Bruxelles. Rassemblement de solidarité avec la contestation du Rif

La colère contre le régime est croissante au Maroc. Les mobilisations se renforcent dans les différentes villes du pays, y compris dans le Sud. Ce dimanche 11 juin, des dizaines de milliers de personnes ont envahi le centre de la capitale marocaine en soutien à la contestation qui se développe au Nord du pays depuis des mois et afin d’exiger la libération des leaders du mouvement récemment arrêtés. Ce vendredi soir, un rassemblement a également eu lieu en Belgique, à Molenbeek. Plus de 200 personnes se sont rassemblées au cri de « Vive le peuple marocain ».

Par Julien (Bruxelles)

Debut de semaine dernière, le porte-parole du Hirak, Nasser Zefzafi a été incarcéré, ainsi que d’autres représentants de ce mouvement né fin 2016. Mais la répression, plutôt que de calmer les masses, a jeté de l’huile sur le feu. Une pancartes du rassemblement bruxellois déclarait ainsi « Nous sommes tous des Zafzafis », et ce malgré la terrible répression qui caractérise le régime.

A Al Hoceima, épicentre de la lutte, au Nord du pays, un appel à une grève générale de 3 jours a été lancée et largement suivie ce jeudi 1er juin. Cet appel, lancé par un dirigeant du Hirak, permet de renforcer le rapport de force. Elle a été suivie dans plusieurs villes voisines et accompagnées de sit-in et de manifestations dans le reste du pays. (1)

Tout comme lors du mouvement de 2011 en Tunisie, la jeunesse a joué un rôle moteur pour initier le mouvement, la colère contre le manque d’emplois et de perspectives d’avenir étant énorme. C’est maintenant au tour des travailleurs d’entrer résolument en action en bloquant les responsables de la misère : les capitalistes. Assurer la poursuite de l’extension du mouvement sera primordial pour empêcher le royaume de réprimer les manifestations. Les principales revendications : pour des emplois, pour des droits démocratiques pour tous et contre la répression permettent d’impliquer chacun dans la lutte.

Concernant l’élargissement de la lutte, la nouvelle porte-parole du Hirak depuis l’arrestation de Zefzafi, Nawal Ben Aissa, explique que «[les femmes] ont vraiment pris leur place à partir du 8 mars. On a manifesté, pas pour célébrer cette journée, mais pour dénoncer notre situation». (2) « Après les arrestations de militants, les femmes n’avaient plus le choix. Elles devaient sortir dans la rue pour soutenir leur mari et leurs enfants. »

L’entrée en scène du mouvement ouvrier et du mouvement des femmes au travers de méthode d’actions collectives constitue une excellente nouvelle. Une prochaine étape pourrait être l’établissement de comités de luttes locaux dans les entreprises et les quartiers afin de discuter les revendications et la suite du mouvement.

=> Supplément de Lutte Socialiste diffusé lors de ce rassemblement

Bruxelles. Rassemblement de solidarité avec la contestation du Rif

(1) http://www.france24.com/fr/20170602-maroc-rif-al-hoceima-toujours-mobilise-greve-generale-manifestations-zefzafi
(2) http://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/06/02/nawal-ben-aissa-figure-montante-de-la-contestation-dans-le-rif-marocain_5137774_3212.html

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