La fabrique de l’opinion

L’encre du texte de la déclaration de politique générale n’était pas encore sèche que les directions des grands syndicats se sont empressées de l’encenser. Tout le gratin de ceux qui comptent (éditorialistes, intellectuels médiatiques, leader d’opinion,…) ont acclamé Van Rompuy comme jadis, la foule acclamait le magicien Houddini.

Par Alain (Namur)

À son époque, ce célèbre magicien avait réussi à faire disparaitre un éléphant devant une foule médusée. Van Rompuy en a fait autant, toutes proportions gardées, en faisant disparaitre un déficit de 25 milliards et en réussissant à maintenir la paix sociale! Le grand magicien, nous parlons ici de Houdini, avait un truc… Van Rompuy en a quelques uns aussi… Le but de cet article est de montrer quelques «trucs et ficelles» utilisées pour fabriquer le consentement. Autrement dit, comment l’idéologie de la bourgeoisie opère pour se rendre idéologie dominante.

Dans toute société, l’idéologie et la culture sont en fonction des intérêts de la classe dominante. L’une des tâches de l’idéologie est de produire un discours cohérent qui permet le maintient des grandes structures de la société (ici, le maintient du système d’exploitation de la classe des travailleurs). La crise économique a eu, outre ses effets sur les conditions objectives, un effet sur la conscience des masses. Pour partie, la classe ouvrière a bien entrevu le rôle des banques et de la dérégulation à tout crin dans la crise actuelle. De plus en plus de gens tirent des conclusions anticapitalistes, ce qui se reflète aussi dans le slogan de la campagne de la FGTB wallonne: Le capitalisme nuit gravement à la santé (voir notre article à ce sujet).

Dans cette configuration, il était difficile de faire passer un budget d’austérité de manière frontale. Il a fallu mettre en œuvre toute les forces de propagande pro-système. Il est important pour tous les militants réellement socialistes et, de manière générale, pour tous ceux qui luttent contre le système capitaliste, d’analyser les mécanismes mis en œuvre pour faire passer les désirs et intérêts de l’idéologie dominante. Nous aborderons ici trois grands mécanismes qui concourent à la production de l’idéologie dominante, mais il en existe d’autres non moins importants (comme le contrôle sur l’enseignement):

  • La proximité sociologique et idéologique entre les gens de la presse, les intellectuels, les cadres et la classe dominante actuelle, la bourgeoisie.
  • Les techniques modernes de production de l’information
  • La manipulation par les techniques de communications

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1. La proximité sociologique et idéologique:

«Le discours dominant doit son efficacité proprement symbolique au fait qu’il n’exclut ni les divergences ni les discordances.» (La production de l’idéologie dominante, P. Bourdieu).

La classe dominante actuelle a été acculée par la lutte des classes à accorder certaines concessions. Ces concessions essentiellement matérielle dans l’immédiat après guerre mais, après ’68, les concessions ont aussi été sociétales. Ensuite, avec la phase néolibérale de l’économie, le discours dominant est peu à peu devenu hégémonique. Avec l’écrasement de la lutte des mineurs en Angleterre et la défaite des aiguilleurs du ciel aux USA dans les années ’80, la bourgeoisie a pu déployer les voiles. Avec la chute de l’URSS et l’idée qu’un autre système était possible, les années ’90 ont été pour la propagande bourgeoise un point culminant. La fameuse formule ‘TINA’ (There Is No Alternative, il n’y a pas d’alternative) résume l’état du rapport de forces qui s’est instauré. Dans cette période, avec la diminution du niveau de conscience de classe et le reflux des luttes, de plus en plus d’enjeux stratégiques ont été dépolitisés. Cela a donné lieu au niveau politique à une technicisation des affaires publiques.

Actuellement, dans les affaires communales, il n’est pas important d’être de tel ou tel parti mais bien d’être vu comme un bon gestionnaire. Ceci a comme effet d’éloigner encore plus les gens de la politique. Il y a comme un complexe d’infériorité de la part de la classe des travailleurs qui laisse le soin à des experts et à des technocrates d’administrer des dossiers devenus soi disant apolitiques.

