HYPERTENSION, Journal d’action de syndicalistes combatifs CSC et FGTB du non-marchand
Voilà déjà un an que nous sommes en mouvement dans le non-marchand et quelques manifestations plus tard… il semble que le gouvernement est seulement prêt à faire quelques concessions… mais le niet radical du gouvernement au sujet de l’augmentation du pouvoir d’achat est inacceptable.
Concrètement cela voudrait dire que nous (dans le secteur hospitalier) allons connaître sur une période de 10 ans ( de 2000 jusqu’à 2009) une réelle perte du pouvoir d’achat. L’augmentation de salaire de 1 % pour le secteur hospitalier dans le précédent accord comme « sacrifice expiatoire » pour la montée des barèmes dans les maisons de repos etc. était naïf car il allait de soi que nous devions aller de l’avant avec le précédent accord et avec le prochain accord en ce qui concerne la revalorisation salariale… Et maintenant le gouvernement veut nous diviser au moyen d’un gel des salaires… Le fossé avec les autres secteurs ( représentant actuellement en moyenne 10,5%) devrait donc encore plus s’accroître à la place de diminuer. L’accouplement du non-marchand à l’Accord Interprofessionnel concernant l’augmentation de salaire (ou plutôt: le rattrapage du retard salarial) -une revendication du gouvernement- nous semble donc également une choquante absurdité.
Sur quoi portent les négociations ?
Le paquet de revendications des syndicats en ce qui concerne l’emploi et la formation comprend des mesures pour un montant total de presque 2,5 milliards d’euros, divisé comme suit : 2.245 millions pour l’emploi, 798 millions d’euros pour intégrer la croissance des besoins de soins et donc encore 246 millions d’euros pour la formation. Ce qui signifie concrètement : 53.850 équivalents temps-plein ou 77.000 travailleurs complémentaires. Dans la proposition des négociateurs gouvernementaux il y avait au total 13.710 équivalents temps-pleins pour de nouveaux jobs à pourvoir. Le coût était estimé à 600 millions. Les revendications des syndicats au sujet de l’augmentation du pouvoir d’achat s’élève à 415.5 millions d’euros. Dans ce montant se trouve un 13ième mois complet (amélioration des revenus de 3.39%) , la rectification de l’anomalie au sujet de l’indemnité pour des prestations irrégulières et une amélioration du règlement de travail. Mais tout comme il a déjà été dit : le gouvernement reste sourd comme un pot pour à ces revendications.
Si nous voulons forcer une augmentation du pouvoir d’achat et d’autres concessions nous devons cependant passer vers des moyens d’action qui sont en état d’élargir substantiellement le pouvoir de mobilisation des blouses blanches. Nous devons donc ramener la lutte sur le lieu de travail avec les collègues au lieu de les laisser s’épuiser longuement dans les énièmes cortèges à Bruxelles ou dans toutes sortes de mini-actions (par une poignée de militants) qui ne portent pas leurs fruits.
Il est également nécessaire de mobiliser le non-marchand dans sa globalité comme pour la précédente colère blanche de 1999-2000 : pas seulement les secteurs au niveau fédéral ( jusqu’à présent la FGTB s’est limitée à ces secteurs) mais également les secteurs au niveau régional (comme la LBC) et le secteur public. Avec les négociations qu’il y a eu, entre-autre en ce qui concerne l’augmentation du personnel, une claire division a été faite entre le privé et le secteur public… Alors où demeure le personnel des hôpitaux publics dans les manifestations et les actions ?
PROPOSITION D’ACTION
Concrètement nous appelons à lancer une grève d’une semaine durant laquelle la régionale syndicale dans un front commun syndical choisi chaque jour de fermer un hôpital ou une institution différente hermétiquement avec un piquet de masse et donc ne peut être amenée ue de l’intérieur.
C’est seulement de cette manière qu’une grève dans notre secteur peut avoir un effet réel. Concrètement les grévistes ( et pas seulement les délégués) de tous les hôpitaux et institutions de la région peuvent se rassembler les matins toujours au même endroit où des bus peuvent les charger vers les institutions en question. Cette semaine d’action peut devenir un succès uniquement si elle est précédée par une campagne d’information intensive envers le personnel et l’opinion publique sur la forme de l’action. Selon la situation les piquets de masses peuvent aussi bien s’engager les matins que les midis (deuxième service). Ce que nous proposons donc sont des piquets volants sur une large échelle. Un piquet massif peut toujours se terminer par une petite manifestation à proximité de l’institution. Avant l’arrivée et après le départ des piquets volants l’objectif est naturellement qu’un piquet restreint ( et convaincu) avec des militants de l’institution même reste au poste.
Pas d’argent ?
