21 décembre 2004
La manifestation syndicale qui a prit place aujourd’hui à Bruxelles a connu une grande participation même si la mobilisation n’a pas été menée partout avec la même clarté. Dans de nombreux secteurs, il n’était pas évident si oui ou non un appel à la grève était lancé. Mais la motivation de bouger de la base était forte, ce qui s’est exprimé par l’importance de la participation. Autant les syndicats que la police ont estimé celle-ci à 50.000 manifestants.
La manifestation était dirigée contre l’offensive patronale sur le plan des salaires et des conditions des travailleurs. Les patrons revendiquaient plus de flexibilité et une baisse du revenu réel par la réduction de la norme salariale (pourcentage au sein duquel le salaire peut augmenter). Les pré-pensions sont également menacées. La méthode de la pré-pension en soi n’est pas remise en question par le patronat, mais il veut naturellement se débarrasser des travailleurs âgés au moindre coût possible. Aujourd’hui on avait la démonstration d’une réponse vigoureuse contre l’offensive patronale. Tandis que pour de nombreux dirigeants syndicaux, la manifestation était peut-être un moyen de laisser échapper la vapeur, il y avait surtout une pression à la base pour bouger. Cela ne peut pas en rester là et d’autres pas pour aller de l’avant doivent être entrepris.
Il n’est donc également pas étonnant que le patronat réagisse hargneusement à la manifestation d’aujourd’hui. La FEB (Fédération des Entreprises de Belgique) déclarait que les actions avaient comme but intentionnel d’ "harceler les employeurs ". Peut-être la FEB comptait-elle imposer ses revendications vu qu’elles étaient quand même soutenues par le gouvernement ? A cela il est d’ailleurs significatif que la CSC, au travers de son porte-parole Luc Cortebeek, se prononce avec insistance contre les plans du gouvernement et du patronat sur le plan de la flexibilité et de la fin de carrière.
Cette combativité actuelle doit recevoir une expression. La manifestation d’aujourd’hui a vu le retour offensif du mouvement ouvrier et cette position ne doit pas se perdre. Les militants du MAS avaient une forte présence sur la manif et distribuaient entre-autre un tract appelant à un plan d’action pour préparer une grève générale. Une telle action dans tous les secteurs, autant dans le privé que dans le secteur public, devrait clairement construire le rapport de force afin de pouvoir rejeter l’offensive du gouvernement et du patronat!