Les actions contre les attaques sur l’enseignement continuent! Après une manifestation mercredi dernier, ce lundi 5 octobre, des arrêts de travail et des grèves auront lieu dans de nombreuses écoles. Un nouveau rassemblement se tiendra a 14h devant le Ministère, place Surlet Chockier (Madou) à Bruxelles.
Tract du PSL
Les écoles paieront la crise. Simonet l’a avancé, Demotte l’a confirmé.
Travailler jusqu’à 58 ans, cela veut dire que des profs souvent stressés, fatigués voire même démotivés vont devoir continuer à enseigner, avec à la clé une nouvelle diminution de la qualité de l’enseignement – alors qu’il serait tellement plus utile qu’ils puissent dès 50 ans s’occuper de transmettre leur savoir aux jeunes profs. Cela signifie aussi que des jeunes profs, qui ont déjà dur de trouver une place aujourd’hui, auront encore plus difficile d’entrer dans la vie active et de commencer à faire des projets d’avenir. Et cela signifie aussi une nouvelle hausse du chômage.
Réduire les dépenses prévues dans une série de secteurs (aides financières pour les familles en difficultés, réduction du coût des trajets en train, prévention des accidents de travail,…), c’est d’abord s’asseoir sur une série de promesses électorales (mais ça, on en a un peu l’habitude), mais c’est surtout préparer une nouvelle détérioration des conditions de travail et un renforcement des inégalités face à l’enseignement.
Diviser les travailleurs. Le gouvernement a dû reculer sur les plages-horaire après la levée de boucliers des profs. Qu’à cela ne tienne, il propose à présent de réduire l’encadrement administratif et ouvrier des écoles alors que cet encadrement est déjà insuffisant dans la plupart des écoles. But de la manœuvre : économiser bien sûr mais aussi diviser les travailleurs en les attaquant séparément.
Étouffer les écoles. Alors que les dotations/subventions des écoles suffisent à peine à couvrir les dépenses. Madame Simonet propose de les geler pour au moins deux ans. Jusqu’à quand les profs devront-ils continuer à travailler dans un environnement délabré ?
Moins de deux mois après la formation des gouvernements régionaux et communautaires, les belles intentions sont donc parties en fumée. Il ne reste plus qu’une volée de sacrifices imposés aux profs.
Simonet fait semblant de reculer sur certains points mais en réalité, elle n’a pas l’intention de céder. La budgétisation de son plan d’économies pour l’enseignement (+/- 12 millions en 2009 et +/- 44 millions en 2010) a été confirmée par le ministre-président Demotte le 27 septembre : 0,2% du budget en 2009 et 0,6 % en 2010, ce qui donne quasiment les mêmes chiffres. Elle a de plus indiqué qu’elle ne céderait pas sur les pensions. On le voit, le soi-disant Olivier progressiste est prêt à faire flèche de tout bois pour saigner les écoles et donc sacrifier les écoles.
En octobre, le nouveau gouvernement soi-disant «de gauche» PS-Ecolo-Cdh décidera de l’ampleur des coupes budgétaires dans l’enseignement… mais pas uniquement.
Car le plan d’économies de Simonet donne un avant-goût de ce que tous les gouvernements – fédéral, régionaux et communautaires – nous préparent pour la rentrée : prendre dans nos poches tout ce qu’ils pourront y gratter afin de remplir les caisses qu’ils ont vidées ces derniers mois pour sauver banquiers et actionnaires.
Dans les années ‘70, la part du PIB belge (Produit Intérieur Brut = le montant des biens et des services produits en une année) consacrée à l’enseignement atteignait 7%. Aujourd’hui, elle est tombée à quasiment 5% (une différence qui équivaut à près de 6 milliards d’euros par an!). Ou est passé l’argent? Les gouvernements successifs ont mené une politique néolibérale de cadeaux et d’avantages pour les patrons des entreprises avec l’argent de la collectivité. La sécurité sociale a connu elle aussi les mêmes ponctions.
Et aujourd’hui, les caisses sont censées être vides, mais il n’a pourtant pas fallu longtemps pour trouver 85 milliards d’euros (selon le Fonds Monétaire International) pour sauver les actionnaires des banques.
La première réponse syndicale a été rapide et à la hauteur de l’attaque. La manifestation de ce mercredi 30 a été un succès malgré le manque de mobilisation des syndicats. Mais il ne faut pas en rester là.
Une vraie mobilisation organisée par nos syndicats pourra certainement faire reculer Simonet.
Pour cela, nous pensons qu’il faut :
Organiser une journée de grève tous réseaux et niveaux confondus en y incluant le personnel administratif et ouvrier et cela dès cette semaine. Il est important de
- Unir les travailleurs du secteur de l’enseignement
- Montrer notre détermination avant que les budgets ne soient votés
Se tenir prêt à participer à des actions plus larges parce que les enseignants ne seront pas les seules cibles des divers gouvernements en cette rentrée.
Unir tous les secteurs du service public qui luttent actuellement, notamment les postiers et proposer une riposte commune.
Mettre en avant un programme de revendications pour refinancer l’enseignement (en revenant à un budget égal à 7% du PIB) et refuser toute forme de privatisation des services publics.
Plus que jamais «Tous ensemble!»
De la suite dans les idées…
Ce plan n’est pas une « erreur de parcours ». Ce n’est au contraire que dernier en date des mauvais coups que les gouvernements successifs ont infligés à l’enseignement.
Dans les années ’90, Di Rupo et Onkelinx ont déjà saigné l’enseignement sous prétexte d’économies. Nous avons perdu plus de 6.000 emplois. Nous payons encore tous les jours les conséquences de ces mesures avec l’augmentation du nombre d’élèves par classe, la dégradation des bâtiments, le manque de matériel,…
Vous cherchez de l’argent, Madame Simonet?
Vous et vos collègues êtes à la recherche d’argent. Plutôt que d’économiser sur le dos des profs et des élèves, nous vous proposons plutôt d’aller chercher l’argent chez ceux qui en ont les moyens.
Vous voulez quelques idées ?
- Réprimer réellement la fraude fiscale (estimée à 30 milliards par an)
- Établir un impôt sur les gosses fortunes
- Supprimer les intérêts notionnels et autres cadeaux aux patrons et aux banques
- Aller chercher du côté du patronat et des actionnaires. Si vous l’avez oublié, les 20 plus grandes entreprises belges cotées en Bourse ont réalisé ensemble 29 milliards de bénéfices en 2007. S’ils ont les moyens de distribuer super-bonus et parachutes dorés à leurs managers et à leurs actionnaires, ils peuvent bien payer pour la communauté !
Vous voulez rire, Madame Onkelinx?
Vous venez de déclarer que «Si j’avais été à leur place, j’aurais fait comme les enseignants, j’aurais contesté [les mesures que je prenais comme ministre]».
C’est bien gentil de votre part de nous faire savoir que, vous aussi, vous auriez refusé les milliers de pertes d’emploi que vos mesures d’austérité ont provoqué.
Mais permettez-nous de vous poser une autre question. «Si vous aviez été vraiment socialiste, n’auriez-vous pas essayé de trouver l’argent ailleurs que chez les enseignants ?».
Il est frappant de voir à quel point la logique des mesures proposées par Simonet aujourd’hui va dans le même sens que celles que les ministres PS mettaient en œuvre il y a une dizaine d’années. Pour se défendre, les enseignants et les autres travailleurs ne peuvent décidément pas faire confiance aux partis de l’Olivier.