Depuis octobre, une poignée d’étudiants a occupé le foyer pour protester contre sa privatisation. Pendant plusieurs semaines, ces mêmes étudiants autogéraient le lieu, sans pour autant se préoccuper des autres mouvements étudiants comme par exemple les manifestations de l’enseignement supérieur qui ont réunis des milliers de personnes dans les rues pour un refinancement de l’enseignement supérieur. De même que rien n’a été développé pour faire le lien avec les luttes des travailleurs (STIB, Poste, secteur non marchand,…). Pourtant tous ces mouvements entrent dans le même cadre d’une politique générale d’attaques des acquis sociaux menée par le gouvernement. Ainsi les étudiants du foyer restés cantonnés dans leur petite bulle autogérée n’ont pas trouvé le soutien massif, nécessaire, pour lutter contre cette politique d’austérité, ce qui a permis à la direction de réprimer sauvagement le mouvement.
Laure Miège et Aïsha Paulis
Les autorités de l’université mènent depuis quelques années une politique systématique de privatisation de tous les services et d’attaques contre les conditions de travail sur le campus, celle du foyer rentre dans ce cadre : privatisation des restaurants universitaires, des kots étudiants, et des différents services sur le campus. Ainsi toute une partie du personnel de nettoyage et de jardinage n’est plus employée par l’ULB mais par une firme privée, ce qui a entraîné une pression sur les conditions de travail. De même, les travailleurs de la sécurité de l’ULB, sont menacés par une privatisation – déjà partielle – accompagnée certainement de licenciements et d’une dégradation des conditions de travail.
Mais avec Bologne, ce sont en fait toutes les conditions d’étude et de travail dans l’enseignement qui sont attaquées. Pour nous, il est clair que toutes les mesures prises dans ce cadre sont faites dans le but de privatiser l’enseignement supérieur. On a vu en ce début d’année, la hausse du minerval intermédiaire, la suppression du fractionnement de minerval… C’est une politique qui s’est menée à différents degrés sur tous les campus de Belgique. Et nous pouvons facilement imaginer que ce n’est qu’un début, en Angleterre, le minerval ayant atteint déjà les 4 000euros et en Hollande jusqu’à 7 000euros.
La direction de l’ULB veut faire de notre unif, « une université d’élite », faire entrer les entreprises sur le campus… Cette politique sera payée par les étudiants et le personnel pour le profit entier des patrons. Pour mener à bien leurs plans, les autorités n’ont pas hésité – et n’hésiteront pas – à utiliser la manière répressive soit en condamnant tout mouvement de contestation (condamnation de notre cercle quand il distribuait ses tracts contre Bologne), soit en envoyant la police sur les étudiants qui protestent (cf. mouvement pour les iraniens et contre la présence policière sur le campus devant le rectorat , lutte pour garder le foyer,…).
Pour nous, seule la construction d’un réel rapport de force des étudiants et du personnel contre la direction pourront stopper sa politique. Un tel mouvement doit évidemment avoir une base politique claire, faisant le lien entre les attaques dans l’enseignement et la politique générale d’austérité du gouvernement : privatisation des services publiques, chasse aux chômeurs, 40h par semaine, flexibilisation du temps de travail, gel des salaires, attaques sur les pré pensions, …
Pour construire un mouvements de lutte solide, nous aurons besoin d’organes de luttes qui organisent étudiants et travailleurs à la base, avec des délégués élus, révocables à tout moment. Mais c’est surtout en élargissant le mouvement à l’ensemble des luttes présentes dans la société que nous pourrons changer le rapport de force.
C’est dans cette optique qu’EGA et le MAS, en accord avec les jeunesses des syndicats, ont mis en avant la nécessité d’une nouvelle marche des jeunes pour l’emploi et contre le racisme. Dans l’idée de renouer avec les traditions combatives des années 80, nous avons pris l’initiative de lancer des comités de mobilisation dans les différents secteurs de la société (chômeurs, entreprises, lycées, universités, …) afin de faire de cette marche une réussite et un catalyseur de toutes les luttes qui se développent aujourd’hui.
NON A LA PRESENCE POLICIERE SUR LE CAMPUS
NON A LA PRIVATISATION DE L’ENSEIGNEMENT
NON A LA CASSE DE L’ENSEMBLE DES ACQUIS SOCIAUX
UNITE TRAVAILLEURS – ETUDIANTS contre les attaques anti-sociales du gouvernement !
Mobilise avec nous pour la Marche des Jeunes pour l’Emploi !
Construit avec nous une opposition anticapitaliste, rejoins EGA.