HAUTES ÉCOLES
FACE À LA TENDANCE MONDIALE de libéralisme économique, de concurrence et de recherche de profits, notre Belgique fait figure d’irréductible résistante face à l’envahisseur personnifié par la logique capitaliste. Mais pour combien de temps? Tout le monde est mis dans le même sac: selon le grand patronat, l’enseignement doit être rentable. Un minerval rapporte, une formation ne génère aucune richesse. Cette politique vise tout particulièrement les Hautes Ecoles.
François Jacquet
En 1994, la Communauté française fait fusionner 113 écoles supérieures en 30 Hautes Ecoles, jetant les étudiants à la rue. En 1996, le budget total pour le non universitaire est fixé à 257 millions d’euros niant une éventuelle proportionnalité à la population estudiantine. En 2003, cette dernière est passée d’environ 60 000 à 68 000. Conséquences directes: pas de nouveau matériel, de nouveaux locaux ni même de professeurs. Quand bien même une Haute École voit ses moyens subsides grandir, c’est avec un retard considérable et au détriment des autres HE (le budget total n’évolue jamais).
Les cris alarmistes du Conseil Général des Hautes Écoles (pouvoirs organisateurs, syndicats, professeurs, étudiants…) retentissent dès juin 2003. Le gouvernement propose une étude complète des Hautes Écoles dans la perspective d’apporter une solution pour 2007. Pour parer à l’urgence, disent les ministres concernés Arena (PS) et Simonet (CDH), les Hautes Écoles n’ont qu’à utiliser leur bas de laine. L’ennui, c’est que ce bas de laine fond depuis des années suite au sous financement (rappelons que les subsides de l’enseignement supérieur à hauteur de 7% du PIB ont été réduits à 5% malgré la croissance démographique des étudiants). Ca ne tiendra jamais 3 ans.
Mis sous pression par leurs affiliés, les syndicats ont lancé une série de grèves et de manifestations. La FEF et l’UNECOF, représentant les étudiants, sont juste parvenus à essouffler le mouvement en organisant des mobilisations aussi nombreuses que peu coordonnées. Mieux encore, le niveau politique général des slogans et l’animation syndicale est à chaque fois une nouvelle occasion pour la presse de discréditer les étudiants. Seules des actions coordonnées et véritablement unies entre étudiants et personnel des Hautes Écoles et des universités peuvent arracher des victoires sur base d’un rapport de force. L’idéal, pour porter nos revendications avec un poids effectif sur le gouvernement, serait de lier nos luttes avec celles de la classe ouvrière, attaquée différemment mais par le même agresseur: la logique capitaliste prônant la perte de tous nos acquis sociaux et démocratiques. C’est ce combat que mène Etudiants de Gauche Actifs, l’organisation étudiante du MAS. Activons nous dans la lutte et renversons ensemble de tout notre poids le rapport de force!