Nous voulons du travail et un avenir

Les premiers “bourgeons verts” de l’économie font jubiler les actionnaires et les banquiers. On recommence à distribuer des bonus généreux comme si de rien n’était. Pour les travailleurs et leurs familles, par contre, le pire de la crise est encore à venir. Le chômage et la pauvreté sont en augmentation: selon l’OCDE, ce sont 220.000 personnes qui devraient grossir les rangs des chômeurs pour la période 2009-2010.

Les économistes et le patronat espèrent que ce qui arrive n’est pas une grande dépression comme dans les années 1930. Les mêmes experts qui n’avaient pas vu arriver la récession annoncent aujourd’hui sa fin. En réalité, ce qui se prépare, c’est, au mieux, une stabilisation de l’économie, mais à un niveau plus bas qu’avant. Comme l’expliquait cet été le quotidien britannique Financial Times, «Une grande partie de la reprise peut être expliquée par les lois de la physique. Si vous laissez tomber quelque chose par terre, cett chose rebondit.». L’économiste Nouriel Roubini, qui avait correctement prévu la crise, met en garde contre une nouvelle récession de l’économie ou une plus longue période de crise.

Même si une reprise économique devait se concrétiser, la majorité de la population n’en sentirait pas grand-chose. Le gouverneur de la Banque nationale, Guy Quaden (PS), vient de l’affirmer: «Il est clair que le chômage va encore grimper un moment Pour la population, la récession n’est pas terminée, c’est évident». Il reconnaît également que «les facteurs structurels» jouent un rôle, notamment la surcapacité dans plusieurs secteurs (dont l’automobile, le secteur financier et la construction en Irlande et en Espagne). Le chômage et la pauvreté grandissent non pas parce que nous produisons trop peu, mais parce que nous sommes trop productifs !

Le soi-disant «équilibre» du budget est une illusion. Les contributions des banques ou des producteurs d’électricité sont «symboliques» (comme le reconnaît Quaden) ou seront «en fin de compte payées par les familles» (selon le spécialiste en assainissements Fons Verplaetse), comme le montre bien la résistance d’Electrabel à verser la contribution exigée par le gouvernement.

Pour le patronat et le gouvernement, ce sont les travailleurs et leurs familles qui doivent payer la crise. Et cela alors qu’avant la crise, il y avait déjà 15% de pauvres dans notre pays. En 2008, 21% des Belges indiquaient qu’ils avaient des difficultés à boucler leurs fins de mois. Un retraité sur cinq a un revenu inférieur au seuil de pauvreté. Cela n’empêche pas Marc De Vos, un «penseur» du groupe de réflexion libéral Itinera d’affirmer dans le magazine Job@: «L’argent dort dans les allocations de chômage. Pour le moment, nous payons pour que les gens restent assis sur leur chaise. Pourquoi ne pas utiliser cet argent pour les aider à travailler?» Pour le dire plus clairement: Pourquoi ne pas forcer les gens à travailler en échange de leur allocation de chômage ?

Le gouvernement ne marche – pour le moment – pas encore dans des voies aussi extrêmes que celles que souhaiteraient certains patrons. Mais en se limitant à appliquer les recettes néolibérales en réponse à une crise du néolibéralisme, il finira par y arriver. La décision de porter l’âge de la retraite à 67 ans aux Pays-Bas est un signal. Le fait qu’il y ait 135.000 jeunes chômeurs dans notre pays n’empêche pas le patronat d’appeler à attaquer les prépensions via de nouveaux « Pactes des Générations ». Pour le moment, le gouvernement s’en tient à des économies relativement douces, mais ce n’est que partie remise. Surtout si la reprise économique espérée se fait attendre plus longtemps que prévu ou est particulièrement faible. Les travailleurs et le mouvement syndical doivent se préparer à une période d’intensification des attaques. Pour cela, il vaut mieux arrêter de marcher dans la logique néolibérale du gouvernement et du patronat et lutter de manière décidée pour défendre chaque emploi.

Une campagne offensive pour l’emploi couplée à un programme anticrise qui part des besoins des travailleurs et de leurs familles, voilà ce qui nous permettrait de construire un rapport de forces pour empêcher les capitalistes de nous faire payer pour leur crise.

Il est plus que nécessaire de lutter pour une autre société, où les intérêts et les besoins de la majorité de la population seraient centraux, une société socialiste. Participez avec le PSL à la construction d’une alternative socialiste au capitalisme !

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