Calme concentration de militants à Bruxelles

Une concentration de militants a eu lieu au site de Tour&Taxis, ce début d’après-midi, à l’initiative des deux grands syndicats. La FTGB et la CSC ont tous les deux rassemblé chacun 1.000 militants pour une réunion d’information. La musique était bonne, il y a eu beaucoup de reportages vidéo intéressants et quelques courtes prises de parole. Mais nous n’avons pas entendu formuler de réponse face à la crise…

Rapport: Geert. Photos: Boris

  • Comment les syndicats peuvent-ils éviter que les familles des travailleurs paient la crise?
  • Tract du PSL
  • Tract en version PDF

Les quotas minimalistes par syndicat et par région ont assuré que la participation ait été la plus restreinte possible. De plus, il n’était pas question d’une intervention ou d’une manifestation combative, mais d’une réunion-spectacle où le contenu comptait moins que la forme.

Le contenu était effectivement très faible. Quand on affirme que ce sont les banques qui ont causé cette crise et que quelque chose ne fonctionne pas dans le système capitaliste, alors il faut parler d’une alternative à ce système. Sur cette question, le silence a été frappant. Luc Cortebeeck, de la CSC, a déclaré que le budget ne doit pas seulement comprendre des économies, mais aussi des investissements. Le tract du front commun syndicat parlait «d’efforts répartis qui n’étouffent pas dans l’œuf la reprise économique». En d’autres termes: assainir d’accord, mais à un autre rythme.

Cortebeeck a dénoncé la vague de licenciements. Cette année, plus de 25.000 emplois ont été perdu par des licenciements collectifs. 135.000 jeunes n’ont pas de travail et pas d’avenir. Entre-temps, pour les banquiers et les spéculateurs, c’est le retour à la «normale». Les travailleurs n’ont plus de patience, ce ne sont pas eux qui sont les responsables de la crise, et ils l’ont déjà assez payé. Détail frappant: le dirigeant de la CSC s’est expressément prononcé contre un nouveau pacte des générations. Cortebeeck a terminé son intervention en disant qu’il fallait présenter la facture aux véritables responsables: le fraudeur fiscal, les spéculateurs,… De quelle manière, ça, il n’en a pas été question.

Anne Demelenne, de la FGTB, s’en est prise à la proposition d’introduire des taxes supplémentaires sur le diesel, alors qu’il y a besoin de plus de services publics. Tout comme Cortebeeck et d’autres orateurs, elle a déclaré que ce sont les banques qui sont responsables de la crise, pas les travailleurs ou les allocataires, c’est là que doit être cherché l’argent, pas dans les services publics. Anne Demelenne a prudemment évoqué de «peut-être» diminuer le temps de travail vers quatre jours de travail par semaine pour aider les chômeurs. Selon elle, les nombreux cadeaux qui ont été faits au patronat doivent être investis dans l’emploi, «à défaut de quoi nous devons exiger leur suppression», en ajoutant «pareil pour les intérêts notionnels». Pourquoi ne pas mettre en avant un retrait complet des intérêts notionnels et exiger clairement les 32 heures de travail par semaine sans perte de salaire et avec embauches compensatoires?

Rudy De Leeuw a poursuivi dans la même voie et a déclaré que si la crise avait d’abord conduit à du chômage temporaire, il s’agissait maintenant de plus en plus de véritables chômeurs. Pour lui, la crise est le résultat du libéralisme et illustre l’échec du système capitaliste. En réponse à la crise, il a parlé de plusieurs revendications: la fin du secret bancaire, plus de régulation pour le secteur financier, un plan de relance renforcé (coordonné au niveau européen) et surtout: «des emplois, des emplois et encore une fois des emplois».

La réunion a été clôturée par Claude Rollin (CSC) qui a commenté les revendications du front commun syndical et a remercié la salle: «grâce à votre présence, le patronat et le gouvernement sont prévenus». Il a encore été dit de rester vigilants.

Comme réponse à la crise économique et aux plans d’assainissements des gouvernements, c’était assez limité. Si il a été plusieurs fois mention des services publics et des attaques contre l’enseignement, les fonctionnaires, les retraites,… le flou régnait tout de même: aucun appel pour engager ensemble le combat contre ces attaques, pas de programme anti-crise, pas d’alternative contre les économies, pas d’appel à l’action,… Le potentiel pour partir à l’action est pourtant là, comme l’a montré la manifestation de Charleroi, où plus de 12.000 personnes étaient présentes aujourd’hui même.

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