Après la condamnation du Vlaams Blok pour racisme et le bon effet de la stratégie médiatique du Vlaams Belang pour se montrer lui-même comme la « seule opposition » à l’establishment, la question d’ une véritable alternative et d’une stratégie efficace pour combattre l’extrême-droite devient cruciale. Cela s’est illustré clairement lors de la manifestation anti-NSV d’hier soir (2/12) à Gand. Près de 1.500 jeunes ont défilé à travers les rues de Gand, ce qui est la plus grande marche anti-NSV depuis le début des années 90’. Le NSV rassemblait à peine 150 à 200 manifestants.
Geert Cool
La manifestation était très combative et s’est déroulée paisiblement. Les slogans étaient lancés à tue-tête et comportaient également des revendications sociales. Contrairement au Vlaams Belang, qui propose la formation d’une opposition mais qui en réalité est pour une politique d’austérité plus dure, nous voulons construire une opposition active qui est capable d’apporter des perspectives au mouvement pour gagner la lutte.
Contre la stratégie de « diviser pour régner »
Il devient évident que le Vlaams Belang n’a pas d’alternative avec son soit-disant « plan pour la qualité de la vie » qui a été voté à Deurne dans le conseil de district. Le parti y revendiquait une répression plus dure contre les victimes du système actuel. Un exemple concret : à la place de revendiquer des sacs poubelles bons marché, ils ont défendu une politique plus sévère pour les gens qui abandonnent leurs déchets dans la nature. A la place de revendiquer des maisons sociales de meilleure qualité et en plus grand nombre, ils ont plaidé la restriction de l’accès aux habitations sociales pour les immigrés. Contre la politique de diviser pour régner, une réponse unitaire et active des travailleurs et des jeunes est nécessaire.
Nous proposons au mouvement anti-fasciste de travailler avec nous pour mobiliser pour la Marche des Jeunes pour l’Emploi le 19 mars. L’objectif est d’apporter la possibilité d’organiser des gens sur le plan local, et de démarrer activement une campagne pour une manifestation capable d’unifier les différents mouvements. Au cours de la préparation de cette manifestation nous serons également actifs localement, par exemple sur les bureaux de pointage.
Une manifestation paisible
La manifestation a démarré à 19h00 au « Zuid » de Gand, et est passée entre-autre par le quartier Heirnis, un quartier populaire du centre-ville. Nous trouvons qu’il est important de passer dans les quartiers ouvriers pour montrer que la lutte anti-fasciste ne peut être gagnée que s’il y a unité entre les travailleurs et les jeunes. Dans le quartier Heirnis nous avons reçu d’ailleurs énormément de réactions très positives. Le lundi soir un groupe de militants du MAS avait fait le tour du quartier pour vendre notre mensuel, et en un soir nous en avions vendu 61 exemplaires.
La manifestation a pris fin au « Zuid » à Gand où il y a encore eu quelques courts discours. Ensuite les manifestants se sont apprêtés à retourner chez eux ou à aller boire un verre dans le quartier étudiant. A l’extérieur il fallait cependant compter sur des manifestants d’extrême-droite et la police.
Le NSV s’est encore ridiculisé
Avec seulement 150 à 200 manifestants, le NSV s’est à nouveau ridiculisé. Le NSV manifestait contre l’adhésion de la Turquie à l’UE et disait dans son communiqué de presse, entre autre, que des « hordes turques » formaient déjà une menace pour le « Avondland », autrement dit que les Turcs formaient selon le NSV une menace pour la civilisation de l’Europe occidentale. Nous ne sommes pas les défenseurs de l’Union Européenne et donc nous ne sommes également pas pour l’adhésion de la Turquie, mais sur base d’un point de vue de classe. Nous plaidons pour les intérêts des travailleurs et de leurs familles et nous résistons en cela contre l’UE. Le NSV se base uniquement sur des arguments racistes.
Le NSV n’est cependant pas parvenu à mobiliser sérieusement. Avec le lancement de leur campagne, l’organisation a reçu beaucoup de mauvaises réactions d’étudiants et de jeunes qui étaient actifs contre l’extrême droite. Malgré le fait que le Vlaams Belang ait récolté 22 % des voix à Gand aux dernières élections, seulement 150 fascistes sont descendus dans la rue. C’est une expression du manque de soutien actif qu’ont des groupes comme le NSV.
Quartier étudiant occupé :
Il y a eu quelques problèmes dans le quartier autour de la rue d’Overpoort quand un gros groupe de fascistes s’est formé. Quelques centaines d’antifascistes ont été attaqués physiquement par le NSV sous la direction du responsable national des jeunes du Vlaams Blok, Hans Verreyt. Une équipe de gros bras qui n’étaient clairement pas des étudiants, ont chargé les antifascistes. Dans les bagarres organisées par le Vlaams Belang, ils ont frappé violemment de nombreux manifestants. Le Vlaams Belang se profile comme un nouveau parti « acceptable » mais nous avons vu dans la pratique que leur vieux noyau de fascistes durs est toujours dominant. Des antifascistes ont été physiquement frappés, surtout ceux qui sont d’origine immigrée ou ceux qui sont bien connus comme militants actifs du MAS. Un bon nombre de nos camarades ont été blessés par ces crapules fascistes.
La police attaque les victimes :
Au lieu de se retourner contre les fascistes qui étaient en claire minorité, la police a fait face aux antifascistes avec leur autopompe et un certain nombre de nos camarades dirigeants ont été arrêtés de manière très dure. Lorsqu’un groupe de nos militants a pris la route de la gare pour retourner dans leurs villes respectives, un responsable du district de Bruxelles du MAS a été violemment frappé et arrêté par un groupe de policiers. Et ce malgré que le MAS se soit clairement prononcé contre la violence, en face de l’extrême droite et de la police. Apparemment la police avait vraiment peur d’arrêter les brutes du Vlaams Belang et elle trouvait plus facile de s’attaquer aux jeunes de gauche. Notre supériorité numérique flagrante a fait que bon nombre de fascistes ont été raccompagnés dans leur bus et ont dû quitter la ville. Les étudiants de gauche dominaient très clairement le quartier étudiant Overpoort.
Un rapport de force très clair :
Le Vlaams Belang peut récolter de nombreuses voix aux élections, mais il est clair que leur noyau dur est isolé dans la société. Ca s’est illustré dans la différence de manifestants des deux côtés : 1500 contre 150 fascistes dont une grosse partie était des habitués des batailles de rue. Cela n’est pas accepté par des couches larges de la population. Avec le MAS, nous allons continuer à mener campagne contre la violence fasciste et contre l’illusion que le Vlaams Belang constitue une alternative aux politiciens traditionnels.