Le PSL mène activement campagne contre les divisions, qu’elles soient provoquées par le racisme, le sexisme, l’homophobie… Car, sans réaction collective, ces divisions ont encore de beaux jours devant elles et elles représentent un vrai danger. Avec la crise économique, les problèmes augmentent pour chacun. Pour les jeunes, la situation est particulièrement pénible: enseignement en manque de moyens, chômage en augmentation rapide,… Dans ce contexte, les divisions peuvent facilement faire leur nid, ce que nous refusons et combattons.<p<
Des emplois, pas de racisme!
Par Geert Cool
Si le Vlaams Belang et le Front National ont subi une défaite ce 7 juin, cela ne signifie évidemment pas que le danger a disparu ou que les campagnes antiracistes sont devenues superflues. Ailleurs en Europe, et notamment là où la crise a déjà frappé plus durement, les néofascistes ont réalisé des percées.
Le parti néonazi hongrois Jobbik a ainsi récolté 14% des voix, le BNP britannique 6%. Celui-ci a obtenu ses deux premiers députés au parlement européen. Il faut encore parler des populistes de droite qui ont, eux aussi, obtenu de bons scores, particulièrement le PVV hollandais de Geert Wilders, le Parti du Peuple danois et le Perussuomalaiset finlandais («le vrai finlandais»).
L’aversion que suscitent les partis traditionnels et leur politique ouvre un espace pour toutes sortes de néofascistes et de populistes de droite. La différence est que les chefs populistes existent surtout via la TV et mettent surtout en avant leur personnalité tandis que les néofascistes essaient de construire en plus un appareil politique et une présence permanente dans les quartiers (même si, chez nous, le FN a montré une furieuse incapacité à le faire).
Le déclin du VB est uniquement du au fait qu’il n’est plus le seul pour qui la rhétorique populiste constitue le fond de commerce. La chute a toutefois été amortie : avec 15%, il reste le deuxième parti de Flandre et les positions électorales tant de la NVA que de la Lijst De Decker sont loin d’être stables. Une crise économique peut brusquement rouvrir un espace aux idées racistes.
Car de plus en plus de gens – en perdant leur emploi, leur logement,… – vont aussi perdre la plupart de leurs liens avec la société. Cela peut conduire à une montée des frustrations et de la violence gratuite, y compris sur une base raciste. La Russie et l’Europe de l’Est nous donnent déjà un aperçu de ce genre de situation.
Il est cependant possible de stopper l’extrême-droite avec des mobilisations sur le terrain et un mouvement de gauche fort. La différence entre les élections européennes en Grande-Bretagne et en Irlande est éloquente de ce point de vue: les deux gouvernements ont été lourdement punis mais, là où une formation de gauche conséquente existait (le Socialist Party, notre parti-frère irlandais) aucun néo-fasciste ou populiste n’a pu profiter de la situation alors que le Socialist Party a gagné un siège au Parlement Européen.
En nous unissant pour lutter pour nos emplois et notre avenir, nous pouvons donner un sens à la colère et au mécontentement qui existent dans la population afin de construire un projet de changement véritable, dans la perspective du socialisme. Avec une réponse collective du mouvement ouvrier, le terreau sur lequel se développent le racisme, la violence et l’extrême-droite peut disparaitre.
Stop au sexisme et à la violence contre les femmes!
Par Margaret Collins (Etats-Unis)
En mai, la presse a accordé beaucoup d’attention à la pop star américaine Rihanna, battue par son copain le chanteur Chris Brown au cours d’une violente dispute.
Un sondage de la Commission pour la Santé Publique de Boston (USA) réalisé auprès de 200 adolescents a révélé que près de la moitié des sondés considéraient que c’était la faute de Rihanna si elle s’était fait battre et que 71% d’entre eux pensaient que la violence était une des composantes «normales» d’une relation amoureuse.
Un rapport du Journal Américain de Médecine Préventive estime qu’entre 25,5 et 53,6% des femmes vont subir un acte de violence conjugale dans leur vie. Bien que les hommes, hétéros ou homos, soient aussi victimes de ce genre de pratiques, ce sont les femmes qui de loin sont les plus affectées.
Selon le Bureau de Justice, la violence conjugale est la première cause de mort prématurée pour les femmes afro-américaines entre 15 et 45 ans et la septième cause de décès prématuré pour l’ensemble des femmes américaines. Cette violence ne touche pas toutes les femmes de la même manière en fonction des conditions sociales et économiques.
Les recherches montrent que c’est la pauvreté, et non la couleur de peau qui est le principal facteur de risque de violence conjugale. Le stress économique ne mène pas systématiquement à la violence, mais tous les types de violence, y compris la violence conjugale, sont plus fréquents dans les quartiers pauvres.
La crise amplifie ce phénomène, comme l’illustre la Ligne Téléphonique Nationale contre la Violence Domestique, qui faisait état au premier trimestre 2009 d’une hausse de 21% des appels par rapport à l’année précédente. La majorité des personnes qui appelaient ont mentionné la baisse de leurs revenus.
Des emplois stables avec un salaire correct, davantage de logements sociaux, des soins de santé meilleur marché, des services sociaux plus nombreux (entre autres dans le domaine des crèches) permettraient déjà de résoudre une bonne partie des problèmes. La lutte contre les violences infligées aux femmes doit donc partie de la lutte contre un capitalisme en crise qui a de moins en moins de perspectives à nous offrir.
NON à l’interdiction du voile!
Fin juin, la direction de l’athénée de Rooseveltplaats à Anvers a décidé d’interdire le foulard à partir de l’an prochain. Tous les symboles religieux et politiques sont bannis au nom de «l’égalité des chances».
La direction parle aussi du «respect nécessaire envers ceux qui pensent autrement» dont doivent faire preuve les filles musulmanes. Que la direction montre du respect vis-à-vis de ses élèves est visiblement moins nécessaire : elle a interdit le foulard d’un coup, sans discussion.
Ce sont les foulards musulmans qui sont visés aujourd’hui, mais le reste peut aussi être touché. Pourra-t-on bientôt encore porter un T-shirt Che Guevara? Et que se passera-t-il pour celui qui a une croix au cou? Beaucoup de filles ne considèrent pas leur foulard comme un symbole religieux, mais comme une partie de leur identité, visiblement peu et mal acceptée. Ce n’est pas la première fois qu’une telle discussion arrive, il y a déjà eu celles portant sur les piercings ou sur le renvoi de deux filles ‘gothiques’ d’une école d’Anvers.
Il y a des problèmes dans des écoles à taux élevés d’immigrés comme l’athénée de Rooseveltplaats, mais ce ne sont pas les jeunes qui sont responsables de cette situation. Nous nous opposons à l’interdiction du foulard, mais aussi à ceux qui veulent imposer son port dans la communauté immigrée ou dans les pays musulmans.
Interdire les foulards n’est pas un signe de «neutralité» ou «d’objectivité». Le professeur de Droits de l’Homme Eva Brems a affirmé : «Les partisans d’une interdiction trouvent apparemment l’animosité active plus neutre que la tolérance passive». Elle a qualifié l’interdiction du foulard de «pseudo-objectivité qui joue la carte de l’intolérance».
Nous considérons le foulard comme un choix individuel. Les filles doivent elles-mêmes pouvoir décider de ce qu’elles portent sur leur tête.