Solidarité avec les étudiants iraniens

Comme le montrent les dernières déclarations de Dewael, la Belgique (ou plutôt son gouvernement) s’intéresse bien plus à ses relations économiques avec l’Iran qu’aux victimes du régime religieux iranien !! Quand la Belgique déclare que l’Iran est un pays où il n’y a pas de risque pour l’intégrité physique des candidats réfugiés s’ils rentrent dans leur pays, il nous semble important de rappeler que l’Iran lapide les femmes qui ne se plient pas aux moeurs imposés par le régime islamique, arrête de manière arbitraire des étudiants et des travailleurs, condamne à mort ceux qui osent critiquer le regime des Mollahs et les pend sur la voie publique, …

Jean

En ce qui concerne les étudiants iraniens, voici un compte-rendu non exhaustif des actes commis à leurs encontres depuis 1999. En juillet 1999, des milliers d’étudiants manifestaient pour soutenir les réformes démocratiques du président Khatami élu triomphalement deux ans plus tôt. Mais Khatami, qui ne voulait pas rompre avec la classe dominante dont il est issu, avait alors soutenu la répression féroce contre les étudiants. Bilan : 5 morts, de nombreux blessés. Septembre de la même année : arrestation et condamnation à mort de 4 des leaders étudiants pour avoir participé aux manifestations.

En novembre 2002, Hachem Aghajar, professeur à l’université de Téhéran est condamné à mort pour avoir déclaré pendant un de ces cours qu’il ne fallait pas suivre aveuglément un chef religieux . Suite à cette condamnation un mouvement spontané d’étudiants se déclenche sur l’université. Face aux milliers d’étudiants, auxquels se sont joint des travailleurs, défilant dans les rues de Téhéran pendant plusieurs jours, le chef religieux d’Iran est obligé de céder et d’annuler ladite condamnation.

Les manifestants étaient moins nombreux qu’en 1999, mais plus déterminés. Ils scandaient: “les chars et les fusils n’ont plus aucun pouvoir!”.

Ils n’avaient plus aucune confiance en Khatami. Bien que réélu en 2001, il n’a résolu aucun des problèmes qui accablent la population et plus particulièrement la jeunesse (2/3 de la population). Néanmoins, fin novembre, 5 dirigeants étudiants sont arrêtés pour avoir «organisé» les manifestations de soutien et pour avoir scandé : «Mort aux Talibans, à Kaboul comme à Téhéran !!»

Le chômage réel touche 30% de la population, les loyers montent en flèche, l’inflation est très élevée. Les contraintes du régime en matière de moeurs continuent de peser sur la jeunesse comme une chape de plomb. Les mouvements des étudiants iraniens annoncent des mouvements de protestation plus large. La jeunesse ne craint pas d’affronter le régime; elle n’a pas connu la défaite sanglante de 1979-80 face à la contre-révolution islamique. Les travailleurs et les paysans iraniens observent à présent le mouvement étudiant avant d’entrer en lutte à leur tour. A ce moment-là, le régime des mollahs tremblera sur ses bases comme jadis celui du Shah.

C’est pourquoi EGA met en avant la nécessité d’avoir des mouvements étudiants forts qui se tournent vers les travailleurs, à savoir la classe qui produit les richesses et qui seule a la force économique de renverser ce système et de faire tomber les états dictatoriaux qu’il génère.

La seule solution pour l’Iran est la création d’un état socialiste, et cela ne pourra se faire que de par une collaboration étroite entre les jeunes (le plus souvent les premiers à réagir) et les travailleurs. « Qui a la jeunesse a le futur », disait Lénine…

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Première page de Lutte Socialiste