Manifestation massive à Bruxelles: Nous ne voulons pas payer pour leur crise !

La manifestation qui a pris place hier à bruxelles à l’appel de la Confédération Européenne des Syndicats était immense. Des milliers de manifestants avaient été annoncés, mais les estimations ont rapidement été revues à la hausse. La police a parlé de 40.000 personnes, les organisateurs de 50.000, et même ce dernier chiffre nous parait faible. C’est un signal vigoureux lancé par les dizaines de milliers de manifestants qui ont défilé dans les rues de Bruxelles: nous ne voulons pas payer pour leur crise!

Reportages-photos:

  • Par Davy (Gand)
  • Par Liesbeth (Anvers)
  • Par Jonas (Courtrai)
  • Par Nico
  • Par François (Bruxelles)
  • Intervention du PSL/LSP

Positions du PSL

L’attitude résolue de beaucoup de manifestants a été frappante. Dans notre pays, il s’agissait de la première mobilisation syndicale depuis l’éclatement de la crise. Il y a peu, nous avons connu des actions d’ampleur autour de la question du pouvoir d’achat, sans aucune suite. A ce moment-là, la crise avait été invoquée pour limiter le plus possible la mobilisation. La direction syndicale a mis ses revendications de côté et accepté un AIP particulièrement minimal.

Mais dire qu’une mobilisation n’est pas possible en temps de crise ne tient pas la route, cela a été démontré avec la manifestation d’hier. Un paquet de délégations syndicales étaient venues de l’étranger, mais la plupart des participants étaient bel et bien de ce pays.

Les réactions des manifestants, tant face aux militants du PSL que face aux journalistes, à la radio par exemple, étaient très claires: nous ne voulons pas payer pour leur crise. Aujourd’hui, la protection sociale risque de voler par-dessus bord pour sauver ceux-là mêmes qui se sont enfuis avec les bénéfices record réalisés ces dernières années. Beaucoup de slogans radicaux figuraient sur les banderoles, et la campagne anticapitaliste de la FGTB wallonne était portée par beaucoup de militants, pas seulement wallons. Bon nombre de militants néerlandophones ont fait comprendre qu’il existe un espace pour développer une telle campagne de leur côté. Dans leurs discours, les dirigeants syndicaux se sont sentis obligés de parler contre le capitalisme-casino.

C’est effectivement un aspect important, nous sommes bien d’accord. Mais une orientation aurait dû être donnée: comment pouvons-nous mettre fin au capitalisme et quelle est notre alternative ? La FGTB reste vague sur ces points. Au premier mai, nous n’avons pas non plus entendu comment traduire politiquement ces critiques sur le capitalisme-casino. La FTGB a fourni un intéressant programme pour les élections, mais comment le syndicat pense-t-il pouvoir arracher ces revendications ? En passant par le «partenaire privilégié» pour lequel les dirigeants syndicaux ont appelé à voter le 7 juin à l’occasion de la fête des travailleurs?

Cette manifestation doit être le point de départ d’une mobilisation des travailleurs et de leurs familles contre chaque tentative de faire payer la crise par les premières victimes de cette crise. Nous partageons pleinement le mécontentement des manifestants et avons participé tant à la mobilisation qu’à la manifestation. Nous voulons toutefois dépasser les la dénonciation du capitalisme, nous voulons construire une force politique en mesure de renverser le système capitaliste et de développer une alternative socialiste et démocratique.

Nous avons pu compter sur une grande ouverture pour nos idées ce 15 mai. Au total, plus de 200 exemplaires de notre journal ont été vendus et plus de 300 euros de soutien ont été récoltés. Des milliers de tracts ont également été diffusés, nous avions nos tracts électoraux ainsi qu’un tract spécifique pour cette manifestation dans laquelle l’appel pour plan d’action était central.

Mais nous sommes restés sur notre faim quant à ce dernier point. Nous craignons cette manifestation n’ait été qu’un acte unique pour calmer les esprits avant les élections. Cela ne suffira cependant pas. Cette manifestation a clarifié qu’une grande volonté de passer à l’action existe. Il faut se préparer à le faire, à défaut de quoi les divers gouvernements appliqueront des plans d’austérité de grande ampleur rapidement après les élections. Pour éviter de devoir payer cette crise dont nous ne sommes pas responsables, un plan d’action est nécessaire !

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