Action unifiée contre la politique d’austérité du gouvernement et du patronat

LE CONSEIL CENTRAL de l’Économie a proposé dans son rapport annuel un plafond de 5,3% de hausse des salaires pour les deux années à venir. Avec l’inflation et l’augmentation des barèmes, ce ne sera que 1%. De plus, avec la hausse des prix pétroliers qui absorbe cette année 0,5% du pouvoir d’achat des ménages, rien ne restera de ce 1%. Les négociations pour l’accord interprofessionnel vont commencer dans ce cadre.

Anja Deschoemacker

Tous les problèmes épineux sont rassemblés dans ces négociations pour permettre au gouvernement de présenter un budget "modéré". Mais ce caractère "modéré" peut être remis en cause: une toute petite partie seulement est prévue pour les revendications du non marchand, secteur à soutenir pour garantir des soins de bonne qualité.

Rien d’étonnant dans une tel contexte que la surenchère communautaire monte. La bourgeoisie de ce pays sait depuis longtemps qu’il faut diviser pour mieux régner. Alors que les patrons flamands, bruxellois et wallons réunis dans la FEB préparent de concert les attaques contre les droits et les conditions de travail de tous les travailleurs, les médias gonflent les problèmes communautaires. Ainsi le 9 novembre, une commission spéciale avec des représentants de tous les gouvernements commence à discuter de la scission de Bruxelles Hal Vilvorde.

Le gouvernement flamand n’est pas seulement à l’offensive sur le terrain communautaire, mais aussi sur le plan socio-économique. Le budget correspond aux normes financières les plus strictes (afin d’inciter les autres gouvernements à faire de même, ce qui voudrait dire qu’il n’y a pas d’argent pour résoudre les problèmes de l’enseignement flamand et dans le non marchand. Vandenbroucke ne voit pas de marge pour des hausses de salaire, mais il veut privatiser une partie de l’encadrement des chômeurs. Patricia Ceysens, présidente du groupe VLD au parlement flamand, a lancé un appel pour réévaluer le rejet de la directive européenne Bolkestein (la libéralisation des services); etc.

Les politiciens francophones se cachent derrière ce chantage néolibéral. Ils ne défendent pas vraiment ce qui reste du système social et font porter toute la responsabilité sur le gouvernement flamand. C’est un peu comme dans les séries policières, avec le "bon" et le "mauvais" flic lors des interrogatoires. Ils ont évidemment le même objectif. Aujourd’hui, tous les dirigeants s’accordent sur le fait que notre système social, conquis par la lutte ouvrière, est devenu un obstacle pour les profits des entreprises.

La résistance unifiée des travailleurs flamands, bruxellois et wallons est indispensable pour stopper le train néo-libéral de la bourgeoisie belge et pour imposer de réelles solutions au chômage, à la pauvreté galopante, aux cadences de travail, à la flexibilité, à la cherté du logement… Il faut trouver une solution aux problèmes linguistiques. Par exemple les Flamands doivent pouvoir être accueillis dans leur propre langue dans les hôpitaux et les services à Bruxelles, ce qui est possible par un élargissement du cadre du personnel, par l’organisation de cours de langue pendant les heures de travail,…

L’installation dans la périphérie bruxelloise de couches plus aisées fait grimper le prix des loyers: on peut permettre aux moins fortunés d’y rester par une politique massive de logements sociaux.

Cependant les partis traditionnels ne mèneront jamais une telle politique. Seule la population ouvrière est capable d’élaborer un projet véritablement démocratique pour la question nationale et ce, sur base de négociations réelles, et pas de simples chantages. C’est elle qui a intérêt à résoudre ces problèmes. Les partis flamands au pouvoir ne les citent que pour faire avaler à tout le pays un programme néo-libéral.

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