L’argument par excellence pour balayer les revendications du non-marchand est de réitérer l’argument cent fois connus « Il n’y a pas d’argent ». Ce qui ne se dit pas: les milliards de gains de l’industrie pharmaceutique sont manifestement pas visibles aux yeux de certains! Il y a bien de l’argent en suffisance mais il est mal réparti (selon la logique capitaliste) : les profits reviennent aux entreprises, les charges pour l’Etat (donc pour le petit contribuable).
Comment se fait-il que l’industrie pharmaceutique internationale est la proie de psychose d’angoisse quand le réalisateur de documentaires bien connu Michael Moore annonce qu’il voudrait mettre cette industrie « sous la loupe » ? Y-a t’il donc tant de cadavres dans les placards de l’industrie pharmaceutique ? Et c’est n’importe quoi de dire que les médicaments sont si chers par le fait qu’il faut beaucoup dépenser pour la recherche ; cet argument est également depuis longtemps déjà démonté: l’industrie donne plus pour la publicité que pour la recherche. Vous pouvez lire le reste de l’histoire dans le livre de Dirk Van Duppen : La guerre du Cholestérol : Pourquoi les médicaments sont si cher.
Unité dans les actions de masses ! Pas de divisions ou de mini-actions qui ne mènent nulle part !
Dans les actions précédentes il y a déjà eu des incidents entre les membres de la CSC et de la FGTB. A la manifestation du 21 octobre à Bruxelles il y avait des bourrades au départ pour prendre la tête de la manifestation et une distribution de coups. Cela est déjà suffisant que le gouvernement essaie de nous diviser, pour ne pas que nous nous laissions dresser les uns contre les autres par nos propres appareils syndicaux. La comparaison de qui, quoi, avec combien et à quelle vitesse : des rouges ou des verts… on peut se passer de ces petits jeux comme de la peste.
A propos de délégués, se réunissant à un comité professionnel BBTK-Setca de Bruxelles-Halle-Vilvoorde pour répondre à la question d’une action énergique, nous avons reçu une réponse puérile dans la pratique : pour ainsi dire une action d’enterrement après la manifestation du vendredi. La semaine dernière il y avait donc l’occupation du hall d’entrée de l’INAMI. La seule chose que nous avons obtenu, c’est de nous réchauffer nos pieds. De telles actions sont de purs gaspillages d’énergie et peuvent juste amener à la démoralisation des membres. Y étaient aussi présents à cette action des membres de la LBC. Un secrétaire de la BBTK-Setca a alors exigé que les gens enlèvent tout leur matériel vert « car c’était une action exclusive des rouges » Les militants « rouges » présents n’étaient cependant pas d’accord avec le procédé de leur secrétaire et ensemble ont commencé à scander « tous ensemble, tous ensemble » !
Pas de « blocs de couleurs » séparés dans la manifestation mais un bloc non-marchand !
Nous trouvons également qu’il doit être mis fin avec les obsessionnels « blocs de couleur » dans les manifestations. Cela ne fait que renforcer les divisions entre les collègues et les soucis de problèmes inutiles (voir précédemment). Il serait beaucoup plus logique de marcher en délégations par institution, toutes couleurs mélangées. A la manifestation de Bruxelles du 21 octobre les secrétaires se comportaient comme des surveillantes d’écoles gardiennes qui désignaient avec leurs mégaphones ceux qui marchaient « avec la mauvaise couleur » : wel,wel,wel : where will it all end ?
21 décembre à 10h30 Esplanade de la gare du Nord
TOUS ENSEMBLE contre la politique de démolition sociale !
A la lumière de ces attaques brutales sur nos acquis sociaux, Blokbuster et Résistance Internationale ont engagé des négociations avec les syndicats pour lancer une Marche des Jeunes pour l’Emploi. Un accord de principe a été dégagé pour organiser à Bruxelles une marche des jeunes le 19 mars 2005. Cette Marche des Jeunes doit être intégrée dans une action unitaire dans la résistance contre les plans d’austérités qui tombent sur les travailleurs, les chômeurs et les jeunes (écoliers et étudiants). Dans les entreprises la marche des jeunes peut apporter une occasion de faire entrer les jeunes dans le travail syndical (qui est de plus en plus menacé d’être le travail de quelques « vieux doyens »).
Pour faire de cette marche des jeunes un succès, le MAS va procéder à la formation de comités locaux pour la marche des jeunes dans les villes. Mais, également là où c’est possible, nous allons prendre l’initiative de mettre sur pied des comités semblables au niveau des entreprises ; pour mobiliser de jeunes militants syndicaux plus globalement qu’avec le syndicat, et pouvoir déployer de l’activité sur le lieu de travail. La marche des jeunes doit donc être vue non pas comme un objectif en soi, mais comme un moyen pour aider à construire un réel rapport de force dans les écoles, les quartiers, les lieux de travail afin de pouvoir stopper cette politique brutale d’austérité