À l’heure actuelle, si on suit la vie politique, si on lit la presse, on ne peut pas douter de la diversité d’opinions qui s’expriment ça et là. À ceci près que cette diversité d’opinion va dans la direction du discours dominant, à quelques nuances près. On peut constater cela à l’ensemble de ‘lieux communs’ qui se retrouvent dans les différents discours.

Comme exemple, on peut prendre la notion de budget de l’Etat. La science économique actuelle a été pensée en excluant toute forme de changement radical. Le point de départ, le cadre du paradigme de la science économique, c’est le système capitaliste considéré par d’aucun comme immuable et lié à la nature humaine. Passée cette erreur, le cadre de la pensée économique dominante est cohérent. Ainsi, la discussion actuelle sur le budget est révélatrice. Pour tous les commentateurs, il est essentiel d’avoir un budget à l’équilibre. Ceci nécessite donc des efforts de tous les secteurs, toutefois il faut veiller à ne pas faire fuir l’investisseur et à protéger l’attractivité de la Belgique… Ceci et quelque autres poncifs, justifie pour beaucoup le fait que la classe ouvrière doit payer la crise capitaliste.

L’intégration de ces lieux communs se fait dans les écoles où l’on forme l’élite dirigeante (les universités, écoles de gestions). Quand on analyse la structure de notre système d’éducation, on peut comprendre l’homogénéisation de la pensée chez les élites. Avec un enseignement fortement inégalitaire et élitiste, ceux qui se retrouvent dans les universités et les lieux où l’on va former les cadres relais de la bourgeoisie sont issus d’un processus de sélection très fin. Il est très peu probable de trouver des membres de la classe ouvrière traditionnelle. On peut par contre rencontrer les couches intermédiaires de la société: les enfants de la petite bourgeoisie, les enfants des couches favorisées du salariat (favorisées par un capital matériel ou intellectuel et culturel). Les gens qui en arrivent là ont déjà intégré les codes, les habitudes et les schémas de pensée de la classe dirigeante. Ces gens se retrouvent dans des lieux où la pensée est tellement homogène qu’elle en devient apolitique. Ils peuvent après draper cet apolitisme comme gage scientifique de l’objectivité.

Ceci peut s’avérer très pratique: lors d’un débat télévisé pré-electoral, on invite un homme dit de gauche qui a le même cursus que sont contradicteur, un homme de droite, un vrai celui-là, qui se dit du centre ou du centre droit. Afin d’objectiver le débat et donner un semblant de hauteur, aussi pour compter les points, on invite un intellectuel qui enseigne dans un de ces lieux ou l’homme politique de gauche comme de droite a été enseigné… la boucle est bouclée. Personne ne peut attaquer le journalisme de parti pris ni le professeur d’université, le titre d’expert conférant aussi à celui qui le porte une aura quasi religieuse.

Un autre élément qui n’est pas négligeable est le cloisonnement géographique, mais aussi culturel et occupationnel des élites dirigeantes. Avec leur capital matériel et culturel, les élites ne se mêlent pas souvent à la masse. Ils sont souvent de grands consommateurs culturels. Ceci a un double effet symbolique: les dirigeants se sentent légitimés par leur apparente supériorité intellectuelle et culturelle sur les masses, les masses consentent plus facilement à obéir à des élites si elles leurs semblent détenir des infos et des savoirs qui leurs sont inaccessible.

2.La production de l’information

La démocratie rime pour certains avec liberté de presse (c’est un peu l’antienne de Reporters Sans Frontières). Mais lorsque que l’on entend liberté de presse, bien souvent on parle de liberté vis-à-vis de l’État et non vis-à-vis des intérêts du monde financier. L’information est devenue un produit d’appel qui a comme fonction de faire venir les annonces publicitaires. Afin de ne pas faire fuir l’annonceur, il faut bien consentir à plier les faits, qui sont têtus, aux intérêts de la classe dominante.

«Pour obtenir d’avantage de contrats publicitaires, il faut des lecteurs appartenant à tous les horizons politiques. La réponse donnée par les éditeurs fut de mettre au point une technique fondée sur la ‘doctrine de l’objectivité’, ce qui conduit à transformer la presse américaine en une expression neutre de l’idéologie de l’establishement». (Citation reprise du livre de M. Bénilde, On achète bien les cerveaux).

