Irlande: Pour une grève générale de 24 heures le 6 novembre!

A bas le gouvernement!

Aucun doute, en Irlande, il y a «eux et nous». Pour eux: 54 milliards d’euros de renflouement pour les banques ou encore 216.000 euros de dépenses pour John O’Donoghe, le ceann-comhairle (président du parlement). Pour nous: réductions de salaire, coupes sociales dans l’acceuil aux enfants, les soins de santé ou l’éducation et encore de nouveaux impôts. Ce mois de décembre, les économies (d’un montant de 4 milliards d’euros) vont frapper la qualité de vie de chaque homme, femme et enfant de la classe des travailleurs!

Stephen Boyd, Socialist Party (CIO-Irlande)

La discussion prévue lors du week-end Socialisme 2009 sur la Révolution des Oeillets au Portugal ne prendra pas place, pour des raisons familiales concernant l’orateur. Ce groupe de discussion sera remplacé par un groupe consacré à la situation en Irlande, avec deux collaborateurs irlandais de l’euro-député Joe Higgins: Paul et Finghin. Joe parlera au meeting central du samedi et également dans un groupe de discussion sur l’histoire du CIO (qui passe du dimanche au samedi).

L’appel pour une journée de protestation lancé par l’ICTU (Irish Congress of Trade Unions) pour le 6 novembre est l’occasion pour les travailleurs de montrer leur opposition aux attaques du gouvernement. Le 21 février dernier, 120.000 personnes avaient manifesté contre les assainissements et l’ICTU avait ensuite parlé d’un plan pour une grève générale le 30 mars, grève en définitive annulée pour le simple prétexte d’une nouvelle discussion entre «partenaires sociaux». Quelle avancée…

Cette attitude des dirigeants syndicaux avait irrité et démoralisé de nombreuses personnes. Mais, pour les protestations du 6 novembre, il est à nouveau question de nouveaux entretiens entre «partenaires sociaux». Le secrétaire général de l’ICTU, David Begg, et son président, Jack O’Connor, ne veulent que discuter pour atténuer les pires aspects des assainissements.

Quelques dirigeants syndicaux sont disposés à concéder des économies sur le dos du service public et des conditions de travail et même d’accepter d’allonger la semaine de travail sans augmentation de salaire pour peu qu’il n’y ait pas de coupe salariale ou de pertes d’emplois. Quand le secrétaire général de l’ICTU, David Begg, a donné son avis à propos du plan d’assainissement de 4 milliards d’euros du gouvernement pour les dépenses publiques, il a déclaré que «Ce qu’ils essayent de faire est trop brutal, trop tôt». David Begg et beaucoup d’autres dirigeants syndicaux ne sont pas réellement opposés aux projets du gouvernement, ils diffèrent seulement sur l’ampleur des économies et sur le rythme d’application.

David Begg a ainsi expliqué qu’il s’opposait aux plans des gouvernements de réduction des dépenses publiques pour atteindre un déficit de 3% d’ici 2013, comme le veut la Banque Centrale Européenne. Mais ce n’est que la date qui pose problème, il pense que les coupes d’austérité doivent être effectuées plus lentement et pour une plus longue période, jusqu’en 2017. Il soutient donc toujours l’idée d’assainissements, mais pour une plus longue période.

Ces assainissements décimeront les soins de santé, endommageront durablement l’enseignement de nos enfants, appauvriront les allocataires sociaux et mettront des milliers de travailleurs à la porte.

La décision de l’ICTU de proposer une journée d’action le 6 novembre n’est pas arrivée sans grincement de dents. Les dirigeants syndicaux sont divisés à propos de la meilleure manière de faire face à la crise vis-à-vis de leurs affiliés. Les dirigeants syndicaux ne sont pas divisés sur la façon de combattre et de stopper les attaques du gouvernement et des patrons, mais sur la manière de faire passer une nouvelle discussion entre «partenaires sociaux» !

