Une petite centaine de militants des environs de Bruxelles, surtout de la FGTB mais également de la CSC, ont répondu à l’appel d’urgence à la solidarité avec les travailleurs de IAC-Fiat. La directionde IAC-Fiat essaye de créer un précédent. Si elle réussi, plus rien ne fait obstacle à l’arbitrage patronal.
Nous avons déjà décrit dans un précédent article (voir ici), les tentatives brutales faites par la direction pour contourner la loi Renault et la protection des délégués. Pour cela, elle utilise un montage juridique "de fragmentation artificiel" de l’entreprise: elle prend les travailleurs en otage afin de mettre pression sur les délégués pour qu’ils démissionnent volontairement. Elle instrumentalise la justice en référé, recours aux astreintes et à la criminalisation des délégués. Pour complètement laisser pourrir le climat social, elle vient encore de décider le licenciment pour faute grave de 5 travailleurs. Leur faute grave était d’avoir participé à une action syndicale pacifique…
La directionde d’IAC-Fiat essaye de créer un précédent. Si elle réussi, plus rien ne fait obstacle à l’arbitrage patronal. Ce n’est pas pour rien que le comité exécutif du syndicat des employés, le Setca de Bruxelles-Hal-Vilvorde, a appelé à une mobilisation physique. Les patrons de tous les secteurs se lèchent les babines: si la direction d’IAC-Fiat l’emporte, ces méthodes seront vite appliquées ailleurs.
Les patrons qui voudraient encore suivre la voie de la concertation sociale seraient ridiculisés par leurs collègues plus radicaux et perdraient d’ailleurs en compétitivité. Ce n’est donc pas étonnant que les travailleurs d’IAC ont reçu le soustien de nombreux sécretaires syndicaux, mais surtout de délégations syndicales (entre autres Cytec, Spy, Sitel et Mobistar). De nombreux militants se sont spontanément mobilisés pour exprimer leur solidarité.
Après quelques brefs speech, nous nous sommes dirigés vers le siège principal pour obtenir des pourparlers avec Mr Randa, le PDG. Comme d’habitude ces temps-ci, les portes sont restées fermées. Nous nous sommes donc dirigés en caravane de voitures vers la villa impressionante du PDG à Tervuren, où nous étions attendus non seulement par la police, mais aussi par quelques body-guards italiens engagé pour l’occasion. La direction prenait probablement ses rêves pour la réalité en immaginant que nous allions essayer de molester le PDG. Nous avons simplement diffusé des toutes-boites dans le quartier et avons demandé que dialogue social puisse avoir lieu. D’autres actions vont suivre.