagir collectivement. Un programme combatif pour l’emploi des jeunes est nécessaire. Il est tout à fait possible de répartir le travail disponible en diminuant le temps de travail sans perte de salaire et avec embauche compensatoire. Les moyens existent mais il faut aller les chercher là où ils sont : dans les coffres des patrons des grandes entreprises et des gros actionnaires. Mais pour y arriver, nous allons devoir lutter.
C’est pourquoi le Parti Socialiste de Lutte veut relancer l’idée de Marches des Jeunes pour l’Emploi, comme celles organisées en 1982, 1984, 1993 et 2005, entre autres auprès des secteurs jeunes des syndicats. Créer des comités de mobilisation dans les entreprises, les quartiers et les écoles permettrait d’impliquer tous ceux qui veulent participer à la campagne afin de faire de ces manifestations locales des marches combatives et réussies.
(Source : rapport du Conseil supérieur de l’emploi du 7 octobre 2009).