Le travail à ‘coup de buzz’

Afin d’obtenir la primeur sur l’info et se distinguer de ses concurrents, les différents journaux traquent les unes. Les journalistes sont à la recherche de l’information sensationnelle. Avec les techniques de production en flux tendu on ne prendra pas le temps de vérifier l’info et on aura tendance à faire d’un épi-phénomène un buzz médiatique.

Les conseillers en communications des hommes et femmes politiques l’ont bien compris. C’est au premier qui se répandra en confidences, dans la presse. Certains politiques pour rester présents dans le paysage médiatique, sortent en vitesse de croisière une exclu par semaine. Les fuites de documents confidentiels sont souvent organisées par les spins doctor des politiciens. C’est un contrat tacite gagnant-gagnant, le journaliste n’a plus besoin de chercher l’info, ça prend du temps et de l’argent, l’info lui tombe dans les bras; les politiciens peuvent contrôler leur communication et s’assurer que le message qui passera ne sera pas trop critique.

Prenons notre magicien Van Rompuy, il a réussi a faire avaler une austérité comme on avale une cuillère de sirop. Le plan communication a cependant été très bien travaillé: après avoir annoncé un budget impossible, un État en faillite, chaque ministre est sorti avec sa petite solution, sa vision des choses, pendant presque un mois, on a entendu des exclusives sur ce que pensaient faire tel ou tel ministre. Les journalistes font leurs choux gras lorsqu’ils titrent sur l’augmentation du diésel de 0,20 euros et les politiciens peuvent tester l’effet de telle ou telle mesure sur la population. Après une période anarchique et une polarisation du discours est venu le WE de négociation où aucune info n’a plus filtré pour déboucher sur le budget en l’état et encore une fois chaque ministre qui tire ses marrons du feu.

La construction du texte

Lorsque l’on analyse de manière globale un texte journalistique, on peut en dégager quatre éléments: le titre, le chapeau, le corps et la conclusion. Il est de coutume pour les journalistes de faire un titre qui attire l’attention, quitte à tordre un peu les faits. Au besoin, on nuancera dans le chapeau et dans le corps du texte. Généralement, quand le lecteur lit, il retient bien souvent le titre, le début du texte et sa conclusion, c’est malheureusement là qu’on trouve le contenu le plus fortement idéologiquement connotés.

Pour le budget on peut prendre en exemple la une du soir du 13 octobre 2009: «Les banques paieront 1,4 milliards en trois ans». En apparence, il s’agit de l’énoncé pur et simple, sauf que si l’on va plus loin, on se rend compte qu’au final c’est le client qui probablement réglera la facture.

La hiérarchisation de l’information.

Plusieurs lois sont enseignées dans les écoles de journalisme genre: dix morts à dix kilomètres sont plus importants que dix milles morts à mille kilomètres… Il y a aussi le fait que pour la presse écrite, ceux qui achètent le journal, en particulier la presse de référence, sont généralement ceux que l’on catégorise comme les catégories socioprofessionnelles supérieures. Les journaux ayant depuis longtemps constaté cela (étude de marchés, sondages…), les rédactions ajustent leur contenu en fonction de l’intérêt supposé de leur lecteur. Ainsi, on peut se dire qu’un cadre ou un intellectuel sera plus intéressé de savoir si oui ou non la classe politique et le roi doivent se rendre au pied de Benoit seize, malgré la séparation de l’église et l’Etat, malgré la sacro-sainte laicïté, malgré la neutralité…

L’Info-spectacle

La politique, c’est bien connu c’est rébarbatif. Afin d’attirer l’audimat et donc l’annonceur, il faut arriver à susciter l’intérêt. Mais comment faire pour éveiller l’envie d’écouter des protagonistes qui en gros disent la même chose, qui sont souvent les mêmes ou fils de,…

Il faut scénariser l’info. Les Anglais appellent ça l’infotainment ou l’entertaintic. Un mixte entre politique et divertissement. Cela donne naissance à des débat ou la confrontation de personne à personne s’efface au profit d’arrangements plus ludiques où l’agencement plateau et la construction de l’émission est souvent l’objet de recherches affinées (Bye Bye Belguim, par exemple…).

