Attentat à Bruxelles. Cela aurait pu être pire, comment empêcher que cela n’arrive ?

Photo: PPICS

Nombreux sont ceux qui se le demandent. Ces dernières semaines, des attentats et tentatives d’attentats ont eu lieu à Paris, Manchester et Londres notamment. Bruxelles suit maintenant à nouveau, un peu plus d’un an après les terribles événements du 22 mars 2016, où des bombes avaient explosé à l’aéroport de Zaventem et à la station de métro Maelbeek.

Nous ne connaissons encore que peu de choses concernant l’attentat de Bruxelles-Central: une explosion a eu lieu, suivie d’un incendie, d’une panique, le coupable ayant ensuite été éliminé. L’auteur était connu de la police pour des délits de droit commun. Cette attaque terroriste n’a pas fait de victime, à l’exception de son auteur abattu par les militaires, l’engin explosif n’ayant pas bien fonctionné.

Nous condamnons ce nouvel attentat qui, une fois de plus, visait des gens ordinaires: des navetteurs qui rentraient chez eux après avoir travaillé tard et d’autres passagers, des cheminots qui donnent le meilleur d’eux-mêmes en dépit de la chaleur,…

Cet attentat n’a heureusement pas fait de victimes à l’exception de son auteur, mais il renforce l’aspiration à disposer d’une plus grande sécurité. Nous partageons ce souhait.

La politique de sécurité du gouvernement Michel et des autres gouvernements européens repose sur l’extension des moyens de répression et l’accroissement du nombre de soldats dans les rues. Cette approche n’a pas mis fin aux attentats. Nous avons besoin d’un débat sérieux qui aborde les causes de l’augmentation des attentats ces derniers temps, faute de quoi seuls les symptômes seront discutés sans que la maladie ne puisse être traitée.

La sécurité ne peut être qu’une illusion dans un cimetière social. La politique actuelle conduit à une polarisation sociale croissante : les riches sont caressés dans le sens du poil tandis que de plus en plus de gens sombrent dans la misère. Ainsi, à Bruxelles, un enfant sur trois vit dans une famille pauvre, selon l’Unicef. La sécurité sociale de grandes couches de la population est mise à mal. Comment dès lors s’étonner qu’un tel contexte donne lieu à une augmentation de la violence ?

Les raisons qui se trouvent derrière les divers attentats sont souvent amalgamées. Dans ce cas-ci, peu de choses sont encore connues quant aux motivations de l’auteur.

Un lien avec Daesh existe souvent. La politique de guerre et de pillage menée au Moyen-Orient – activement menées ou soutenues par les politiciens de droite d’Europe occidentale et des Etats-Unis – a renforcé le pouvoir de toutes sortes de seigneurs de guerre barbares et de groupes réactionnaires tels que Daesh. Au lendemain de l’attentat de Manchester, le dirigeant travailliste britannique Jeremy Corbyn faisait remarquer : ‘‘La compréhension approfondie des causes du terrorisme représente une part essentielle de la réponse à offrir pour protéger la sécurité des gens. Il faut lutter contre le terrorisme et non pas lui donner du nouveau carburant.’’ A la suite de cela, il a souligné à juste titre le lien qui existe entre les guerres et le terrorisme qui sévit dans nos pays.

Les discriminations, la politique étrangère impérialiste et les nombreuses années de soutien aux dictatures du Moyen-Orient notamment et, plus près de nous, les politiques d’austérité antisociales, expliquent qu’une infime minorité de jeunes deviennent la proie de groupes aux méthodes réactionnaires comme le terrorisme. Assurer que chacun puisse disposer de bonnes perspectives d’avenir avec un travail décent, un logement abordable et la capacité d’aller de l’avant dans sa vie, voilà la meilleure manière de limiter le terreau sur lequel les groupes réactionnaires et le terrorisme peuvent se développer.

Le système capitaliste est plongé dans une crise profonde qui érode les perspectives d’avenir d’un groupe de plus en plus important de la société, qui lui devient aliéné. Cela ouvre la voie à des éléments de barbarie, comme le terrorisme et d’autres formes de violence arbitraire. Notre combat visant à changer de société est synonyme d’un combat pour que chacun puisse disposer d’un bon avenir. Il existe suffisamment de moyens pour ce faire sur cette terre, mais ils sont accaparés dans les mains d’une infime élite. Ces ressources pourraient être utilisées pour satisfaire les besoins de la majorité de la population, c’est ce que nous entendons par ‘‘socialisme’’. Ce n’est qu’ainsi qu’il sera possible d’en finir une fois pour toutes avec la pauvreté, la misère, les guerres, la haine et le terrorisme.

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