NON au «Lange Wapperbrug»
Le 18 octobre, tous les Anversois de plus de 16 ans pourront donner leur avis sur un projet controversé d’autoroute urbaine.
Par Emiel (Anvers)
Comme beaucoup de grandes villes, Anvers est aux prises avec de gros problèmes de circulation, ou plutôt de bouchons. Pour y répondre, la Société de Gestion de la Mobilité anversoise (BAM) a présenté un plan dont la pièce maîtresse est une autoroute qui traverserait les quartiers populaires et comprendrait un long viaduc enjambant maisons et écoles. Alors que les autres grandes villes canalisent la circulation autour de la ville, le ring d’Anvers traverserait ainsi directement les quartiers, provoquant une explosion de toutes les formes de pollution (gaz d’échappement, particules fines, bruit,…) !
Un référendum conquis de haute lutte
Très vite, des groupes se sont constitués pour tenter d’arrêter cette folie. Ils ont multiplié les séances d’information et lancé une pétition pour obtenir un référendum sur ce projet alors que le bourgmestre «socialiste» d’Anvers voulait imposer purement et simplement ce tracé. En janvier, l’objectif de 47.000 signatures (10% de la population) était atteint et la pétition a finalement recueilli 66.000 signatures, ce qui est un magnifique succès. Entretemps, des formules alternatives ont été proposées (tunnel, autre tracé,…) Après de longues discussions politiciennes, le referendum ne portera finalement que sur le tracé proposé par la BAM.
Le LSP-PSL appelle à voter contre le Lange Wapper. Ce NON est tout d’abord un vote contre l’arrogance des «décideurs». La BAM, qui est très puissante à Anvers, bénéficie d’un fort soutien de la part des politiciens et des entreprises. Cette société, qui est une collaboration entre secteurs public et privé, est présidée par Karel Vinck, qui a été responsable d’un paquet de coupes dans les transports en commun quand il était président de la SNCB, et qui a exposé son personnel à l’amiante pendant des années en tant que dirigeant de la société Eternit (avec l’argument qu’il n’était «pas au courant» que l’amiante était dangereux). Dans les discussions sur la pollution et le danger des particules fines, ce n’est sûrement pas sur Vinck que la population peut compter.
Pour sa part, le monde des entreprises veut faire avaler le Lange Wapper par les Anversois pour faire passer plus facilement ses camions à travers la ville. En plus, ce projet de prestige qui coûterait énormément d’argent (plus de 2 milliards d’euros) rapporterait par contre un paquet de contrats juteux au patronat anversois.
Quelles alternatives?
Les groupes de pression sont en faveur d’un tunnel. Il est vrai qu’un tunnel peut filtrer les émissions de gaz ; mais il ne suffira pas pour résoudre l’engorgement du trafic dans et autour d’Anvers. Un des animateurs d’Ademloos s’est donc déclaré en faveur d’un deuxième Ring.
Il est évident qu’un référendum ne suffira pas pour imposer le respect de la santé des habitants et une meilleure mobilité. Mais il peut être la base pour une mobilisation plus ample. Une manifestation juste avant le référendum pourrait d’ailleurs proposer une plate-forme de revendications plus large.
Pour notre part, nous disons qu’au lieu de continuer à construire des autoroutes en ville, il faut développer un plan de mobilité basé sur le transport public. En investissant massivement dans des transports en commun de qualité et gratuits et en développant des mesures pour favoriser le transport fluvial et ferroviaire en containers, on pourrait offrir une solution à l’arrêt cardiaque qui menace les rues anversoises et s’attaquer plus efficacement aux problèmes d’environnement et de santé à Anvers.
De tels investissements créeraient en plus pas mal d’emplois. Beaucoup de salariés d’Opel pourraient être impliqués dans un tel projet et dans le développement et la production d’alternatives écologiques. Ainsi, les deux milliards d’euros qui sont à l’heure actuelle menacés d’être engloutis par le Lange Wapper pourraient être utilisés dans les intérêts de la population.