Mobilisations contre la montée du FN en France

L’élection présidentielle française approche à grands pas. La plupart des sondages placent Marine Le Pen parmi les deux vainqueurs du premier tour du 23 avril. Pour la deuxième fois, l’extrême droite sera probablement présente au second tour, 15 ans après son père Jean-Marie Le Pen. Mais là où le père défendait quasi ouvertement les politiques et les crimes du fascisme, la fille a adopté un ton davantage populiste. Depuis qu’elle a pris la direction du FN, il est clair que le parti a accru son soutien, surtout parmi les couches de travailleurs des régions industrielles dévastées par la crise du chômage.

Par Stéphane Delcros, article tiré de l’édition d’avril de Lutte Socialiste

Dans ce contexte de dégradation sévère des conditions de vie et de casse sociale alors que les pénuries (de logements, d’emplois,…) sont croissantes, il n’est guère surprenant que la confiance éprouvée envers les partis de l’establishment soit en chute libre. L’extrême droite entend instrumentaliser la situation en faisant semblant d’être anti-establishment. Il leur est bien facile d’utiliser les préjugés contre les migrants et les réfugiés, il est toujours aisé de taper vers le bas plutôt que vers le haut. Mais soyons clairs : si les soins de santé sont en si mauvais état en Belgique, par exemple, cela n’a rien à voir avec les migrants. Si les moyens manquent, c’est tout simplement parce que les caisses de la collectivité sont pillées pour se plier aux quatre volontés du patronat.

La lutte collective pour un meilleur avenir a l’avantage d’attirer l’attention vers les véritables responsables des problèmes sociaux. Voilà pourquoi l’extrême droite et la droite ‘‘normale’’ sont allergiques aux protestations syndicales. Il est important d’organiser et de lutter pour une alternative. Quand ce n’est pas le cas, le mécontentement devient cynisme et désillusion, l’occasion rêvée pour l’extrême droite et la droite populiste d’insérer davantage d’éléments de division et d’ainsi instrumentaliser le désarroi pour tirer son épingle du jeu.

Le Front National est d’ailleurs conscient que c’est principalement la situation socio-économique qui mène à une recherche d’alternative dont il pourrait profiter. Marine Le Pen a intégré différents éléments ‘sociaux’ à son programme électoral : suppression de la ‘‘loi travail’’, maintien de l’Impôt sur la fortune (ISF), augmentation du salaire minimum (SMIC),… Mais ne nous laissons pas berner : ce sont des leurres. L’augmentation du SMIC, par exemple, se ferait par la suppression des cotisations sociales, qui seraient alors remplacées par des impôts. Ce sont à nouveaux les travailleurs qui devraient payer, et non les grandes entreprises qui amassent pourtant des montagnes de fortune…

Dans chaque municipalité dirigée par des élus du Front National ou associés, c’est la division, le repli sur soi et la répression qui règnent. Les associations d’aide aux personnes les plus démunies et prônant l’égalité des droits y sont ouvertement attaquées. Exemples: à Hayange (Moselle), le Secours populaire a dû dégager de ses locaux ; à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), la Ligue des Droits de l’Homme a vu ses subventions coupées.

“La définition de la folie, c’est de refaire toujours la même chose, et d’attendre des résultats différents.” – Albert Einstein

Ce sont les politiques néolibérales qui ont généré le terreau sur lequel reposent les succès de Le Pen et Trump. Pourquoi donc penser qu’il est possible de les vaincre avec des politiciens pro-austérité ? De la même manière qu’on ne combat pas un Trump avec une Clinton, il est illusoire de penser qu’on peut combattre Marine Le Pen avec des Fillon ou des Macron. Personne n’arrêtera la droite populiste avec ceux qui lui ouvrent la voie !

La seule riposte qui ne s’assimile pas à de la poudre aux yeux, c’est de se battre pour construire une force de gauche déterminée à rejeter les compromis avec les partis de l’establishment. Une force de gauche qui n’en restera pas au stade de la dénonciation mais qui défendra ouvertement une alternative cohérente contre l’austérité et les pertes d’emplois. Une force de gauche qui redonnera espoir dans la lutte collective et dans ce qu’il nous est possible d’arracher comme victoire en s’impliquant chacun dans le combat social.

Dans ce cadre, et malgré des faiblesses indéniables, la campagne de Jean-Luc Mélenchon et de la France Insoumise (lire notre dossier) est un outil important pour porter des réponses sociales de gauche. C’est en construisant un large mouvement de résistance dans la rue, dans les quartiers, dans les entreprises et les écoles que nous pourrons barrer la route aux idées racistes, sexistes et homophobes !


  • Bruxelles : 24 avril, Rassemblement contre la montée du FN en France. 18h30, Place de la Monnaie
  • Namur : 24 avril, Rassemblement contre la montée du FN en France. 18h, Place d’Armes // 19 avril, débat sur le danger de l’extrême droite à partir du cas de la France, 18h, 23 rue de Bruxelles.
  • Mons : 26 avril, Rassemblement contre la montée du FN en France. 14h, Place du Parc // 3 mai, débat sur le danger de l’extrême droite à partir du cas de la France, 18h30, Etage du café « Le Central », Grand Place.
  • Liège: Action contre la montée du FN, mercredi 26 avril à 18h00, Place de la République française.
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