Ecole d’été du CIO -Les jeunes frappés par la crise capitaliste

C’est Sean Figg du Socialist Party (CIO – Angleterre et Pays de Galles) qui a introduit la discussion de l’école d’été européenne du CIO consacrée aux luttes des jeunes et des étudiants. Sean a souligné la situation terrible à laquelle est confrontée la jeunesse en conséquence de la crise économique capitaliste. La récession a vu la réémergence d’un chômage de masse parmi la jeunesse dans toute une série de pays, il y a ainsi maintenant 750 000 chômeurs qui ont entre 18 et 25 ans au Royaume-Uni…

Par Conor Payne, Socialist Party (CIO – Irlande)

En France, le chômage des jeunes s’élève maintenant à 22%. Laura, une camarade d’Irlande, a expliqué qu’après avoir grandi dans une phase de croissance économique, la jeunesse irlandaise n’a maintenant pour seul avenir que la survie sur base d’allocations de chômage.

La réponse des gouvernements, face à cette situation, est de forcer les jeunes à accepter des emplois mal payés, via des coupes dans les allocations et via des programmes de travail obligatoire. En même temps, la possibilité d’accéder à une éducation décente est attaquée en ce moment à travers toute l’Europe par des coupes budgétaires et par l’introduction de frais d’inscription ou leur hausse. Le rétrécissement du panel de choix offerts aux jeunes va constituer la base d’une contre-attaque et d’une radicalisation large, au fur et à mesure que les jeunes vont se mettre à réclamer un futur décent, ce que le système capitaliste ne peut leur fournir. Toute une série d’orateurs ont parlé des lutes qui ont émergé depuis le début de la crise. La récente grève des lycéens en Autriche et en Allemagne, la révolte de la jeunesse en Grèce et le rôle des jeunes travailleurs lors de batailles industrielles cruciales en France, sont autant de signes avant-coureurs des événements à venir.

Des orateurs d’Allemagne et d’Autriche – qui ont joué un rôle important en tant qu’organisateurs de l’important mouvement des lycéens qui s’est développé dans ces pays – ont partagé leur expérience lors de leurs rapports. Paula d’Allemagne a mentionné le fait qu’un grand nombre de jeunes se sont mis en lutte pour la première fois : 250.000 jeunes sont descendus dans les rues le 17 juin en Allemagne, en opposition à la politique du gouvernement sur l’enseignement. Certains ont aussi manifesté devant une banque qui vient de se faire renflouer par le gouvernement, avec entre autres le slogan «De l’argent pour l’enseignement, pas pour les banques». Les étudiants ont organisé des meetings dans les écoles partout dans le pays, et ont formé un comité de coordination national et certaines concessions ont déjà été arrachées au gouvernement. Les membres du SAV (CIO – Allemagne) ont appelé les étudiants à renforcer leurs liens avec les luttes des travailleurs et ont mis en avant un appel pour une grève générale de 24 heures. Sebastian d’Autriche a décrit la grève, principalement organisée par sms, de 60.000 lycéens qui a suivi lé décision du gouvernement d’allonger l’année scolaire de 5 jours dans le cadre de ses attaques contre les conditions de travail des enseignants. Ce mouvement a forcé le gouvernement à faire marche arrière.

Ces grèves lycéennes prouvent qu’une action militante paye. Cela illustre notre avenir, au fur et à mesure que de plus en plus de jeunes seront contraints de réagir face au désespoir que leur réserve leur avenir sous le système capitaliste.

Un aspect important de la discussion a été la campagne Youth Fight for Jobs (Les Jeunes se Battent pour les Emplois) lancée au Royaume-Uni par notre organisation International Socialist Resistance. Cette campagne large a soulevé d’importantes revendications en opposition aux pertes d’emploi, pour le partage du temps de travail et pour un programme massif de travaux publics afin de créer de l’emploi.

Ben Robinson a ainsi raconté comment la campagne YFFJ a remporté le soutien de trois syndicats nationaux, a organisé une belle manifestation de 600 personnes dans le cadre du mouvement anti-G20, et a construit des groupes locaux dans toute une série de régions. Dans la plupart des pays, le chômage n’a pour le moment généralement pas encore mobilisé des manifestations de masse et la contre-attaque des chômeurs peut être compliquée du fait de leur isolement dans la société. Toutefois, cela peut changer au fur et à mesure que la réalité de la crise économique va faire son chemin dans la conscience des jeunes. Par conséquent, ce point devrait être une priorité cruciale pour le travail du CIO dans la jeunesse.

D’autres camarades ont parlé d’autres campagnes victorieuses. En Grèce, nous avons lancé une importante campagne environnementale sous le nom de «Green Attack». En Suède, nous avons mené une grève de lycéens en guise de protestation contre le massacre de Gaza. Une autre campagne de jeunes, de travailleurs et d’habitants des quartiers est parvenue à empêcher la fermeture d’une maison des jeunes à Stockholm. En Irlande, nous avons joué un rôle crucial dans la construction de l’organisation Free Education for Everyone (Education Gratuite pour Tous), qui cherche à construire une opposition militante de masse contre les plans du gouvernement visant à réintroduire des frais d’inscription. Nous avons entamé ou poursuivi un important travail anti-raciste dans des pays tels que la Belgique, le Royaume-Uni et la Suède.

Un autre aspect de la discussion a été le rôle de la jeunesse par rapport au développement de nouveaux partis des travailleurs. Solid par exemple, l’organisation de jeunes de Die Linke en Allemagne, a émergé en tant que pôle d’attraction pour les jeunes radicalisés.

Mischa d’Allemagne a conclu la discussion en soulignant le caractère central de la jeunesse pour le CIO et la nécessité d’être créatif dans notre approche, dans notre utilisation des médias tels qu’internet, et dans le type d’actions dans lesquelles nous nous engageons. Mischa a aussi fait remarquer que la montée de l’extrême-droite et les récents conflits sectaires en Irlande du Nord montrent qu’il existe un danger que des jeunes répondent à la situation présente par des actions désespérées. Toutefois, les contradictions entre les attentes des jeunes et la réalité à laquelle ils sont maintenant confrontés sous le capitalisme signifie que si la bonne direction leur est proposée, la jeunesse peut jouer un rôle crucial dans la période à venir dans le développement de la lutte des classes et dans la lutte pour le socialisme.


Le Comité pour une Internationale Ouvrière, CIO

Le capitalisme est un système mondial et il doit être combattu à la même échelle. C’est pourquoi le Parti Socialiste de Lutte fait partie d’une organisation marxiste internationale: le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO), un parti mondial actif sur tous les continents. Notre lutte en Belgique s’inscrit dans le cadre d’une lutte des travailleurs du monde entier pour un société socialiste car si la révolution socialiste éclate sur le plan national, elle se termine sur l’arène internationale. La démocratie ouvrière et la planification socialiste de la production ne peuvent se limiter à un seul pays. C’est d’ailleurs l’isolement de la Russie soviétique qui a conduit à sa dégénérescence à partir de 1924.

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