Pas “d’économies alternatives”, mais un plan d’action pour défendre chaque emploi !
Ce vendredi se tient à Bruxelles, sur le site de Tour et Taxis, une concentration de militants FGTB, CSC et CGSLB autour de la question du Budget. A Charleroi, une manifestation a été organisée par la FGTB et la CSC sur le thème: "Payer la crise deux fois? NON! Réagissons!". Le PSL distribuera ce tract aux deux évènements.
Tract du PSL
Socialisme 2009
Le Parti Socialiste de Lutte vous invite à participer à Socialisme 2009, un week-end de discussion et de formation sur la lutte contre les conséquences de la crise et la nécessité d’une alternative socialiste. Le samedi 24 octobre, un café syndical réunira des orateurs de Belgique et d’ailleurs (entre autres des délégués de Total, Bekaert,…). Plus d’infos
Le gouverneur de la Banque Nationale, Guy Quaden (PS), le confirme: pour les travailleurs et leurs familles, «le pire de la crise est encore à venir». Un grand nombre de licenciements nous fait face (l’OCDE s’attend à 220.000 chômeurs supplémentaires dans notre pays!) et, en plus, des assainissements sont prévus sur notre dos. Les contributions des banques ou des producteurs d’énergie seront «symboliques» (selon Quaden) ou vont «être répercutées sur les ménages» (selon Fons Verplaetse, spécialiste des assainissements). On nous demande donc de payer pour leur crise.
Tout indique qu’on va essayer de nous faire payer la crise, comme l’ont illustré les annonces d’économies dans l’enseignement, la santé publique, parmi les fonctionnaires ou encore avec la vague de licenciements qui nous frappe de plus en plus. Tous les gouvernement – peu importe leur composition – préparent des plans d’assainissements. Quelle réponse offrent les syndicats?
Pourquoi devrions-nous accepter de payer les opérations de sauvetage massives pour les grands capitaux, les banques et les institutions financières? Sans qu’un mouvement ne s’y oppose, les bénéfices des grandes entreprises et des banques seront rétablis tandis que nous aurons subi un appauvrissement collectif. Les banquiers ont déjà retrouvés leurs bonus, le champagne rempli à nouveau leurs frigos.
Le patronat veut fortement épargner sur nos emplois, nos conditions de travail, nos salaires, notre sécurité sociale,… Mais au lieu de construire un rapport de force, la réponse syndicale se limite malheureusement à proposer des assainissements alternatifs et moins brutaux. Nous pensons que, comme un boomerang, nous recevrons le reste plus tard.
- Face à la baisse de la norme de croissance de 4,5% dans les soins de santé, les fédérations syndicales proposent l’extension du modèle kiwi: mais cette économie sera répercutée sur les travailleurs du secteur par les patrons des firmes pharmaceutiques. De plus, pour certains – et malheureusement également au sein des syndicats – une baisse de la norme de croissance est envisageable. Allons nous accepter que les malades subissent le coût de la crise des spéculateurs?
- La réduction d’impôts sur l’épargne-pension et les chèques services ne nous semble pas être une façon «sociale» de faire des économies. Le démentellement de la pension légale a poussé beaucoup de gens à recourir à l’épargne-pension (2,5 millions de personnes en comptant les formules d’assurance). Ces gens devraient maintenant payer parce que l’aide aux banquiers a créé un trou dans le budget? Nous ne devons pas l’accepter.
Le rôle des syndicats n’est pas de faire des plans d’économies socialement «acceptables». Nous devons au contraire défendre les intérêts des travailleurs et de leurs familles avec autant de zèle que les organisations patronales qui défendent leur propre classe. Cela exige un plan d’action interprofessionnel.
La concentration de militants à Tour et Taxis a hélas été limitée à des quotas minimalistes par syndicat et région. A Charleroi, aujourd’hui, se déroule une manifestation interprofessionnelle. De cette manière, la base est au moins impliquée activement.
La concentration de militants à Tour et Taxis doit saisir l’exemple de Charleroi pour mettre en avant un plan d’action national intersectoriel, un plan d’action avec des mots d’ordre clairs et offensifs qui clarifient que ce ne sont pas aux travailleurs et à leurs familles de payer pour la crise.
- Nous ne voulons pas payer pour leur crise
- Partageons le travail disponible: 32 heures sans perte de salaire et avec embauches compensatoires
- Bas les pattes de nos prépensions
- Il faut s’en prendre au chômage, pas aux chômeurs
- Tout ce qui nous divise nous affaiblit: stop au racisme, au sexisme,…
- Nationalisons pour sauver l’emploi
Sur quels politiciens compter?
Les différents gouvernements du pays sont asymétriquement composés. Du côté flamand, le CD&V, le SP.a et la N-VA veulent fortement s’en prendre, entre autres, à l’enseignement et aux transports en commun. Avec un ministre président qui a dirigé l’organisation patronale Unizo, un ministre du budget qui vient de l’organisation patronale Voka et un ministre «socialiste» qui a été directeur de De Lijn, le monde patronal est bien représenté…
Côté francophone, il y aurait le gouvernement «le plus progressif» avec le PS, Ecolo et le CDH. Au-delà de la réthorique, rien de progressif ne sort de ces partis. La ministre Simonet (CDH) veut mettre le couteau sous la gorge de l’enseignement (elle a notamment parlé de faire travailler les enseignants plus longtemps avec le même salaire). Elle poursuit la politique déjà menée par Onkelinx et Di Rupo (PS) dans les années ‘90. A Liège, les travailleurs de l’intercommunale Tectéo ont protesté durant plusieurs semaines contre un lourd plan d’assainissement mené par la direction (PS).
Pour rendre nos revendications concrètes, nous devons construire notre propre instrument politique. Qu’attendons-nous pour rompre les liens avec les partis traditionnels et pour que les syndicats prennent une initiative pour la formation d’un parti qui défende notre avis dans la rue, dans les médias et au sein du parlement?