Nos hôpitaux font aujourd’hui face à de sérieux problèmes et carences. La politique néolibérale des dernières années y a laissé des traces très profondes. Les mesures d’économies, avalisées par l’ensemble des partis traditionnels, ont sérieusement mis à mal les soins de santé. Les problèmes récurrents auxquels nous sommes confrontés sont le plus souvent dus à un manque flagrant de moyens investis pour notre santé.
Par Karim Brikci, second candidat sur la liste francophone LCR-PSL et délégué FGTB à l’hopital Brugman à Bruxelles
Le manque aigu de personnel dans l’ensemble des institutions hospitalières, qu’elles soient publiques ou privées, est aujourd’hui la règle. Cela dans une période où la charge de travail ne cesse de s’accroître vu le vieillissement de la population, l’augmentation des activités,… Il n’est dès lors pas étonnant d’apprendre que le nombre d’heures supplémentaires prestées par le personnel est en pleine explosion. C’est par milliers qu’ont compte ces heures par hôpital, sans qu’on puisse bien entendu les récupérer et encore moins se les faire payer. Ce sont des dizaines d’équivalents temps plein qui doivent être assumés par un personnel déjà épuisé. Les travailleurs se trouvent dans une situation de stress inacceptable et le nombre de burnout est aussi en pleine augmentation, avec toutes les conséquences que cela implique.
Il faut dénoncer très sévèrement la dégradation importante de nos conditions de travail. En plus des horaires ultra-flexibles auxquels sont confrontés les travailleurs du secteur, les contrats précaires (CDD, intérims, article 60,…) et les salaires de misère sont devenus la norme. Il n’est malheureusement pas rare de croiser un travailleur qui gagne un petit 1.100 euros par mois. Un travailleur du réseau IRIS (Interhospitalière Régionale des Infrastructures de Soins, structure regroupant les neuf hôpitaux publics de Bruxelles) arborait lors d’une manifestation du secteur une pancarte: “Comment puis-je nourrir ma famille aujourd’hui avec 1.100 euros ?” Il n’est bien entendu pas possible de rêver d’une prime de fin d’année (retirée il y a peu dans de nombreuses institutions) ou de 13ème mois.
Pour le PSL, ainsi que pour une partie importante du personnel des soins de santé, il est inacceptable que cette situation continue. Les conséquences de ce manque de moyens sont très claires dans notre secteur : avec le manque de temps et le stress qui en découle, il est impossible d’assurer les soins des patients dans les meilleures conditions.
C’est notre santé, celle de nos parents, de nos enfants qui est en jeu. Nous exigeons de la direction de nos syndicats un plan d’action réfléchi et mobilisateur. Il faut construire un rapport de forces pour obtenir des moyens supplémentaires et arrêter la destruction de nos soins de santé. Et gare à ceux qui viendront nous dire qu’il n’y a pas d’argent ! Nous répondrons qu’il suffit d’aller regarder dans la poche des bénéficiaires des intérêts notionnels ou d’autres cadeaux faits aux patrons ces dernières années. Plus que jamais, tous ensemble pour des soins de santé de qualité !!!
- Rubrique "soins de santé" de socialisme.be