Une autre manière de susciter le débat est de l’hyperboliser. En renforçant les contradictions entre les protagonistes, on obtient des échanges plus vifs et acérés qui peuvent tourner, Ô grâce, au pugilat. Comme mentionné plus haut, la plupart des ayant voix sont généralement d’accord sur le fond, plus précisément sur la superstructure, il faut alors faire état des micro-différenciations qui existent entre différentes tendances de l’idéologie dominante.

La fin des discussion sur le budget a été témoin d’un de ces débats surréalistes qui sont l’œuvre de ce mécanisme: la guerre sémantique qui a opposé austérité (les libéraux, Vanhengel en tête) et la rigueur (les socialistes et Onkelinkx). À noter que la différence entre austérité et rigueur, c’est plus une question de style, mais au final les travailleurs seront les victimes de la crise qu’ils devront payer quelque soit le terme choisi pour désigner cette politique en faveur de la classe dominante.

3. La manipulation mentale

On a décrit sommairement quelques mécanismes qui expliquaient comment se produisaient l’idéologie dominante, comment elle se renforçait et comment les élites bourgeoises et les couches intermédiaires de la société la fabriquaient dans leur journaux et leurs outils de propagandes. Il nous reste encore à expliquer pourquoi la classe ouvrière, dont les intérêts sont de manière rédhibitoire, opposés aux intérêts des capitalistes, est polluée par les idées conservatrice et réactionnaire des dirigeants.

Georges Orwell a écrit dans son livre 1984 que «64.000 répétitions font une vérité!». En effet, pour qu’une information soit retenue par le cerveau humain, elle doit passer par la mémoire immédiate, la mémoire de travail et au final la mémoire à long terme. Pour qu’une info soit stockée et participe alors au système de croyance cognitive, il faut que celle-ci ait du sens et de la pertinence. L’ensemble de l’enseignement que nous avons de l’école dans les cours de science sociale, mais de manière générale l’idéologie dominante auquel tout individu est confronté de sa naissance à sa mort aide à donner sens et pertinence aux infos émises, même quand elles sont fausses. Afin de faciliter la rétention, la répétition est un moyen qui permet au cerveau de retraiter l’information. La multiplication des canaux qui répètent et ânonnent le point de vue de la bourgeoisie participe à ce mécanisme.La surcharge cognitive

Lorsque le cerveau reçoit trop d’informations à traiter, un moment, il sature. Une partie des nouvelles informations n’est donc plus assimilable ou assimilée. A l’heure actuelle, il y a en fait trop d’information et pas assez de temps pour les analyser de manière critiques. Les gens n’ont pas le temps de confronter l’information à leur système de croyance cognitive.

Sur le budget, pendant un mois, tout et son contraire a été dit si bien que même un chat n’y aurait pas retrouvé ses petits. C’est une manière de désinformer comme une autre. Pour les médias dominants, restreindre l’information est dangereux car considéré comme anti-démocratique par les masses, il faut donc jouer la saturation et la surcharge pour exactement le même effet.

Problème d’inférence logique

L’inférence logique, c’est une aptitude qui consiste à déduire une info ou à tirer une conclusion à partir d’information donnée, c’est en gros la capacité de lire entre les lignes. Il n’est pas toujours aisé de procéder à l’inférence logique, dans un monde idéal, la presse devrait nous aider à décoder l’information brute. Néanmoins, avec le postulat de l’objectivité, elle laisse ce travail à l’audimat en évitant ainsi de prendre position et de froisser une partie de l’audimat et l’entièreté des milieux de pouvoir.

Pour le budget, on nous annonce qu’en 2010 et en 2011 on va payer en moyenne 3,3 milliards d’euros sur 25 milliards, l’équilibre étant pour 2015. Cela fait donc 6,6 milliards. Mais entre 2012 et 2015, il n’est pas précisé qu’on réglera le solde. En fait, le tour de passe de Van Rompuy tient essentiellement au saucissonnage. On ne répète pas souvent que 2011 étant une année électorale la conclusion qui s’impose c’est que ce gouvernement qu’on nous présente comme responsable a en réalité botté en touche afin de préparer dès maintenant sa campagne et maintenir ses petits postes.