La plupart des dirigeants syndicaux ont perdu le contact avec la réalité, ce qui n’est pas étonnant quand on sait que bon nombre d’entre eux gagnent plus de 100.000 euros par an et n’ont donc aucune idée de la vie des travailleurs. Plus grave encore, la majorité des dirigeants syndicaux soutiennent le système capitaliste et l’économie de marché qui a causé la crise économique actuelle. Ils croient qu’il n’y a aucune alternative contre les projets du gouvernement.

L’impact de la crise pour les travailleurs et leurs familles est très réel. Il ne s’agit pas de voir comment discuter avec le gouvernement, mais de voir comment survivre.

La colère des syndicalistes a poussé les dirigeants syndicaux plus loin qu’ils ne le voulaient. Le syndicat IMPACT a ainsi voté pour organiser des grèves en cas de menace de licenciements ou d’attaque sur les salaires de ses membres malgré le fait que certains de ses dirigeants sont opposés aux protestations du 6 novembre!

D’importantes forces se sont liguées contre la classe des travailleurs. Le gouvernement a été rejoint par les médias, les organismes des patronales et le Fine Gael (principal parti d’opposition, de droite) pour une campagne commune en vue d’obtenir la réduction des dépenses sociales ainsi que la diminution du salaire minimum et des salaires des travailleurs de la fonction publique. Les 20.000 emplois du secteur public sont menacé. Des milliers de professeurs, d’infirmières, de médecins, etc. perdront leurs emplois.

La réponse des dirigeants syndicaux n’est pas suffisante. Ils ont pourtant le pouvoir de mobiliser 650.000 membres, ainsi que leurs familles, pour la plus grande journée de grève et de protestation que ce pays ait jamais connu. Le gouvernement s’effondrerait devant un tel mouvement. Malheureusement, les dirigeants syndicaux n’appelleront pas à la grève, à moins d’un retournement de situation fort inattendu. La majorité des dirigeants syndicaux porte une responsabilité dans ce qui va arriver et devraient être démis de leurs fonctions.

Pour une grève générale de 24 heures!

Le Socialist Party, rejette complètement leur approche. Le point de départ de n’importe quel mouvement contre les économies sur le dos des services publics et des travailleurs doit être: comment stopper les plans du gouvernement et non : comment faire des économies alternatives.

Les protestations du 6 novembre devraient prendre la forme d’une grève de 24 heures. Un appel du mouvement syndical pour une grève d’une journée contre les plans d’austérité budgétaire recevrait un large appui de la part de tous les travailleurs, mais aussi de la part des chômeurs. La coalition gouvernementale Fianna Fail/Green est faible, il est possible de la faire chuter.

Les médias seront bientôt couverts de «pleurs» et de jérémiades des ministres du gouvernement, des patrons et des économistes qui leur sont vendus. Tout ceux-là condamneront les syndicats de menacer et la reprise, et la réputation internationale de la «nation». Ils ne méritent que le mépris! Le pays a été conduit au bord de la faillite par le Fianna Fail et ceux qui soutiennent servilement le capitalisme.

Les travailleurs, les jeunes et les chômeurs doivent leur donner une bonne réponse en sortant dans la rue par centaines de milliers le 6 novembre. Chômeurs, collectivités locales confrontées à des coupes dans des services essentiels, enseignants, travailleurs du public et du privé doivent être unis dans la lutte pour défendre l’emploi, les salaires et les conditions de travail.

Un changement politique fondamental est nécessaire. Le capitalisme, responsable de la crise, doit être rejeté. Nous avons besoin d’un parti de masse de la classe ouvrière pour construire une société socialiste où les besoins de la majorité seraient prioritaires.


«Tous les travailleurs, les chômeurs et tous ceux qui craignent les coupes sauvages du ministre Lenihans doivent rejoindre les protestations du 6 novembre. Que cette journée soit telle que le Fianna Fail et les Verts ne puissent jamais l’oublier. Que cela soit le début d’un véritable mouvement pour stopper les économie.» Joe Higgins, député européen du Socialist Party (CIO-Irlande)

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