Afrique: Élites corrompues, seigneurs de guerres et propriétaires terriens combattus par la classe ouvrière et les pauvres.

Après une période de croissance économique rapide, l’Afrique a été sévèrement frappée par la crise économique. Le pronostic du FMI pour l’Afrique en 2009 est une croissance économique de 2%. Il s’agit d’un important ralentissement d’un taux de croissance de 5,2% en 2008 et représente une sévère récession dans de nombreux pays africains. En Afrique du Sud, une des plus grande économies et des plus développées du continent, avec 5% de croissance annuelle depuis 2004, est maintenant en recul de 1,8% pour le premier trimestre 2009. l’Angola représente le changement le plus radical, avec un taux de croissance de 14,8% en 2008 et maintenant réduit à -3,6%.

Par-Ake Westerlund, Rattvisepartiet Socialisterna (CIO – Suède)

La crise a plongé les États à travers le continent, après quelques années de surplus, à une augmentation rapide du déficit du compte courant et du du budget de l’État. Le changement dans la situation économique, avec une récession dans la production économique a intensifié les attaques sur les emplois. Dans le secteur minier, 360 000 emplois ont été perdus en République Démocratique du Congo. Dans le premier trimestre 2009, 25 000 mineurs ont perdu leur emploi en Afrique du Sud. Des luttes éclatent dans les ports, comme les dockers en Algérie, au Ghana et en Cote d’Ivoire qui se battent pour leurs emplois et leurs conditions. Des mouvements de chômeurs commencent à s’organiser notamment en Namibie et en RD Congo.

C’est un massacre pour les emplois dans le secteur public puisque le gouvernement fait des coupes dans une tentative désespérée dans les dépenses et augmentent les privatisations.

La récente visite d’Obama au Ghana visait à présenter un tableau optimiste de l’avenir du pays qui a nouvellement découvert la richesse pétrolière et la stabilité politique. Ce point de vue n’est pas partagé par les travailleurs et les jeunes, qui ont récemment manifesté contre le gel du recrutement dans le secteur public.

Les travailleurs du secteur public, dont les infirmière namibiennes, les enseignants au Gabon, les travailleurs des soins de santé en Afrique du Sud, et les académiques universitaires au Nigeria ont pris des action de grève contre les attaques sur les salaires et les conditions, les privatisations et les pertes d’emploi.

Arrogance, mentalité coloniale

Les contributions à la discussion sur l’Afrique ont mis en avant la nécessité de mettre derrière soi la mentalité coloniale et l’arrogance des média capitalistes, qui présentent l’Afrique comme un panier sans espoir avec des problèmes auto-infligés. Les conditions auxquelles font face la plupart des pauvres et de la classe ouvrière du continent sont barbares; le capitalisme est incapable de pousser la société en avant et de fournir un niveau décent de vie pour la majorité.

Dans des économiques comme celle du Nigeria, la société recule. Les routes de Lagos sont diminuées pendant la saison des pluie apportant le chaos du trafic comme elles ne sont pas maintenues. Les fonctionnaires dans les État fédérés n’ont pas vu leur salaire payé depuis plusieurs mois et les rapports des syndicats indiquent que 50 travailleurs sont morts de faim.

La crise du SIDA est catastrophique pour l’Afrique, avec 40% de la population adulte du Botswana infectée et 1000 personnes mourant chaque jour en Afrique du Sud. La crise climatique cause famine, inondations et déplacements de millions de gens. La rareté de l’eau, du carburant, de la nourriture et d’autres besoins basiques conduisent aux tensions entre communautés.

La situations désespérée conduit beaucoup à chercher une sortie individuelle au cauchemar de l’existence. L’année dernière, 67 000 migrants « illégaux » ont traversé d’Afrique vers l’Europe à travers la Méditerranée.

Dans des pays comme la Somalie, le Soudan, la RD Congo, les groupes armés et les milices remplissent le vide politique. Beaucoup de ces groupes sont supportés par des gouvernements corrompus ou reflètent le soutien pour le fondamentalisme religieux. Les forces capitalistes utilisent ces conflits comme une opportunité pour exploiter les ressources naturelles et vendre des armes. Les groupes armés misent sur le chômage, la frustration et le désespoir des jeunes, augmentés par les tensions ethniques et religieuses.

La force du mouvement ouvrier varie d’un pays à l’autre mais l’assaut des patrons, des élites politiques corrompues, des seigneurs de guerre et des propriétaires terriers soutenus par les puissances capitalistes et les multinationales, est combattu par la classe ouvrière et les pauvres.

Grève de 70 000 ouvriers de la construction en Afrique du Sud.

En Afrique du Sud, qui a une riche tradition de lutte ouvrière, commence la riposte. La semaine dernière (par rapport au 13/07/09, NDT), 70 000 ouvriers de la construction travaillant sur les stades de la prochaine Coupe du Monde sont partis en grève revendiquant une augmentation de 13% de leur salaire. La presse mondiale s’est focalisée sur le danger que la construction pourrait ne pas être terminée pour la proche Coupe du Monde.

L’Afrique a longtemps été le champ de bataille des puissances concurrentes comme la France, les États-Unis, la Grande Bretagne et anciennement l’Union soviétique. La Chine cherche désormais a augmenter son influence, étant dépendante à hauteur de 33% pour son approvisionnement en pétrole. La Chine est vue par certains comme un partenaire amical, vu son investissement dans les infrastructures, la ré-ouverture des usines et des mines et la construction de palais pour les gouvernements en échange de contrats lucratifs et de l’accès à la terre. Toutefois, pour les masses, elle sera considérée comme une puissance d’exploitation, comme l’ont montré les attaques contre les fonctionnaires chinois et les manifestations contre les patrons.

Alex Rouillard de la Gauche Révolutionnaire (CIO en France), résumait la discussion, mettant en avant la nécessité d’apprendre des échecs et des erreurs des partis communistes staliniens et des mouvements de libération nationale qui ont été incapables de renverser l’impérialisme et le capitalisme dans la région et dont les leaders, un fois au pouvoir, sont devenus des marionnettes des puissances principales. Cela a été vu avec la direction de l’ANC (African National Congress, parti de Nelson Mandela, Tabo Mbeki, etc.) en Afrique du Sud qui a conduit les politiques néo-libérales et s’est enrichie sur le dos du combat contre l’apartheid. Alex a aussi pointé l’échec des méthodes de guérilla au Congo et dans les autres pays africains.

Il y a la nécessité de construire des organisation de masses, des syndicats et des partis politiques qui sont capables de mener des combats unifiés des travailleurs et des pauvres contre le capitalisme et l’impérialisme. Cette tâche est embrassée par les sections du CIO au Nigeria et en Afrique du Sud. Au Nigeria, le Democratic Socialist Movement (Mouvement Socialiste Démocratique) pousse les dirigeants des syndicats à décider des actions contre le gouvernement et le patronat. Malgré une série de grèves générales depuis 2000, qui ont mobilisées les masses, les dirigeants syndicaux sont réticents à défier le capitalisme. Les camarades du DSM jouent un rôle dirigeant dans la Education Rights Campaign (Campagne des Droits de l’Enseignement), qui a été l’épine dorsale des étudiants pour les actions de solidarité, les grèves dans les universités conduisant à l’arrestation de militants CIO. Le CIO a pour but de renforcer ses forces de tout le continent africain en se livrant à toutes les luttes des travailleurs, des pauvres et des jeunes.

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