La technique de l’ascenseur émotionnel

Les experts en marketing l’ont bien compris. Un papier à l’essuie glace de la voiture fait penser au PV. Outre le fait de capter l’attention, lorsque l’on se rend compte que c’est une pub, soulagée par le fait qu’on n’est pas verbalisé, on a tendance à être plus réceptif au message publicitaire. Les politiques ont arrangé un peu le truc: tu annonce un truc immense, genre bain de sang social ou de manière sectorielle, tu annonces aux profs qu’on va bien les faire cracher. Les gens montent, enragent, se mobilisent, partent à l’action… Avant que cela ne chauffe de trop, tu dis que tu vas faire des efforts revoir ta copie. Après avoir fait semblant de travailler jours et nuits, tu annonces un jour avec une mine fatiguée les mesures auxquelles tu pensais pouvoir arriver aidée par des directions syndicales qui n’aiment pas trop la révolte, encore moins la révolution, tu peux faire passer tes mesures en te faisant passer pour quelqu’un de responsable de ferme mais qui sait négocier

Les problèmes de représentations mentales

Le système de croyance cognitive agit comme un ensemble de représentations mentales. Lorsque nous sommes confrontés à une nouvelle connaissance. Si celle-ci est en désaccord avec nos représentations mentales, nous sommes en état de conflit sociocognitif.

Si on parle de budget à un citoyen lambda, il va directement faire la comparaison avec le budget de son ménage: je dépense ce que le fruit de mon travail me permet de dépenser. Si je vis au dessus de mes moyens je dois me restreindre. Ajouter à cela la vieille expression patriarcale de la gestion en «bon père de famille» et on peut voir la facilité avec lesquels les gouvernants font payer la crise aux masses. En profitant de la représentation mentale de la majorité des gens, l’idéologie dominante avance ses intérêts.

À ce niveau, il faut noter que le rôle d’un parti défendant réellement la classe des travailleurs est essentiel pour contre argumenter face à la classe bourgeoise. L’avantage des marxistes est ainsi d’être armés d’une théorie qui en tout point s’éloigne de la propagande bourgeoise. Il faut veiller cependant à gagner la confiance des masses afin que celles-ci traverse les conflits sociocognitifs. Armée de perspectives justes et avec un travail de propagande et de participation aux luttes, on pourra augmenter l’autorité d’un parti des travailleurs et d’un parti révolutionnaire.

Pour finir sur ce point, il faut se rappeler une chose essentielle, les arguments dialectiques sont une chose, mais la lutte de la classe des travailleurs pour défendre ses intérêts reste la meilleure école. C’est dans la lutte que le niveau de conscience s’élève. C’est dans la lutte que les travailleurs apprennent le mieux. Parce que dans le cadre de la lutte, les représentations mentales des travailleurs sont testées de manières globales, ce qui fait naitre des nouveaux conflits sociocognitifs qui sont à même d’amener à la construction de nouveau savoir. Cela dépend de la direction qui est à la tête des masses…

L’émotionnel

Le cerveau a tendance à se focaliser sur les informations qui concerne la survie en premier lieu et ensuite sur les informations liées aux émotions. Lorsque Di Rupo a fait sa sortie sur le bain de sang social, il a habilement joué sur la peur de l’ensemble de la classe ouvrière d’une politique ouvertement de droite qui attaquerait tout les acquis sociaux.

Il arrive parfois que l’on soit submergé par nos émotions. Sans trop entrer dans les détails du fonctionnement du cerveau. Un trop plein d’émotions empêche la partie du cerveau qui gère les aspects rationnels de fonctionner. Cela donne lieu à d’importante possibilité de manipulation utilisées dans la pub, dans la politique et le management sous la forme du «storytelling». Obama est passé maitre dans l’art de raconter une histoire commune qui mobilise des aspects émotionnels forts qui permet de mobiliser les gens à sa cause.

Conclusion

Il n’était pas question ici de faire l’état des lieux complet de la question de la production de l’idéologie dominante, mais de montrer quelques trucs et ficelles qui ont permis au premier ministre une habile manœuvre au service de la classe dominante pour faire passer son budget.

Ce résumé montre à quel point aujourd’hui nous avons besoin d’une presse ouvrière et de militants révolutionnaires bien formés afin de résister à toute la pression de la société bourgeoise.

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