Solidarité avec les travailleurs d’IKEA!

Hier matin, nous nous sommes rendus à l’IKEA d’Hognoul, en région liégeoise, où le personnel est en grève depuis vendredi. Alors que la magasin va avoir près de 6.000 m² de surface en plus, la direction a décidé de supprimer 50 emplois… Pour les travailleurs, IKEA utilise le prétexte de la crise pour restructurer.

Reportage photos

Quand nous arrivons sur le piquet, l’acceuil est fraternel. Nos tract, avec en en-tête "Devons-nous payer pour leur crise?" sont bien reçus et font écho à un sentiment largement partagé par les travailleurs. Le plan de crise d’IKEA, des "mesures préventives" selon la direction, passe très mal. En 2008, IKEA avait réalisé un chiffre d’affaire de 87 millions d’euros. Pour l’instant, les prévisions parlent d’un chiffre d’affaire équivalent à 87% de celui de l’année dernière pour 2009, soit 80 millions d’euros. "La crise a bon dos", nous explique Jean-Marie Lefevre, délégué CSC-CNE.

Il poursuit: "La détérioration des conditions de travail que l’on prévoit est inacceptable. 50 emplois sont supprimé, dont tous les CDD, des heures de travail sont supprimées, les malades ne sont plus remplacés, de même que les travailleurs en formation, des pauses sont jetées à la poubelle,… la liste est longue. On demande aussi une grande polyvalence et mobilité interne aux travailleurs en remplacement d’un service "coup de feu" maintenant supprimé. Tout cela alors que la surface du magasin va passer de 33.000 m² à environ 39.000!"

"L’ambiance est mauvaise depuis longtemps déjà. La communication est pitoyable et on n’a vraiment pas l’impression d’être grand chose pour la direction. Au début de la semaine passée, nous avons tenu des assemblées générales pour informer le personnel. Les problèmes sont à tous niveaux. Au national, la délégation n’est pas respectée. Les Conseils d’Entreprise reportent sans cesse les points que nous voulons discuter. Et puis, au niveau local, il y a ce fameux plan de crise, très drastique, alors que tous les magasins IKEA en Belgique rapportent de l’argent."

Vendredi, les travailleurs décident alors spontannément de débrayer. L’une d’entre eux nous explique "Pour agrandir, les conditions étaient de 50 emplois en plus, pas en moins! Pourtant, IKEA est toujours en bénéfice. Et puis, derrière cette attaque contre nous, c’est aussi la clientelle qui est visée. Le service aux clients va être déprécié. D’ailleurs, ils sont nombreux à le comprendre, même si parfois ils ont fait un long voyage pour arriver ici" La délégation syndicale s’est de suite rangée derrière les travailleurs, mais au delà du magasin, ou du secteur de la distribution, chacun comprend bien que la problématique est beaucoup plus globale.

"Beaucoup de clients sont aussi solidaires parce qu’ils ont eux-mêmes des problèmes. Ici, le mal-être est présent partout dans la société, et on doit tous réagir." Ici et là, on parle encore de la manifestation du 15 mai dernier, à l’appel de la Confédération Européenne des Syndicats, avec le regret qu’il n’y a pas de perspective pour une véritable lutte généralisée. Un plan d’action discuté dans les entreprises pour éviter que les travailleurs ne doivent payer la crise aurait indéniablement du succès.

Un autre point de discussion a bien entendu concerné le prolongement politique des luttes. Peu de travailleurs parlent du PS, et la moindre référence au Pacte des Générations ou aux Intérêts Notionnels suffit à faire fondre la moindre illusion, et l’appel pour un nouveau parti des travailleurs reçoit beaucoup d’attentions.

Aujourd’hui, une réunion a leiu avec la direction. L’affaire reste à suivre…


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