Ce lundi 29/11 il y avait à nouveau grève à la STIB, la société bruxelloise de transport en commun. Bien que la CGSP soit la seule organisation à appeler à la grève, la moitié des véhicules sont restés dans les dépôts. Une partie des travailleurs affiliés à la CSC et au syndicat libéral ont aussi participé à la grève et n’ont pas suivi les mots d’ordre de leur syndicat. Un certain nombre de travailleurs non syndiqués étaient aussi aux piquets.
La proposition d’accord avec la direction avait été repoussée par la base de la CGSP. Cet accord, long d’une quinzaine de pages, n’apporte aucune amélioration fondamentale aux conditions de travail. Les fréquents retards sur les temps de parcours – calculés beaucoup trop justes -, le manque d’effectif, la montée des passagers à l’avant des bus, ont non seulement eu pour conséquence d’empêcher les conducteurs de prendre leur temps de repos prévu, mais ont aussi récemment provoqué des accidents graves. De plus l’accord oblige les signataires au respect de la paix sociale. Beaucoup de travailleurs, y compris ceux qui sont affiliés à la CSC et à la CGSLB (syndicat libéral) n’en reviennent pas que les secrétaires de ces deux syndicats aient signé un tel accord.
Alors que les travailleurs étaient en grève le 10 novembre contre ce projet d’accord, les secrétaires de la CSC et de la CGSLB se sont empressés de signer l’accord.Dans quelle mesure les responsables syndicaux signataires de l’accord sont-ils représentatifs? Quelque 250 travailleurs de la STIB viennent récemment de changer de syndicat pour rejoindre la CGSP.Cela a incontestablement joué en faveur d’un renforcement de l’influence des militants CGSP pour la grève du 29 novembre. Cette dernière a été un succès: même la direction doit reconnaître que seulement la moitié des services ont été assurés.Des équipes de militants du MAS se sont rendues aux piquets des dépôts de Delta, de Haren, de Molenbeek, d’Ixelles et de Schaerbeek. Ces piquets n’empêchaient pas de sortir les véhicules conduits par ceux qui voulaient travailler.Il était important de persuader de la nécessité de la grève les collègues qui, aujourd’hui pour toutes sortes de raisons voulaient travailler. Les piquets voulaient éviter la stratégie de division et de domination de la direction et de certains secrétaires syndicaux en évitant toute confrontation physique avec les collègues qui voulaient travailler.
Les grévistes ont ainsi renforcé leur position majoritaire, mais sont en même temps conscients de la stratégie patronale de division et de la collaboration des secrétaires de la CSC et de la CGSLB. Au lieu de diviser les travailleurs, il faut au contraire souder les rangs dans l’entreprise même, jour après jour, et si possible en organisant des assemblées communes du personnel pendant les heures de travail. Histoire de voir notamment si les secrétaires syndicaux sont prêts à venir expliquer leur point de vue à la base et pas seulement à la direction ou dans des réunions de délégués syndicaux.